Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RAJOUTER, verbe trans.
A. − [Exprime, avec ou sans nuance augm., le même procès que la forme simple ajouter]
1. Ajouter de nouveau, à plusieurs reprises. Creuser ensuite une cuvette au centre du tas, y verser l'eau, en mettre une petite quantité et au besoin en rajouter à la mise en œuvre, puis malaxer (Bonnel-Tassan1966, p. 4):
... Bertrand pouvait introduire le conseil de vidanger complètement le carter du moteur tous les 1500 kilomètres. Jusque-là une telle pratique était peu observée. L'on se contentait, d'ordinaire, de rajouter de l'huile quand le niveau baissait... Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 168.
2. Ajouter ultérieurement. Ce jeudi soir, Émile est venu. Cette phrase que je n'osais pas écrire, je puis la rajouter en ce décembre 1901. Il m'a dit: « C'est un cancer de l'estomac » (Barrès, Cahiers, t. 2, 1899, p. 154).Le premier acte, rajouté par Sardou pour les variétés, est incontestablement le meilleur (...). Le deuxième, ancien premier, semble un peu languissant (L. Schneider, Maîtres opérette fr., 1924, p. 184).
En partic., fam. Dire en plus, après un certain temps. Il bougeait plus, il réfléchissait... Il a rajouté... « et puis tu reviendras tout doucement... Je rentrerai ce soir un peu plus tard... » (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 396).
B. − Loc. fam. En rajouter. Faire, dire plus qu'il ne convient. Synon. exagérer, en remettre (fam.).Pourquoi fais-tu la tête? Pas de réponse. Il reprit, impatienté: « Écoute, nous aurons assez de souffrance; n'en rajoutons pas pour faire joujou. Si je t'ai blessé, dis-moi en quoi.(...) » (Montherl., Songe, 1922, p. 55).Ils parlent de la mort de Dieu comme d'un vieux conte... Ils l'embellissent... Ils en rajoutent. Où vont-ils chercher tout ça? Le drame du calvaire! (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 256).
REM.
Rajoutis, subst. masc.,rajouture, subst. fém.,dépréc. Synon. de rajout (infra dér.).Accepter des rajoutis de phrases et d'idées (Goncourt, Journal, 1858, p. 482).Les machines réussies (...) ont (...) un aspect extérieur simplifié, arrondi, lisse, sans rajoutures (Ruyer, Cybern., 1954, p. 47).
Prononc.: [ʀaʒute], (il) rajoute [ʀaʒut]. Étymol. et Hist. xves. rajousteir (Algorisme fr. de Liège, éd. E. G. R. Water, 199 ds Isis, t. 12, 1929, p. 218); 1575 r'adiouster (Paré, Anat., XXI, XXII ds Œuvres compl., éd. J.-F. Malgaigne, t. III, p. 243); 1926 en rajouter « forcer le contenu d'une affirmation » (Bernanos, loc. cit., p. 256). Dér. de ajouter*; préf. r[e]-*. Fréq. abs. littér.: 46.
DÉR.
Rajout, subst. masc.Ce qui est ajouté ultérieurement (notamment à un texte, à un édifice). Synon. ajout.Le grand orgue du plus célèbre édifice de la chrétienté fait une impression singulière et fragile de rajout (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p. 36).Une lecture trop cursive des Essais risque de brouiller les plans; (...) les repentirs, les retouches et les rajouts sont aussi instructifs que le texte même (Gide, Journal, 1933, p. 1161). [ʀaʒu]. 1resattest. a) 1896 « action de rajouter » en partic. « partie rajoutée dans un texte » des rajouts successifs (L. Daudet, Voy. Shakesp., p. 183), b) av. 1907 archit. une maçonnerie de rajout (P. et V. Margueritte ds Nouv. Lar. ill. Suppl. 1907); déverbal de rajouter.