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RÉNOVER, verbe trans.
A. − Faire renaître, redonner sa force à quelque chose. Synon. raviver, réactiver, régénérer.Les tourments de la jalousie lui dévorèrent le cœur et rénovèrent son amour (Balzac, Rech. absolu, 1834, p. 152).[Un médicament] agirait simultanément comme tonique et comme détoxiquant dans les déficiences organiques en rénovant la puissance contractile des muscles et en les détoxiquant (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 56).
En partic. Faire revivre une chose tombée en désuétude, oubliée. Cet abbé avait rêvé de rénover l'enluminure, cette gloire des abbayes bénédictines d'antan! (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 21).Ô sainte épine ô sainte épine recommence On t'écoutait debout jadis t'en souviens-tu Qui saurait aujourd'hui rénover ta romance Rendre la voix aux bois chanteurs qui se sont tus (Aragon, Crève-cœur, 1941, p. 33).
B. − Changer, améliorer ce qui s'est dégradé, ce, celui qui a perdu ses qualités. Synon. renouveler.
1. [Le compl. d'obj. désigne une réalité artist., intellectuelle, soc., une manifestation de l'activité hum.] Donner un caractère neuf à quelque chose. Rénover l'art, une technique, l'esthétique, l'éducation, les universités, l'économie, l'appareil de l'état, la structure de qqc. Devant un ennemi inventif et qui sut rénover ses méthodes et moyens d'attaque, rien de pire que des chefs routiniers (Gide, Journal, 1940, p. 36).Elle a des vues, paraît-il, pour rénover la mise en scène, et je crois bien, Dieu me pardonne, pour rénover aussi la diction (Léautaud, Théâtre M. Boissard, 1943, p. 78).
Part. passé adj. Agriculture rénovée dans ses techniques. Le ballet russe en particulier a eu une grosse influence en France, il lui a rendu sous les applaudissements du public (...) le ballet français, enrichi et rénové (Lifar, Danse, 1938, p. 223):
Du jour où les croiseurs européens ont imposé à l'Empire du Milieu l'ouverture d'un certain nombre de ports, les idées modernes pénétrèrent rapidement, balayant les antiques formes de gouvernement et jetant la jeune république dans une agitation profonde d'où surgit une Chine rénovée. Albitreccia, Gds moyens transp., 1931, p. 94.
Empl. pronom. Ce n'est pas seulement la pensée politique qui se rénove au XVIIIesiècle, mais aussi la pensée économique, ou plus exactement, c'est l'économie politique moderne qui se fonde (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 28).
2. [Le compl. d'obj. désigne une pers. ou un attribut de la pers.] Changer et en partic. rendre meilleur sur le plan moral, intellectuel. Si je vous comprends, l'Esprit Saint agira par une effusion en nous; il nous transmuera, nous rénovera l'âme, par une sorte de purgation passive (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 195).Ce que je vois: la facilité poétique, l'allure diffuse, le projet verbal, l'ostentation et la chute dans le pire: vulgarité, littérature. On claironne qu'on va rénover l'homme: on l'engage un peu plus dans la vieille ornière (G. Bataille, Exp. int., 1943, p. 81).
Empl. pronom. Les « anciens poètes » tenaient à se rénover (Barrès, Cahiers, t. 13, 1920, p. 30).C'est cette connaissance [des lois du développement de notre corps et de notre conscience] qui nous donne le moyen de nous rénover. Tant que les qualités héréditaires de la race seront intactes, la force et l'audace de leurs ancêtres pourront se réveiller chez les hommes modernes (Carrel, L'Homme, 1935, p. 331).
C. − Remettre en état ou à neuf une chose abîmée, usée. Rénover un appartement, un immeuble; acheter un appartement rénové. Un habile tapissier rénove des meubles d'antan! (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 237).L'Assistance publique est, en effet, composée d'éléments très disparates et dont l'entretien a été complètement délaissé pendant de nombreuses années (...). Cependant, la plupart des établissements ont pu être rénovés et modernisés (Organ. hospit. Fr., 1957, p. 35).
En partic. Rajeunir une forêt, une plantation. Une méthode mise au point ces dernières années dans la Côte-d'Or et qui est appelée méthode de rénovation, car elle vise à « rénover » le peuplement en y facilitant le développement des semis de chêne (Forêt fr., 1955, p. 22).
REM.
Rénovant, -ante, adj.Qui change, qui apporte du neuf. J'entrevoyais au bout de tous ces chichis (...) une petite partie carrée possible qui serait alors tout ce qu'il y aurait de distrayante, rénovante même (Céline, Voyage, 1932, p. 587).
Prononc. et Orth.: [ʀenɔve], (il) rénove [-nɔ:v]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1119 « régénérer, redonner vie à » (Philippe de Thaon, Bestiaire, 2118 ds T.-L.) − 1627-28 renover le traitté (D'Aubigné, Lettres et mémoires d'Estat ds Œuvres, éd. E. Réaume et F. de Caussade, t. 1, p. 271); 1828 « rétablir, remettre au goût du jour par une effort de rajeunissement » (Sainte-Beuve, Tabl. poés. fr., p. 284); 1834 « régénérer, donner une nouvelle vigueur à » (Balzac, loc. cit.); 2. 1832 « changer, transformer en mieux » (Id., La Femme abandonnée, II, p. 209 ds Quem. DDL t. 25); 1840 se rénover « changer, se transformer » (P. Leroux, Humanité, p. 734); 3. 1348 « réparer, remettre en bon état » (Actes normands, éd. L. Delisle, p. 366 ds Gdf.); 1883 « remettre en état, remettre à neuf » (Villiers de L'I.-A., loc. cit.). Empr., à diverses reprises, au lat.renovare « faire de nouveau, recommencer, remettre à neuf, rendre nouveau, revalider ». Fréq. abs. littér.: 57.