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RÉIFIER, verbe trans.
PHILOS. Transformer en chose, réduire à l'état d'objet (un individu, une chose abstraite). Synon. chosifier.La tentation idéaliste guette à tout instant l'historien: s'il n'y prend garde, il aura spontanément tendance à réaliser, réifier ses « types-idéaux », à s'en servir comme s'il s'agissait de véritables idées platoniciennes (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 163).Empl. pronom. Toute expression humaine est ambiguë: si l'on ne ressaisit activement son sens, elle se « réifie » (Philos., Relig., 1957, p. 38-6).
Part. prés. adj. Qui transforme en chose. Au dogmatisme de l'affirmation répondent la naïveté de la créance ou la gaucherie de la méfiance, l'une et l'autre manifestant dans tous les cas la force thétique et réifiante du désir (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 142).
Part. passé adj. Transformé en chose, figé. L'essence de l'encrier (...) n'est pas l'encrier et elle n'est pas l'être, en tant qu'elle est en soi, elle est négation hypostasiée, réifiée, c'est-à-dire précisément qu'elle est un rien, elle appartient au manchon de néant qui entoure et détermine le monde (Sartre, Être et Néant, 1943, p. 247).
En partic. Rendre statique, figé. M. Bergson accuse Aristote et ses successeurs d'avoir réifié le mouvement et de l'avoir morcelé en une série d'immobilités successives (Gilson, Espr. philos. médiév., 1931, p. 69).
REM.
Réificateur, -trice, adj.Qui réifie. Ce pessimisme de la négativité, comme son corrélat optimiste, n'est sans doute qu'une déception du dogmatisme réificateur (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 48).
Prononc.: [ʀeifje], (il) réifie [-fi]. Étymol. et Hist. 1930 (Benda ds La Nouv. revue fr., t. 35, 2, p. 156). Dér. du lat. res, rei « chose »; suff. -ifier*. Fréq. abs. littér.: 13.