| RÉCRIMINATION, subst. fém. A. − Vx. [Corresp. à récriminer A] Accusation opposée à celle de son adversaire. Tout ce qu'il dit contre moi n'est qu'une récrimination (Ac.). B. − [Corresp. à récriminer B] 1. Fait, action de récriminer. Quant aux questions d'opinion et de partis, je les ai laissé se résoudre par les faits ou s'user par le temps; elles ne produisent que de la haine, de la récrimination et de la colère (Lamart., Corresp., 1834, p. 52). 2. Souvent au plur. Reproche amer, protestation virulente. Synon. cris, doléances, revendications.Après la défaite, ces héros malheureux ont le verbe haut et se répandent en récriminations contre leurs chefs, qui, disent-ils, les ont trahis (Renan, Drames philos., Prêtre Nemi, 1885, III, 1, p. 570).Éliminer (...) jusqu'à l'ombre d'une récrimination ou d'une plainte (Du Bos, Journal, 1922, p. 115).Sans récriminations, sans plaintes, je partirai (Gide, Porte étr., 1909, p. 562). Prononc. et Orth.: [ʀekʀiminasjɔ
̃]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1550 [n. st.] « accusation qu'on oppose à celle de son adversaire » (Papiers d'État du cardinal de Granvelle, éd. Ch. Weiss, t. 3, p. 412); 2. 1794 plur. « fait de récriminer, plainte amère » (Staël, Lettres L. de Narbonne, p. 248). Empr. au lat. médiév.recriminatio « accusation qu'on oppose à celle de son adversaire » (Du Cange), dér. de recriminari (v. récriminer). Fréq. abs. littér.: 178. |