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RAFALE, subst. fém.
A. − Augmentation soudaine et momentanée de la force d'un vent; coup de vent violent et de peu de durée. Synon. bourrasque, risée.Vent qui souffle par rafales; forte rafale. Une rafale de mistral par terre et sur les toits faisait s'envoler les feuilles mortes des platanes centenaires du cours Mirabeau (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 353).En France, vents assez forts avec rafales sur les côtes de la Manche; quelques éclaircies (Maurain,Météor., 1950, p. 157):
... la tempête augmente, le vent nous frappe comme un boulet; nous sommes contraints de céder et de virer périlleusement de bord, sous le coup même le plus violent de la rafale. Lamart.,Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 59.
P. anal. Rafale de grêle, de neige. Les rafales de pluie faisaient rage au dehors, et à travers le chaume pourri suintaient de larges gouttes (Verne,Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 208).
P. métaph.
[En parlant de bruits] Rafales de sifflets, puis silence, tandis que le palet de caoutchouc fait entendre son heurt mat sur les jambières (Morand,New-York, 1930, p. 183).Puis tombent brusquement, de l'église toute proche, les rafales de l'angélus (Bernanos,Crime, 1935, p. 795).
[En parlant d'un sentiment, d'une émotion] Certaines circonstances trop affreuses pour n'être pas réelles et, d'ailleurs, promptement suivies de quelle rafale d'horreur! (Bloy,Femme pauvre, 1897, p. 222).Huit mois de souffrances, de doutes, et de deuil torturants, et par là-dessus cette rafale de passion démente, avaient ruiné ses forces, brisé sa volonté (Rolland,J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1400).
B. − Suite de coups tirés à brefs intervalles par une série d'armes à feu, par une batterie d'artillerie ou par une arme automatique. Rafale d'artillerie; rafales de balles, d'obus; tir par rafales. De l'extrémité du champ où Karlitch éprouvait les mitrailleurs, vinrent quelques rafales (Malraux,Espoir, 1937, p. 492).Rodriguez (...) redescendit sur le sentier, juste au moment où les miliciens et Llopis tirèrent à bout portant leur première rafale (Abellio,Pacifiques, 1946, p. 399).
P. métaph. M. Jean Richepin m'a fait cette remarque: « Vous n'avez rien dit, vous, Renard. » (...) En effet, je n'ai pas pris de paroles, ce jour-là. Elles avaient été toutes prises, et presque toutes (...) par Henry Bernstein, dont vous n'avez pas oublié la série de petites rafales (Renard,Journal, 1905, p. 1015).
Prononc. et Orth.: [ʀafal]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1640 « coup de vent violent et subit » (P. Bouton, Relation de l'establissement des François depuis l'an 1635 en l'isle de la Martinique, p. 33 d'apr. A. Weil ds R. Philol. fr. t. 45, p. 34); 2. 1874 p. ext. rafale de balles (Zola, Nouv. contes Ninon, p. 211). Orig. incertaine. FEW t. 10, pp. 28b-29a, propose un empr. à l'ital. raffica (att. dep. 1614 d'apr. DEI; également vivant dans les dial. de l'Italie du Nord, v. FEW, loc. cit., p. 29a) avec altération due à un croisement avec (s')affaler* « être porté par le vent sur la côte sans pouvoir se relever (d'un navire) », l'ital. raffica étant lui-même d'orig. onomatopéique; Cor.-Pasc., s'appuyant sur le fait que le mot est plus anc. en esp. et en port. (esp. refriega dep. 1567 ds Jal1, ráfiga en 1616, ráfaga dep. mil. xviies. d'apr. Cor.-Pasc.; port. refega dep. 1541 ds Jal1; refrega en 1614, Mendes Pinto ds Mach.2), pense que le mot esp. est peut-être à l'orig. de l'ital. et du fr.; refriega serait un dér. très anc. du verbe refregar « frotter » (dér. de fregar, du lat. fricare « frotter »), se serait spécialisé dans le domaine nautique à partir du sens « frottement violent », et aurait perdu son second r par dissim.; le changement d'accent fait cependant difficulté: il pourrait s'expliquer par l'infl. du cat. ràfega (lang. où refregar se prononce rafegar et peut donc avoir ràfega comme dér.) mais ce mot, bien que vivant dans qq. dial. (v. Alc.-Moll), ne semble pas att. anciennement. Fréq. abs. littér.: 561. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 224, b) 984; xxes.: a) 1 187, b) 952. Bbg. Meier (H.). Lateinisch-romanische Etymologien. Wiesbaden, 1981, p. 15. − Storm (J.). Mél. étymol. Romania. 1876, t. 5, p. 182. − Quem. DDL t. 30 (s.v. tir par rafales).