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RÉSIDENCE, subst. fém.
A. −
1. Fait de demeurer habituellement dans un lieu; p. méton., ce lieu, demeure habituelle et fixe. Synon. habitation, séjour.Avoir, fixer sa résidence quelque part; changer de résidence; être en résidence à. Je suis revenu souvent dans notre France, mais sans y désirer une résidence trop longue (Sainte-Beuve,Volupté, t. 2, 1834, p. 272):
Par goût et par convenance ma vie privée est très simple. J'ai établi ma résidence à la villa des Oliviers, où ma femme m'a rejoint, ainsi qu'Anne dont l'état de santé nous attriste toujours autant... De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p. 173.
En partic.
Vieilli ou littér. Fait de demeurer chez soi et en particulier de garder la chambre. La résidence dans la maison située au milieu d'une pluie égale et continue, avait la glissante douceur, le silence calmant, tout l'intérêt d'une navigation (Proust,Prisonn., 1922, p. 82).Littér. Résidence dernière, funèbre. Tombe. On établit à grand soin la résidence funèbre, de peur que l'esprit, s'y trouvant mal, n'aille errer ailleurs (Claudel,Connaiss. Est, 1907, p. 42).
Loc. verb., vx. Faire résidence (quelque part). Séjourner. Faire résidence à la cour. Pour être bourgeois d'une ville, il faudrait réellement y avoir fait résidence (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 110).
ETHNOL. Lieu d'habitation de jeunes époux, déterminé par le lien de parenté qui unit l'un d'eux à la personne ou au groupe avec lequel ils partagent une même maison ou un même village. Résidence matrilocale*, patrilocale*, uxorilocale*, virilocale*.
P. anal., littér. [À propos d'un animal] Synon. habitation, domicile.Il est impossible qu'un scorpion ait fixé sa résidence et ses pinces aiguës au fond de mon orbite hachée; je crois plutôt que ce sont des tenailles vigoureuses qui broient les nerfs optiques (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p. 225).
Au fig., rare. Action, fait de résider dans quelque chose (v. résider B). Ces passions nommées amour, amitié, haine, etc., ont leur siége et leur résidence en nous, existent subjectivement en nous, à tel point que si elles n'étaient pas en nous, bien qu'invisibles, nous ne serions pas (P. Leroux,Humanité, 1840, p. 254).
2. DR. ,,Lieu où se trouve en fait une personne`` (Jur. 1971). On oppose la résidence au domicile qui est le lieu où elle est située en droit (Jur.1971).On peut avoir plusieurs résidences mais on ne peut avoir qu'un domicile (Dupré1972).
Résidence principale. Lieu où une personne habite la majeure partie du temps ou officiellement. Condé l'habita [le Palais-Bourbon] d'abord en 1777 et quoiqu'il n'en fît pas sa résidence principale il continua de l'agrandir et d'y dépenser sans compter (Lidderdale,Parlement fr., 1954, p. 134).
Résidence secondaire. V. infra C.
Résidence surveillée. ,,Mesure préventive de police consistant dans l'obligation faite à une personne jugée dangereuse pour l'ordre public de résider dans un lieu fixé par l'autorité publique et de subir un contrôle limitant sa liberté de déplacement`` (Debb.-Daudet Pol. 1981); p. méton., le lieu lui-même. Les leaders nationalistes tunisiens (...) ont été appréhendés hier matin à Tunis et placés en résidence surveillée (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 1, col. 4-5).
Assignation à résidence. V. assignation I C.
3. [À propos d'un ecclésiastique, d'un fonctionnaire] Obligation de demeurer de façon habituelle dans le lieu où l'on exerce ses fonctions; séjour effectif et obligatoire dans un lieu; p. méton., durée de ce séjour. Emploi, charge qui demande résidence; obliger (qqn) à (la) résidence; règle de la résidence. La fonction de préfet est incompatible avec les fonctions électives (...), étant donnée sa résidence obligatoire, de se rendre, le moment voulu, au siège de l'assemblée élective (Baradat,Organ. préfect., 1907, p. 58).René du Bellay (...) conféra à Rabelais la cure de Saint-Christophe-du-Jambet (...) dont l'ancien médecin de Langey touchait le revenu, sans être tenu à la résidence (A. France,Rabelais, 1909, p. 125).
B. − En partic. Lieu où réside un personnage revêtu de fonctions officielles. Résidence impériale, papale, présidentielle, princière; résidence d'été, d'hiver. Nous autres Français, qui avons Versailles, Saint-Cloud, qui avons eu Marly, nous sommes difficiles en fait de résidences royales (Gautier,Tra los montes, 1843, p. 113).[Le président du conseil] a une résidence officielle dans l'enceinte de l'Assemblée à l'ancien hôtel de Lassay (Lidderdale,Parlement fr., 1954, p. 114).
C. − Lieu construit, généralement luxueux ou considéré comme tel, où l'on réside. Une somptueuse résidence. Plus d'un, en apercevant ces coquettes résidences, si tranquilles, enviait d'en être le propriétaire (Flaub.,Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 4).La plupart des grandes résidences londoniennes et des châteaux anglais renferment de magnifiques meubles et tableaux français des dix-septième et dix-huitième siècles (Morand,Londres, 1933, p. 185).P. métaph. Damas, une des patries de l'imagination, une des résidences de la poésie, un des hauts châteaux de la littérature (Barrès,Cahiers, t. 10, 1914, p. 344).
LANG. COMM. ET PUBLICITAIRE (des agents immobiliers, des urbanistes). Immeuble ou groupe d'immeubles présentant un certain luxe ou confort et le plus souvent placés sous le régime de la copropriété. Résidence Bel Air; résidence avec jardin, piscine. On oppose usuellement les « résidences » qui sont des groupes d'immeubles de grand luxe, dont on soigne l'environnement décoratif, aux ensembles d'habitations à loyers modérés (habitat de classe moyenne et de travailleurs) (George1970).V. résident II A ex. de Mode de Paris.
Résidence (de retraite). Maison de retraite. Une formule nouvelle [pour les retraités] (...): la résidence collective, appelée résidence de retraite quand elle est en ville, et village de retraite quand elle est à la campagne (Le Figaro littér., 7 avr. 1966, p. 3, col. 1).
Résidence secondaire. Seconde habitation, à la campagne, à la mer ou à la montagne, dans laquelle on séjourne surtout pendant les vacances, les week-ends. Acheter une résidence secondaire. Sans doute la vie dans les villes est-elle artificielle (...). Et si l'artifice devient trop pesant, le citadin a la ressource du sport, du camping, de la résidence secondaire (L'Express, 3 oct. 1966, p. 101, col. 3).
D. − HIST. Charge de résident (v. ce mot B); p. méton., ensemble des services qui l'entourent ou parlent en son nom, lieu (bâtiment, ville) où habite un résident, où se tiennent ses services. La Résidence de Rabat. La Résidence générale [de Tunis] (...) a justifié par les troubles de ces jours derniers les mesures administratives ainsi prises à l'égard de M. Bourguiba (Le Monde, 19 janv. 1952, p. 1, col. 4-5).
Prononc. et Orth.: [ʀezidɑ ̃:s]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1260-70 [date du ms.] « séjour actuel et obligé d'un évêque dans le lieu où il exerce ses fonctions » (Saint Edmond, 373 ds Romania t. 55, p. 350); 2. 1283 « demeure ordinaire en quelque ville, en quelque pays » (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, 25, 17 ds T.-L.); 3. 1553 « charge d'un résident » (Négociations de la France dans le Levant, éd. E. Charrière, t. 2, p. 279); 4. 1689 état de résidence « le fait de garder la chambre » (Sévigné, Lettres, éd. Monmerqué, t. 8, p. 409); 5. 1694 « lieu de la résidence officielle d'un prince » (Ac.); 1834 résidence royale (Dumas père, Catherine Howard, II, 4etbl., 1, p. 253); 6. 1825 « lieu construit où l'on réside » (Mérimée, Clara Gazul, p. 233). Empr. au lat.residentia, dér. de residere (résider*). Fréq. abs. littér.: 433. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 732, b) 722; xxes.: a) 424, b) 574. Bbg. Brühl (C.R.). Rem. sur les not. de capitale et de résidence pendant le Haut Moy. Âge. Journal des Savants. 1967, pp. 193-215.