| RÉGNANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de régner*. II. − Adjectif A. − [En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.] 1. Domaine pol. a) [En parlant d'un monarque] Qui règne. Prince régnant; princesse régnante; Sa Majesté régnante. La maison des Cordeliers avait été bâtie (...) par Mathieu II de Lorraine. Le duc régnant venait encore de la richement doter (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 82).Empl. subst. La joie ineffable d'envisager l'auguste régnant [le roi de France] (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 300). − [En parlant d'un inanimé rel. à un souverain] Dans l'espace de temps que remplit la vie régnante de Philippe II d'Espagne (L. Febvre, Vers une autre hist., [1949] ds Combats, 1953, p. 433). − [En parlant d'une famille, d'une dynastie] Dont un des membres règne, généralement par voie héréditaire. Les diverses maisons régnantes d'Europe, unies par les liens du sang (...) formaient comme les branches d'une même famille (A. de Broglie, Diplom. et dr. nouv., 1868, p. 159). b) P. anal. Hommes actifs et fins qui font leur fortune par le gouvernement régnant (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 215). c) Qui a certaines caractéristiques (apparence, attitude extérieure, etc.) propres à un monarque. Ces deux petites (...) étaient régnantes. Dans leur toilette, dans leur gaîté, dans le bruit qu'elles faisaient, il y avait de la souveraineté (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 485). 2. Qui exerce une influence prédominante, qui a un pouvoir absolu (dans différents domaines, sur une ou plusieurs personnes). Bourgeoisie, classe régnante. L'abbesse régnante, femme de tête (Stendhal, Abbesse Castro, 1839, p. 197).Harlay et Bossuet, ces maîtres régnants à divers titres (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 45).Empl. subst. Il avait toujours trois maîtresses, celle qu'il était en train de quitter, la régnante et celle à laquelle il faisait la cour pour l'avenir (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 112). B. − [En parlant d'une chose] 1. Qui occupe une place prépondérante, exclusive; qui domine, qui l'emporte. Le lis était alors fort régnant (Sainte-Beuve, Portr. femmes, 1844, p. 487).Elle se froissait de voir ses volontés, jusqu'ici régnantes, se briser les unes après les autres, contre cette barrière de douceur et de silence (Châteaubriant, Lourdines, 1911, p. 133). − MÉTÉOR. Vent régnant. ,,Vent le plus fréquent en telle ou telle région à telle ou telle saison`` (Barber. 1969); vent ,,qui souffle au moment où l'on parle et dans le lieu où l'on se trouve`` (Bonn.-Paris 1859). Les vents régnants rendaient les communications difficiles entre les deux pays, et la date du retour à Tahiti restait problématique (Loti, Mariage, 1882, p. 227). − En partic. [En parlant d'un fléau, d'une maladie] Qui sévit. Il faut que l'officier de santé examine avec attention le caractère de l'épidémie régnante (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 63). 2. Qui existe, qui est là. Les rivages voisins n'ajoutaient presque aucun élément aux organismes calcaires dont les conditions physiques régnantes favorisaient le développement (Lapparent,Abr. géol., 1886, p. 310). 3. [En parlant d'une chose abstr., d'un système] Qui a cours, qui est en crédit. Orthodoxie régnante; opinions, théories régnantes. Il y a cent ans, le goût régnant a envahi le dôme (Hugo, Rhin,1842, p. 242). Prononc. et Orth.: [ʀ
ε
ɳ
ɑ
̃]-, [-e-], fém. [-ɑ:t]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Fréq. abs. littér.: 289. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 563, b) 730; xxes.: a) 240, b) 212. |