| REBOUCHER, verbe trans. Boucher de nouveau. A. − [Corresp. à boucher1I; le compl. désigne un orifice, un creux] Obturer, remplir, combler à nouveau. Il fut mêlé à cette étonnante histoire du trou qu'une compagnie creusa, pour transporter cinq ou six mille mètres cubes de terre et faire croire à des travaux gigantesques, et qu'on dut ensuite reboucher, en rapportant la terre de Saint-Ouen, lorsque la compagnie eut fait faillite (Zola,Curée, 1872, p. 416).Je retrouvai le trou de sa tombe; on ne l'avait pas encore tout à fait rebouché (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Tombe, 1884, p. 968).J'ai dû reboucher le puits Laurent (Duhamel,Passion J. Pasquier, 1945, p. 62). − Empl. pronom. passif. Depuis sa construction, cette façade se nettoyait soigneusement deux fois par an. Si quelque peu de mortier manquait dans un joint, le trou se rebouchait aussitôt (Balzac,Rech. absolu, 1834, p. 119). − TECHNOL. [Le compl. d'obj. désigne des fissures] Pour reboucher les crevasses dans les tableaux avant de restaurer: mastic (...) fait de blanc d'Espagne et de colle de peau de lapin (Delacroix,Journal, 1850, p. 422).Absol. Un grattoir à lame triangulaire; un couteau à reboucher et un couteau à enduire (Bonnel-Tassan1966, p. 137). B. − [Corresp. à boucher1II] 1. [Le compl. désigne un récipient] Introduire à nouveau un bouchon dans le goulot. Reboucher une bouteille, une fiole; à reboucher après usage. Un flacon de verveine, qu'on avait oublié de reboucher, exhalait une odeur vague et perdue de bouquet qui se fane (Zola,Bonh. dames, 1883, p. 694). − En partic. Visser ou fixer un bouchon, un capuchon. Philip reboucha son stylo, le mit dans sa poche (Martin du G.,Thib., Épil., 1940, p. 891). 2. [Le compl. désigne un lieu de passage] Encombrer à nouveau ou barrer à nouveau un passage. Attentif à refermer les claires-voies et à reboucher les passages derrière lui (Pesquidoux,Chez nous, 1923, p. 221).Les galeries s'éboulaient à demi dans une terre sableuse; l'une d'elles venait d'être rebouchée avec des pierres. On dégagea la sortie (Pourrat,Gaspard, 1925, p. 161). Prononc. et Orth.: [ʀ
əbuʃe], (il) rebouche [ʀ
əbuʃ]. Barbeau-Rodhe 1930: je rebouche [ʒ
ə
ʀbuʃ], [ʒ
ʀ
ə-]. Lar. Lang. fr. se reboucher [sə
ʀ(ə)buʃe]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1remoit. xives. part. passé (Roques t. 1, III, 2969); 1412-13 (Compt. de la fabr. de S. Pierre, G. 1560, f o20 r o, A. Aube ds Gdf. Compl.). Dér. de boucher*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 27. DÉR. Rebouchage, subst. masc.Action de reboucher ou résultat de cette action. a) [Corresp. à supra A] Si les fissures et crevasses sont importantes, les reboucher au plâtre à modeler (...). Les évaser au préalable (...) le rebouchage tiendra mieux (Bonnel-Tassan1966, p. 140).b) [Corresp. à supra B] Le rebouchage de la bouteille entamée (Richepin,Cadet, 1890, p. 32).− [ʀ
əbuʃa:ʒ]. − 1reattest. 1832 (Raymond); de reboucher, suff. -age*. |