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RABOUGRIR, verbe
A. −
1. Empl. trans. [Le compl. d'obj. désigne une plante] Gêner, arrêter dans son développement normal. À l'odeur de végétation moisie succédait la sécheresse des hauteurs qui rabougrissait les plus fières essences (Morand, Magie noire, 1930, p. 23).
P. anal. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Les quartiers malsains rabougrissent les hommes (Littré).
2. Au fig. Diminuer la force, la sensibilité (d'une faculté psychologique). Synon. affaiblir, atrophier.Laissez donc avec les enfants! Il faut toujours descendre à eux, bêtifier, parler nègre. Ils vous rabougrissent l'intelligence (Goncourt, Journal, 1866, p. 284).Cette avarice essentielle n'atteint pas l'intelligence directement, mais indirectement, en rétrécissant considérablement le champ de la conscience. Elle rabougrit tous les autres instincts (Mounier, Traité caract., 1946, p. 536).
B. − Empl. intrans. [Le suj. désigne une plante] Rare. Être gêné, arrêté dans son développement normal. Les grandes gelées font rabougrir le jeune bois (Ac.1878).Les arbres rabougrissent dans ce terrain (Rob.).
C. − Empl. pronom. passif. [Le suj. désigne une plante] Être gêné dans son développement normal. Synon. s'étioler.Lorsque l'on gagne de l'altitude, la végétation se raréfie: les arbres se rabougrissent, quelques mélèzes tenaces, aux racines tordues, s'obstinent à croître (Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p. 50).Comme les plantes se rabougrissent à défaut de chaleur ou d'humidité, ainsi se racornissent en pareilles conditions les groupes humains (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 33).
P. anal. [Le suj. désigne une pers.] Dans beaucoup de villes de province, l'intelligence (...) [est] devenue aussi rare que le sang y est laid. L'homme s'y rabougrit sous les deux espèces, la sinistre idée de la convenance des fortunes y domine toutes les conventions matrimoniales (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1841, p. 226).
Prononc. et Orth.: [ʀabugʀi:ʀ], (il) rabougrit [-gʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1600 trans. « arrêter ou retarder dans sa croissance » ici un végétal rabougrir [...] les meuriers (Ol. de Serr., V, 15 ds Gdf. Compl.); 1611 rabougri part. passé adj. (Cotgr.); en partic. 1690 en parlant d'un être humain « chétif, dont le corps est petit et mal bâti » (Fur.); b) 1690 pronom. (ibid.); 2. 1841 fig. « entraver, arrêter dans son développement normal » ici pronom. (Balzac, loc. cit.). Comp. du préf. re-* et de abougrir*.
DÉR.
Rabougrissement, subst. masc.Action, fait de rabougrir. Virus du rabougrissement de la tomate (J. Rostand, Genèse vie, 1943, p. 191).P. anal. Les mauvaises conditions hygiéniques (...) ont souvent pour conséquence un affaiblissement et un rabougrissement de l'individu qui reste de petite taille et de petit développement physique et parfois intellectuel (Apertds Nouv. Traité Méd.fasc. 8 1925, p. 388). [ʀabugʀismɑ ̃]. 1resattest. a) 1835 « fait de (se) rabougrir » (Balzac, Fille yeux d'or, p. 328), 1909 en partic. « maladie des arbres ou des plantes qui provoque un étiolement de la plante » (Brunet, Matér. vitic., p. 32), b) 1935 fig. « ce qui constitue une régression, un appauvrissement par rapport à autre chose » (L. Daudet, Universaux, p. 188); de rabougrir, suff. -ment1*.