| RÉGNICOLE, adj. et subst. DR. [P. oppos. à étranger, à aubain] (Habitant(e) d'un royaume, d'un pays) qui, par naissance ou par naturalisation, a la nationalité de ce royaume, de ce pays et qui, à ce titre, possède les droits qui y sont attachés. Et pourquoi cela? (...) pour fournir à vil prix le bon et grand sel aux étrangers sans aucune nécessité, ce sel qui est cuit avec le bois du pays, dont le régnicole a un besoin extrême (Cahier de doléances Insming, 1789ds Doc. hist. contemp., p. 34).L'Ukase a pour but de favoriser les marchands régnicoles (J. de Maistre, Corresp., 1807, p. 413).Prononc. et Orth.: [ʀeɳikɔl]. Littré [-gni-] mais Rob. 1985 [-ɳi-]. Substitution de [ɳ] à [gn] ds des empr. récents au lat. à partir du déb. du xixes. Voir G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, pp. 223-224). Ac. 1694, 1718: regnicole; 1740: rè-; 1762: ré-; 1798: rè-; 1835, 1878: re-; 1935: ré-. La graph. è corresp. à une prononc. en [ε] influencée par la forme forte, règne, et donnée ds Littré (qui écrit pourtant é). Étymol. et Hist. 1509 (Coutumes de Vitry en Partois, 76 d'apr. K. Baldinger ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 39). Dér. de règne*; élém. formant -cole* (cf. le lat chrét. regnicolae « habitants du royaume des cieux »). |