| RABATTRE, verbe trans. A. − Ramener à un niveau plus bas en abaissant. 1. [Gén. avec une idée de force ou de vivacité] Ramener quelque chose vers le bas; faire redescendre, retomber ce qui s'élevait, montait. Synon. abaisser; anton. relever, soulever.Rabattre une balle; rabattre son capuchon, son jupon; vent qui rabat la pluie. Don Carlos (...) rabat son chapeau sur ses yeux (Hugo,Hernani, 1830, i, 2, p. 17).La table était éclairée par un lustre de bronze lourd et compliqué, dont le dôme rabattait la lumière sur la nappe (Chardonne,Dest. sent., I, 1934, p. 59). − Empl. pronom. Être ramené ou se diriger vers le bas, généralement d'un mouvement brusque, vif. Brumes qui se rabattent. La fumée qui se rabattait pesamment le long des cheminées (Janin,Âne mort, 1829, p. 185).Une jambe s'élève, puis se rabat, produisant le contact des cuisses (Bourgat,Techn. danse, 1959, p. 114). − ESCR. Rabattre le fer (de l'adversaire), rabattre un coup. ,,Parer le coup en rabaissant le fer adverse`` (Petiot 1982). On lui porta un coup d'épée, et il le rabattit (Ac.1798-1878). ♦ Au fig., fam. et vx. Rabattre les coups. Calmer des gens qui se querellent, détourner d'un danger, d'une menace. Il entra comme ils se querellaient, et il rabattit bien des coups (Ac.). 2. [Gén. avec une idée d'abaissement; le compl. désigne une chose qui s'articule, se plie, etc.] a)
α) Refermer. Anton. ouvrir. − Abaisser, rabaisser ce qui se replie. Anton. relever.Rabattre le capot d'une voiture. Résolument il rabattit le couvercle [du cercueil] et enfonça un clou (Péladan,Vice supr., 1884, p. 315).Elle alla rabattre le couvercle de l'harmonium (Guèvremont,Survenant, 1945, p. 264). − [Sans idée d'abaissement] Déjà il l'avait rejointe, elle n'eut pas le temps de rabattre sa porte (Zola,Joie de vivre, 1884, p. 1071).
β) Ramener, appliquer une chose sur l'autre (par pliage). Synon. replier.Rabattre un col; rabattre une feuille sur une autre; rabattre les parties d'un dépliant. Le chirurgien essuie ses outils, lave ses mains, rabat les manches de son habit (Murger,Scène vie jeun., 1851, p. 171). b) Empl. pronom. Être ou pouvoir être abaissé, appliqué sur autre chose, replié. Col, couvercle, portière, visière qui se rabat. Les murailles blanches, sur lesquelles se rabattaient les persiennes grises des fenêtres (Zola,M. Férat, 1868, p. 94).Lorsqu'une navette n'a plus de fil (...), le métier s'arrête, la foule se rabat mettant les navettes en liberté (Thiébaut,Fabric. tissus, 1961, p. 163). c) Spécialement − COUT. Rabattre une couture. Faire un rempli à l'étoffe laissée au-dessus d'une couture et l'assujettir par un point de côté. Oh! tu sais, grand-mère, je ne peux pas encore très bien les rabattre, les coutures, mais je les fais déjà joliment droites (Zola,Travail, t. 2, 1901, p. 214).MAR. On rabat les coutures d'une voile, en faisant simple, la deuxième couture, qui, avec la première, forme ainsi une couture plate (Bonn.-Paris1859). − MATH. (géom.). ,,Faire exécuter à une figure plane, un mouvement de rotation autour d'un axe situé dans un plan de projection, pour l'amener dans ce plan de projection`` (Noël 1968). − TECHNOL. Rabattre une ligne. ,,Dans l'établissement des bois de charpente, rabattre une ligne signifie tracer, à sa rencontre avec les faces de côté ou les bouts du morceau sur lequel elle est tracée, des traits d'aplomb situés dans le plan de cette ligne et au moyen desquels on peut la rembarrer sur la face du dessous`` (Chabat 1881). 3. Mettre de niveau, aplatir ce qui dépasse, ce qui se relève. Synon. aplanir. a) AGRIC., TRAV. PUBL. Aplanir, rendre la surface unie. Rabattre les sillons, la terre. Moi-même autrefois j'ai rabattu la motte sur le sillon que mon père avait tracé (Claudel,Annonce, 1912, i, 3, p. 157).On est également obligé d'enlever l'herbe qui pousse à leur surface [des accotements] et de rabattre les ornières et les traces de pas qui se produisent sur l'accotement (Bourde,Trav. publ., 1929, p. 172). ♦ Rabattre l'avoine, le gazon. ,,Faire passer le rouleau sur les avoines déjà levées, pour aplanir la terre`` (Ac.). Synon. rouler. b) MARBRERIE. ,,Frotter le marbre avec de la terre pulvérisée pour en faire disparaître les inégalités; dégrossir un parement de marbre en le frottant avec un rabot`` (Noël 1968). V. rabat B 2 ex. de Jossier 1881. c) MÉTALL. Rabattre un fer. ,,Action de le parer, c'est-à-dire d'effacer à petits coups de marteau toutes les inégalités que les grands coups ont pu laisser sur la pièce`` (Havard 1890). 4. Au fig. [Le compl. est un terme abstr.] Rabattre qqc. (de qqn).Ramener à un degré moindre. Synon. diminuer, rabaisser, réduire; anton. enfler, exalter, grandir, rehausser, stimuler.Rabattre l'amour-propre, la fierté, les prétentions de qqn. Il était temps de rabattre l'orgueil du dauphin et de ses partisans (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 431).La joie, une joie mystérieuse, lui allégeait le sang. La jugeant sans raison, il essayait de la rabattre (Pourrat,Gaspard, 1931, p. 150). − Loc. fam. Rabattre le caquet* à qqn/de qqn. Rabattre la crête à qqn. V. crête I A 1. B. − Ramener à un niveau plus bas en retranchant; diminuer la quantité, l'importance, le niveau de quelque chose. 1. Spécialement a) ARBORIC., HORTIC. ,,Supprimer une partie d'un végétal pour diminuer sa taille et provoquer le développement de pousses nouvelles`` (Fleurist. 1978). On ne rabat pas la vigne, on la recèpe (Bén.-Vaesk.Jard.1981). b) ARTS DÉCOR., PEINT., TEINT. Corriger une couleur trop vive en la ternissant autant qu'il convient par addition d'une autre couleur. L'article 22 du Règlement des Teinturiers porte que les verts doivent être alunés (...) et ensuite rabattus avec le verdet et le bois d'Inde. Suivant l'article 24 de ce même règlement, les olives et verts doux devaient être rabattus avec du bois d'Inde et de la couperose (Havard1890). − P. ext., lang. cour. Atténuer. Ma parole! Mais elle s'enfarine, elle se teint! Le grand crime que (...) d'employer cette lotion qui (...) rabat un peu la couleur de vos cheveux! (H. Bazin,Qui j'ose aimer, 1956, p. 128). c) COMM. Consentir ou exiger un rabais sur le prix convenu ou demandé. Synon. décompter, déduire, défalquer, diminuer, retrancher; anton. ajouter, augmenter, majorer.Rabattre une certaine somme; rabattre un pourcentage sur le prix marqué; rabattre de moitié le prix de qqc. Si M. Goulden avait su que je la voulais [la petite montre], il m'en aurait fait cadeau lui-même; mais je ne m'en serais pas seulement laissé rabattre un liard (Erckm.-Chatr.,Conscrit 1813, 1864, p. 11). − Empl. abs. En rabattre. Le fermage d'une terre une fois élevé à sa plus haute puissance, le propriétaire n'en rabat jamais (Proudhon,Propriété, 1840, p. 263). − P. ext., lang. cour. Diminuer. Quel âge croyez-vous que j'aie? La confusion de Simon était grande. Il pensa: « Cinquante-cinq, au moins », rabattit dix ans d'un grand coup en craignant que sa flagornerie ne fût trop visible (Druon,Gdes fam., t. 1, 1948, p. 65). 2. Au fig. a) Littér. [Le compl. est un terme abstr.] Rabattre de qqc.Diminuer en abandonnant une partie; ne pas conserver au même degré. Synon. abdiquer, se départir; anton. conserver, maintenir.Rabattre de sa gravité, de ses louanges, de sa présomption, de ses rêves. [Les Esprits] ont bien rabattu de leur férocité, de leur capacité sanguinaire d'autrefois (Arnoux,Double chance, 1958, p. 135): 1. − Rabattre, toujours rabattre de ses idées les plus modestes, de ses ambitions les plus frugales, de son idéal le plus humble, se borner toujours plus, se contenter de toujours moins, se résigner au terre à terre, au petit trantran quotidien, se réduire, se diminuer sans fin et sans terme...
Amiel,Journal, 1866, p. 280. − Elliptiquement. En rabattre. Abandonner une partie de ses prétentions, se montrer moins exigeant, plus modeste. Synon. fam. mettre de l'eau* dans son vin.La côte restait à neuf milles, distance médiocre qu'un canot armé de bons avirons eût franchie en trois heures. Mais, avec le radeau, il fallait en rabattre (Verne,Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 69).Comme si, dans la vie, on n'était pas forcé d'en rabattre... c'est-à-dire qu'on se voit forcé de ramener son idéal à portée de prise. Mais toi, tu as toujours été une chimérique (Gide,École femmes, 1929, p. 1306).V. raccourcir I B ex. de Gide. b) DR. ,,On dit Rabattre un défaut, lorsque le Juge à l'Audience révoque le défaut qu'il avait donné contre une des parties, faute d'avoir comparu. Il se présenta à l'Audience, et fit rabattre le défaut qui avait été obtenu contre lui`` (Ac. 1798-1878). C. − Faire aller, ramener vers une direction, un endroit, un lieu. 1. Ramener vivement ou par la force dans une direction, un lieu. Rabattre son armée, ses troupes, son unité sur/vers. − CHASSE, VÉN. Obliger des animaux, en battant le terrain, à se porter dans une direction donnée, vers des tireurs postés (généralement en ligne) ou vers des pièges. Synon. faire une traque.Le renne domestique joue chez eux [les indigènes] le rôle du cheval chez l'Indien des prairies ou du chien pour l'Esquimau: il permet de rabattre le gibier sur une vaste zone (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 64): 2. Je vais aller faire une battue pour vous rabattre l'oiseau vers vos filets. − Non pas, reprit Vallombreuse, j'irai moi-même; comme tu l'as dit, la poursuite seule m'amuse et je suivrais jusqu'au bout du monde la plus chétive bête de poil ou de plume, de remise en remise jusqu'à tomber mort de fatigue.
Gautier,Fracasse, 1863, p. 198. − P. métaph. V. forlancer ex. de Huysmans. − P. anal. Les soldats rabattaient les paysans comme du gibier sur la principale route suivie par le général (Balzac,
Œuvres div., t. 2, 1832, p. 498). ♦ Fam. ou arg. Ramener; racoler. Rabattre les clients. Mon travail consiste tout bonnement à rabattre la clientèle (Aymé,Mouche, 1957, p. 210). 2. Empl. intrans. a) Abandonner soudain la direction que l'on suivait pour en prendre une autre. Synon. se détourner, obliquer, tourner.Quand vous serez en tel lieu, vous rabattrez à main droite. Il faut rabattre par un tel endroit (Ac.).Monseigneur de Sérisy (...) est peut-être au château, ajouta-t-elle pour se débarrasser du régisseur qui (...) rabattit sur le château (Balzac,Début vie, 1842, p. 406).La victoire était possible (...) il n'y avait qu'à jeter les réserves dans la brèche, rabattre à droite et on tournait Tahure (Maurois,Dialog. commandement, 1924, p. 28). b) Arg. Revenir. Synon. rappliquer.Aller plus loin [que Melun] (...): c'était peut-être me compromettre; je rabattis aussitôt sur Paris (Vidocq,Mém., t. 2, 1828-29, p. 209).Tu penses pas que Riton va maintenant rabattre dans le secteur (Simonin,Touchez pas au grisbi, 1953, p. 17). 3. Empl. pronom. a) Revenir brusquement à un endroit. Les perdrix se sont rabattues dans une pièce de blé (Ac.).Cette patrouille allemande (...) ne s'était pas rabattue sur le petit bois d'où elle était sortie (Cendrars,Main coupée, 1946, p. 47). b) Changer brusquement de direction. Synon. bifurquer, se détourner.Il se rabattit vers le sud, évita Delle (...) et pénétra dans le pays du Doubs (Cendrars,Or, 1925, p. 19). − AUTOMOB. Revenir sur sa droite après avoir dépassé une voiture par la gauche et inversement dans les pays de conduite à gauche. Se rabattre trop vite. Cette voiture s'est trop rapidement rabattue sur sa droite (...) après le dépassement d'un autre véhicule (Dupré1972). − FOOTB., RUGBY. Changer brusquement de direction en se portant de côté ou en arrière. Se rabattre et shooter: 3. Rarement ils [les ailiers n os7 et 11] se rabattent pour tirer. Dewaquez, qui fut un des premiers à pratiquer le rabattement et le tir au but, fut considéré comme un joueur non classique.
J. Mercier,Footb., 1966, p. 61. c) CHASSE, VÉN. [Le suj. désigne un chien de chasse] ,,Trouver une voie chaude et en donner connaissance par ses cris, que son maître (ou le garde, ou le piqueur, ou le valet de chiens) qui les connaît bien, interprète facilement`` (Burn. 1970). d) Au fig. − Se rabattre (de qqc.) à qqc. (vieilli), se rabattre sur qqc.En venir, faute de mieux, à quelque chose de moins ambitieux, adopter un pis-aller. Se rabattre sur les bas-morceaux. On croyait d'abord que cet état [des abeilles] était une monarchie, qu'il avait un roi. Point du tout; ce roi est une femelle. Alors, on s'est rabattu à dire: cette femelle est une reine (Michelet,Insecte, 1857, p. 330).Les riverains du Tigre et de l'Euphrate se rabattirent, faute de bois, sur les roseaux qui couvrent les rives (P. Rousseau,Hist. transp., 1961, p. 29). − Se rabattre sur qqc.Aborder un nouveau sujet de conversation, faute d'intérêt. Se rabattre sur un sujet de prédilection. Après avoir parlé quelque temps de choses indifférentes, il se rabattit sur la politique (Ac.1798-1935). − Se rabattre sur qqn.Recourir à une personne à défaut de celle qu'on eût préférée. Lasse de perdre son temps, elle se rabattit sur Berthier, qui, dès ce premier instant, ne vécut plus que pour elle (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 893).Il erra dans le port sans trouver de femme qui fût tout à fait à son goût et il se rabattit enfin, dans un bar pauvre et sinistre, sur une fille qui n'avait pour elle que de très beaux yeux gris (Green,Chaque homme, 1960, p. 179). Rem. On relève souvent la loc. fig., fam. et vieillie rabattre les oreilles pour rebattre les oreilles (v. oreille I B 1 b) et rabattre, dans ce sens: Malgré toutes les plaisanteries qu'on rabat sur le mariage, disait M., je ne vois pas ce qu'on peut dire contre un homme de soixante ans qui épouse une femme de cinquante-cinq (Chamfort, Caract. et anecd., 1794, p. 141). Elle me rabattait les oreilles, le jour et la nuit, d'arguments dont j'avoue que quelques-uns me troublaient (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 302). Prononc. et Orth.: [ʀabatʀ], (il) rabat [-ba]. Ac. 1694: rabbattre; dep. 1718: rabattre. Étymol. et Hist. I. Verbe trans. A. 1. 1170 « renverser à terre, abattre de nouveau » (Wace, Rou, 8815, éd. A. J. Holden); fig. 1450 rabatre orgueil « réprimer, rabaisser » (Jean Chartier, Chroniq. de Charles VII, ch. CLII, Ballade ds Gdf. Compl.); xves. rabattre le caquet (v. caquet); 2. 1450 rabatre son cop « le détourner en abaissant le fer de son ennemi » (Arch. Nord B 1684, fol. 144 ds IGLF); fig. 1579 rabattre les coups (H. Estienne, La Précellence, 40, ibid.); 3. 1480 « rabaisser, faire descendre » (Mystère Viel Testament, 2488, ibid.: c'est ce qui la fumée rabat); d'où a) α) 1688 rabattre les avoines (Rich. t. 2);
β) 1771 rabattre la terre (Trév.);
γ) 1798 rabattre les ornières, les sillons « les remplir de la terre qui s'est élevée au bord » (Ac.); b) 1765 métall. (Encyclop.); c) id. « abaisser les côtés d'une pièce d'orfèvrerie quand ils sont trop marqués » (ibid.); d) 1842 rabattre le marbre (Ac. Compl.); 4. 1669 « aplatir (une couture) en la pressant » (Widerhold Fr.-all.); 1718 rabattre les coutures (Le Roux, p. 437); 5. 1622 « corriger une couleur trop vive » (René François, Merveilles de Nature, 313 ds IGLF). B. 1. a) Ca 1225 « faire quelque réduction sur un prix » (Gautier de Coinci, Miracles de Nostre Dame, éd. V. F. Koenig, II, ch. 9, D 60, 2924); b) 1291 « rabattre quelque chose de, diminuer » (Runk., p. 154); 1688 en rabattre de moitié (Rich. t. 2); c) 1erquart. xves. fig. « abandonner une partie de ses prétentions » (Alain Chartier, Débat des Deux Fortunes d'Amours, 714, éd. J. C. Laidlaw); 2. 1771 rabattre un arbre (Trév.); 1835 rabattre une branche (Ac.). C. 1. 1560-74 rabattre des voyes « donner connaissance de la voie du gibier au piqueur (en parlant d'un chien) » (Charles ix, De la chasse du cerf, p. 93 cité par G. Tilander, Mél. d'étymol. cynégétique, Lund, 1958, p. 254); 2. 1834 « faire aller vivement sur un lieu » (Musset, Lorenzaccio, III, 7, p. 206). II. Verbe réfl. 1. 1480 « se rabaisser, descendre » (Mystère Viel Testament, 2480 ds IGLF); 2. a) 1560-74 terme de chasse (Charles ix, op. cit., p. 82 cité par G. Tilander, op. cit., p. 253); b) 1671 « se détourner de son chemin pour en prendre un autre » (Pomey); 3. 1669 se rabattre sur un sujet « changer tout d'un coup de propos » (Widelhold Fr.-all.). Dér. de abattre*; préf. ra-*. Fréq. abs. littér.: 718. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 627, b) 1 317; xxes.: a) 1 081, b) 1 161. DÉR. 1. Rabattable, adj.[En parlant d'une chose qui s'articule, se plie, etc.] a) Qui peut s'ouvrir ou se fermer; qui peut s'abaisser ou se relever. Synon. ouvrable, refermable.Capot rabattable. Entre l'intérieur et la plage arrière, entre l'ombre et le soleil, le passage est facile, la porte est large, abritée par une capote rabattable: c'est pensé vacances, plus que coup de chien (Le Nouvel Observateur, 20 janv. 1969, p. 27, col. 1).b) Qui peut être appliqué sur autre chose (par pliage). Synon. repliable.Col rabattable. Ayant décroché du mur la table rabattable, la mère taillait pour la soupe la viande salée (Peyré,Matterhorn, 1939, p. 31).− [ʀabatabl]. − 1reattest. 1892 (Croneau, Constr. nav. guerre, t. 2, p. 151); de rabattre, suff. -able*. 2. Rabattoir, subst. masc.,technol. a) ,,Outil qu'on emploie pour rabattre les bords d'une pièce d'ouvrage quelconque`` (Ac. Compl. 1842). b) En partic. ,,Outil dont on se sert pour tailler les ardoises`` (Ac. Compl. 1842). − [ʀabatwa:ʀ]. − 1resattest. a) 1504 rabathvoir « volant qui garnit le haut des rideaux du lit » (Exéc. testam. Marie de Methes, Arch. Tournai ds Gdf.), b) 1803 « outil pour détacher les ardoises du bloc » (Boiste), c) 1832 « outil pour rabattre les bords d'une pièce d'ouvrage » (Raymond); de rabattre, suff. -oir*. BBG. − Gohin 1903, p. 374. |