| RÉPIT, subst. masc. A. − DR. ANC. ,,Droit, délai accordé aux débiteurs de bonne foi`` (Bach.-Dez. 1882). Lettres de répit, ou p. ell., répit. Lettres par lesquelles le roi accordait à un débiteur un délai pour payer ce qu'il devait, une surséance des poursuites de ses créanciers. On fit casser ses lettres de répit, son répit (Ac.1798-1878). − Au fig., p. iron. [À propos d'une pers. qui est relevée d'une grave maladie] Il a obtenu des lettres de répit, il vivra longtemps (Hautelt. 21808). B. − Arrêt momentané d'une action, d'une contrainte, d'une tension, d'une souffrance physique ou morale. Synon. interruption, pause, relâche, trêve.Répit de la pluie, de la souffrance; répit entre les crises. L'étourdissement de l'orage allait croissant (...). Nul répit, pas d'interruption, pas de trêve, pas de reprise d'haleine (Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 354).Voici donc le dernier répit de Pascal: comme si la Grâce laissait reposer un peu de temps, avant l'hallali, le pauvre être humain (Mauriac, Pascal et sa sœur, 1931, p. 206). ♦ Sans répit. Sans arrêt, continuellement. Synon. sans cesse, sans trêve.Se dévouer, travailler sans répit; être bombardé sans répit; l'eau ruisselle sans répit. À ces compagnons, qui (...) ont sans répit prodigué leur dévouement (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 162). C. − Temps de repos, de détente. Synon. halte, pause.Répit salutaire; répit de x jours; année, instant, jour, moment, semaine, temps de répit. Cet apaisement qui tombe de mon âme n'est-il pas un répit qui m'est accordé avant de nouveaux orages? (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 341).Vers la fin de l'après-midi, il entra dans une petite église (...). Il espérait pourtant que là, dans la pénombre et le silence, il trouverait sinon la paix, du moins un répit (...) et en effet il y eut une halte, une brisure soudaine. Quelque chose lâchait prise (Green, Chaque homme, 1960, p. 220). ♦ Se donner répit. S'accorder une détente. Je rêvai, presque par dépit, de m'abandonner à moi-même, de relâcher ma volonté, de me donner répit et loisir (Gide, Journal, Feuillets, 1896, p. 104). Prononc. et Orth.: [ʀepi]. Ac. 1694, 1718: respit; dep. 1740: répit. Étymol. et Hist. 1. 1119 respit « proverbe, sentence » (Philippe de Thaon, Comput, 164 ds T.-L.); 2. a) 1155 « relâche, délai » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 6440); 1160-74 sanz respit (Id., Rou, éd. A. J. Holden, I, 333); b) 1495 lettres de répit (Coutumier gén., éd. C. A. Bourdot de Richebourg, I, 99). Du lat. respectus « action de regarder en arrière », « égard, considération », « recours, refuge », puis en lat. parlé « délai, répit ». Fréq. abs. littér.: 491. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 204, b) 531; xxes.: a) 819, b) 1 135. |