Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RAILLERIE, subst. fém.
A. −
1. Action de (se) railler (de) quelqu'un ou quelque chose. Synon. gausserie (vieilli), moquerie, plaisanterie; anton. admiration, respect.
a) [Avec un compl.]
α) [indiquant ce que l'on raille]
Raillerie envers qqn/qqc.Lettre d'Andrienne qui se permet une douce raillerie envers son cousin le professeur (Amiel, Journal, 1866, p. 382).
Raillerie sur qqn/qqc.Il voulait avant tout piquer les uns et faire rire les autres. Cette raillerie sur la mère Angélique fut ce qui resta le plus sur le cœur à M. Arnauld (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 464).
β) [indiquant ce par quoi on raille] Raillerie de qqc.Combien on retrouve à chaque pas la raillerie du relâchement, de l'accommodement en dévotion (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 337).
b) [Dans une loc. à valeur adj.] Subst. + de raillerie. Air, ton de raillerie. Les Grange étaient depuis quelques mois aux Escures lorsque la Poule-Courte commença sa petite guerre. Elle en raconta tant, que, dans le pays, par esprit de raillerie, les gens entreprirent sur Barthélemy ceux du Monestier (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 159).
c) [Sans compl.] Être en butte aux railleries. Cet acte confirmait, pour les spectateurs, la sincérité de son apostolat; et les railleries s'éteignirent (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 325).La plaisanterie, la raillerie, la dérision, le sarcasme sont monnaie courante dans une polémique bien conduite (Coston, A.B.C. journ., 1952, p. 134).Ces affirmations ne rencontrèrent d'abord que raillerie et mépris (Hist. sc., 1957, p. 1473).
d) Locutions
N'entendre pas raillerie sur qqc. Ne pas admettre qu'on ne traite pas sérieusement certaines choses. Ne lui parlez pas de cette affaire, il n'entend point raillerie sur ce chapitre (Ac.).Les habitants de La Haye n'entendent pas raillerie sur leur promenade favorite (Du Camp, Hollande, 1859, p. 68).Son père n'entendait pas raillerie sur les questions d'étiquette familiale et d'égards que l'on doit aux ancêtres (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 457).
Raillerie à part, sans raillerie. Sérieusement, d'une manière digne de foi. (Dict. xixeet xxes.).
2. P. ext. Disposition, aptitude à (se) railler (de) quelqu'un ou quelque chose. Synon. moquerie.M. Antoine Passy est un homme froid, souriant, mais ne riant pas. Il a, comme son frère, une raillerie bonhomme (Goncourt, Journal, 1855, p. 214).Le cultivateur des bons pays a du mépris pour la terre qui ne nourrit pas son homme. Un certain air de compassion tempérée de raillerie accueillait les habitants des ingrats terroirs voués au sarrasin ou à la châtaigne (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 50).
Loc. (Ne pas) entendre raillerie; entendre bien la raillerie. Avoir (n'avoir pas) la facilité, la disposition ou le calcul de bien railler. (Dict. xixeet xxes.).
B. − P. méton. Propos qui, parce qu'il exprime au sujet de quelqu'un ou de quelque chose un jugement de façon non sérieuse, indique que le locuteur trouve ce quelqu'un (ou ce quelque chose) ridicule. Synon. brocard, plaisanterie, pointe, sarcasme.
1. [Avec un compl.]
a) [indiquant ce que l'on raille]
Raillerie contre qqn/qqc.Les soldats ne se firent pas scrupule de remplacer l'hymne, qu'ils ne comprenaient plus, par des chansons de caserne ou des railleries contre leur général (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 209).
Raillerie à l'égard de qqn.Les dernières pages du conte sont pleines de railleries à l'égard des hommes de bon sens qui prétendent tout expliquer (Béguin, Âme romant., 1939, p. 344).
Raillerie sur qqn.Et Sainte-Beuve répondait à des railleries vieillottes de Taine sur Boileau que celui qui méprise Boileau risque de mépriser au fond toute poésie (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 158).
b) [indiquant celui qui raille] La fondation du Réveil, de la Foudre, du Drapeau blanc, tous journaux destinés à répondre aux calomnies, aux injures, aux railleries de la presse libérale (Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 492).
2. [Sans compl.] Railleries mordantes; lancer des railleries. Lucien répondit spirituellement aux railleries (Balzac, Splend. et mis., 1844, p. 107).Les mauvais ouvriers étaient l'objet de railleries sans nombre: brise tarte, pâtissier, casse cuite et tue pain, boulangers, gâte farine, meunier, etc. (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 710).
C. − [En position de comment.] Au supplice ils joignaient la raillerie amère: « Belle enfant, disait l'un, appelle donc ta mère! Qu'elle vienne à ta voix ainsi te voir jouer (...) » (Lamart., Chute, 1838, p. 838).Je ne vous en veux pas d'avoir pris la poste pour courir après moi... N'étais-je pas presque votre mari? Et sur cette raillerie Andrea sortit (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 539):
Bourrier commençait sur lui les railleries habituelles: − On voit bien que t'as été fait en dormant. C'est pourtant pas la graisse qui t'empêche de courir. Hamp, Champagne, 1909, p. 83.
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑjʀi], [ʀa-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1494-95 (Jehan de Paris, éd. E. Wickersheimer, p. 3, ligne 13: railleries dissolues et diffamations). Dér. de railler*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 586. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 196, b) 960; xxes.: a) 643, b) 570. Bbg. Quem. DDL t. 19.