| * Dans l'article "RABOTER,, verbe trans." RABOTER, verbe trans. A. − Aplanir, amincir ou moulurer une pièce de bois ou de métal en se servant d'un rabot ou d'une machine-outil (raboteuse pour le bois, étau-limeur pour le métal). Machine à raboter. Une boutique ouverte où un homme éclairé d'une chandelle rabote une planche (Hugo, Rhin, 1842, p. 349).La carène [des navires à bordé en bois] devant présenter un poli parfait, on commence par la raboter (Croneau, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 345). ♦ Part. passé en empl. adj. Usiné, dressé en surface. Bois, planche raboté(e), fer raboté. Les boîtes en fonte (...) sont rectangulaires et rabotées sur les tranches (Ser, Phys. industr., 1890, p. 85).Des caisses de ce bois blanc non raboté dont on fait les caisses à oranges (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p. 55). ♦ P. métaph. À ceux que l'éducation a le mieux rabotés, il reste encore bien des nœuds: une fierté souveraine, une volonté de fer, un profond mépris pour la vie (Sand, Mauprat, 1837, p. 150).Tu deviendras incolore et (...) tu raboteras vite les angles de ton originalité afin de pouvoir entrer dans le moule commun (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 222). − P. anal. Aplanir le revêtement superficiel d'une chaussée. Les parties en saillie sont rabotées plus énergiquement et on ne cure que légèrement les flaches en y amenant les grains les plus grossiers des détritus enlevés sur les parties élevées (Bourde, Trav. publ., 1929, p. 146). B. − P. anal. Gratter, érafler, user par frottement. J'entendais déjà les volées de mitraille passer en rabotant la pierraille et soulevant la poussière (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 188).[Les] chaises tendrement rabotées par des derrières peu soucieux de voyages (Queneau, Pierrot, 1942, p. 199). − GÉOL. Synon. de éroder.Les glaciers rabotent le fond et les flancs des vallées qui leur servent de lit (Boule, Conf. géol., 1907, p. 11). C. − Au fig., vx, littér. [Le compl. d'obj. désigne une œuvre littér.] Supprimer ce qui dans le style est inégal, rude. Synon. limer, polir.Je suis en train de raboter quelques pages de mon roman pour m'arrêter à un point. Mais ça n'en finit pas (Flaub., Corresp., 1852, p. 370). ♦ Part. passé et/ou adj. Et ses vers [de Crébillon] biscornus, gauches, mal rabotés, Brillent de temps en temps d'énergiques beautés (Pommier, Crâneries, 1842, p. 70). D. − Arg. pop., vx. Voler, chiper. Défense de voler, hein!... C'empêche pas que beaucoup y z'ont raboté des choses [dans les magasins démolis] (Musette, Cagayous antijuif, 1898, p. 40). Prononc. et Orth.: [ʀabɔte], (il) rabote [-bɔt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1409 rabotter « aplanir, dresser au rabot » (doc. ap. Runk., p. 51); 2. 1654 « polir (une œuvre littéraire) » (Scarron,
Œuvres, 247 ds Richardson); 3. 1883 « voler, chiper » (Boutmy, p. 93). Dér. de rabot*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 69. DÉR. Rabotage, subst. masc.Action de raboter, opération industrielle visant à raboter une pièce, notamment de bois ou de métal. En fait de caisse, le rabotage est un ornement superflu, utile seulement aux endroits où l'on écrit avec un pinceau les initiales et marques de l'expéditeur (Nosban, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 206).La pierre se prête parfaitement au tournage et au rabotage; c'est ainsi que sont exécutés, notamment, les balustres des balcons et garde-corps (Arts et litt., 1935, p. 20-4).− [ʀabɔta:ʒ]. − 1resattest. a) xvies. « copeaux » (Trium ling. Dict. ds Gdf. Compl.: ramentum, rabottage), b) 1765 « action de raboter » (Encyclop. t. 17, p. 144b), c) 1845 « usinage d'une pièce de métal à l'aide des machines à raboter » (Besch.); de raboter, suff. -age*. |