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RAUQUE, adj.
A. − Rude, enroué, dont le timbre est comme voilé.
1. [En parlant des sons que peut émettre l'homme] Cri, voix rauque. Des chants rauques et lubriques arrivaient en murmure confus, accompagnés à contre temps par des coups de tamtam (Loti, Mariage, 1882, p. 170):
Même si le moindre glissement me jetait à la porte, même si, l'oreille collée au bois, j'attendais éperdument jusqu'à ce que j'entende ma propre respiration, effrayé de la trouver rauque et si pareille au râle d'un chien, au bout du compte mon cœur n'éclatait pas et j'avais encore gagné vingt-quatre heures. Camus, Étranger, 1942, p. 1203.
2. [En parlant de cris d'animaux] La balle siffla et l'ours roula dans la poussière en poussant de rauques hurlements (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 462).[Le perroquet] proférait d'une voix rauque des menaces inintelligibles (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 45).Les panthères! De rauques grondements venaient du bois, aux lisières duquel se trouve la villa d'Alban (Montherl., Songe, 1922, p. 10).
3. [En parlant de bruits produits par certains objets] Sur sa rauque musette Il s'essaie à charmer l'écho de ces cantons (Florian, Fables, 1792, p. 162).Le beuglement rauque d'une sirène apporté par le vent d'Ouest (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p. 24).
B. − Littér. Rude, sauvage. Les rauques visions, la fauve horreur des bois, Tout, Satan, et sa morne et féroce puissance, S'évanouit au fond du bleu de l'innocence! (Hugo, Art d'être gd-père, 1877, p. 93).C'était la Palestine, la Judée. Les bouquets des cistes pourpres ou blancs chamarraient la rauque garrigue, que les lavandes embaumaient (Gide, Si le grain, 1924, p. 370).
REM.
Rauquement, adv.Avec un timbre, un cri rauque. Des chats en mal d'amour miaulaient rauquement (Willy, Un Vilain Monsieur!Paris, H. Simonis Empis, 1898, p. 198).
Prononc. et Orth.: [ʀo:k]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1377 « se dit d'une voix rude, comme enrouée » (Bernard de Gordon, Pratique, IV, 3 ds Gdf. Compl.); 1690 « se dit d'un son rude » (Fur.); 2. 1828 « âpre, sauvage » (Hugo, Odes et ball., p. 366). Empr. au lat.raucus « enroué, au cri rauque », cf. aussi l'a. fr. raus « enroué » (1272 ds Gdf.). Fréq. abs. littér.: 756. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 528, b) 1 222; xxes.: a) 1 300, b) 1 327.