| RÉÉLIRE, verbe trans. Élire de nouveau, élire quelqu'un à une fonction pour laquelle il avait déjà été désigné par voie d'élection. Réélire un député sortant, un sénateur. Les intrigants (...) ont commencé à réélire des commissaires et des juges de paix (Marat,Pamphlets, À ses concitoyens, 1792, p. 307).Roosevelt en se faisant réélire trois fois a rompu avec la tradition (Vedel,Dr. constit., 1949, p. 67).− Empl. abs. Le Gouvernement était démuni par l'égoïsme et la fatuité des individus, l'intérêt des élus à réélire (Maurras,Kiel et Tanger, 1914, p. LXXVII). Prononc. et Orth.: [ʀeeli:ʀ], (il) réélit [-li]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 reslire « choisir (à son tour) » (Chr. de Troyes, G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2364: la dame reslist), attest. isolée; b) ca 1380 [date du ms.] reeslire « choisir de nouveau » (Raoul de Presles, Trad. de la Cité de Dieu, de St Augustin, X, 4, ms. BN fr. 170, f o400 r o: nous le eslisons ou pour mieux dire reeslisons [Dieu]) − 1578 réélire (G. Hervet, Trad. de la Cité de Dieu, I, 278a, D, éd. 1578 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 147); 2. 1237 [ms. fin xives.] reslire « désigner de nouveau par voie d'élection » (Livre rouge de la ville de Noyon, f o17 r ods A. Lefranc, Hist. de la ville de Noyon, p. 217); 1439 (texte liégeois ds B. de la Sté liég. de litt. wallonne, t. 5, p. 441 ds Fonds Barbier: unk noveaul governeur soit resleyeus), attest. isolées; à nouv. en juin 1789 réélire (Mirabeau, Peint par lui-même, Paris, t. 1, p. 88 ds Ranft, p. 74). Dér., au moyen du préf. r-, ré- (re-*), de l'a. fr. eslire « choisir; nommer à une fonction par voie de suffrages » (v. élire), puis de élire*. Au sens 1 b, trad. du lat. chrét. religere « choisir de nouveau (re + legere « choisir ») » (St Augustin, Cité de Dieu, 10, 3, 2 ds Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 60. Bbg. Vaganay (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 147. |