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* Dans l'article "QUINZE,, adj. et subst. masc. inv."
QUINZE, adj. et subst. masc. inv.
I. − Adjectif
A. − Adj. numéral cardinal. Dix plus cinq. Fille, garçon de quinze ans; quinze joueurs d'une équipe de rugby. J'ai composé douze ouvrages, dont trois en deux volumes, soit un total de quinze volumes (Montherl., Malatesta,1946, IV, 4, p. 514).Dans le système binaire (...). Avec quatre unités d'information, on peut écrire les quinze premiers nombres (Ruyer, Cybern.,1954, p. 37).
Rem. V. cent1I A rem.
− Locutions
♦ (N')avoir (plus) ses jambes de quinze ans. ,,(N')avoir (plus) la force, l'agilité de la jeunesse`` (Ac. 1878, 1935). V. avoir encore, retrouver ses jambes de vingt-ans (s.v. jambe A 1 c).
♦ Faire en quatorze* jours quinze lieues.
− [Avec ell. du subst. déterminé] Rugby à quinze [joueurs]; un mètre quinze [centimètres]. Il devait être entre sept heures quinze [minutes] et sept heures et demie (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 10).
♦ Fam. Une quinze. Une voiture de quinze chevaux; en partic., voiture Citroën de quinze chevaux, à traction avant. La Salmson paraissait avaler les réverbères (...). Derrière, la quinze peinait (Le Breton, Rififi,1953, p. 161).Vous êtes allé prendre au garage (...) votre quinze avec laquelle vous êtes sorti de Paris (Butor, Modif.,1957, p. 33).
− P. ext.
♦ Quinze jours. Deux semaines. Tous les quinze jours; délai de quinze jours. Ce mouvement dure ordinairement quinze jours ou trois semaines (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 395).Orgie sonore et bruyante qui devait durer huit jours, quinze jours, trois semaines (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 236).
♦ [Avec ell. de jours] En quinze. Le même jour, dans deux semaines. Demain en quinze. Je veux lui demander de venir dîner de jeudi en quinze avec vous et M. de Bray (Gyp, Mariage Chiffon,1894, p. 140).V. aujourd'hui ex. 11.
B. − Adj. numéral ordinal. [Déterm. postposé d'un élément d'un ensemble numéroté ou d'un nom propre] Chapitre, numéro, page quinze; Louis XV. Grégoire quinze, pape (Ac.).
II. − Subst. masc. inv.
A. − [Sans art.] Le nombre quinze. Quinze en chiffres arabes (15), en chiffres romains (XV). Trente et quinze quarante-cinq (Colette, Naiss. jour,1928, p. 20).Les symboles correspondant aux seize nombres binaires de zéro à quinze (Jolley, Trait. inform.,1968, p. 128).
B. − P. méton.
1. JEUX. Ancien jeu de cartes où le gagnant était le joueur qui avait quinze points ou celui qui s'en approchait le plus. Il a perdu cent louis au quinze (Ac.1835, 1878).Je ne joue qu'à la bouillote, au quinze dans les meilleures maisons (Picard, Théâtre,t. 3, Duhautcours, 1801, p. 282).
2. SPORTS. Équipe de rugby composée de quinze joueurs amateurs. Le quinze de France. Les prouesses de ce valeureux quinze demeuré jusqu'à ce jour imbattu dans sa division (Aymé, Nain,1934, p. 233).Aux demi-finales de la Coupe régionale, contre Voiron, un quinze coriace (Arnoux, Solde,1958, p. 16).
C. − P. ext. [À valeur ordinale; désigne un élément d'un ensemble numéroté] Miser sur le quinze; habiter au quinze de la rue. Songes-tu qu'on va devoir vendanger avant le quinze septembre ? (Colette, Naiss. jour,1928p. 47).Le quinze de la première lune on célébrait la grande fête des lanternes, nuit de kermesse pleine d'extravagances (Philos., Relig., 1957, p. 54-10).
♦ Quinze août*.
REM. 1.
Quinzain, adj. inv.[Au jeu de paume, en parlant de deux joueurs] À égalité à quinze points. Ils sont quinzain; nous sommes quinzain (Ac. 1835, 1878).
2.
Quinze-seize, subst. masc. inv.,vieilli. Tissu de soie d'une largeur de quinze seizièmes d'aune, utilisé en ameublement. Rideaux, tentures en/de quinze-seize. Un boudoir dont les murs sont en glaces et les draperies en quinze-seize avec glands et garnitures en or (Obs. modes,t. 1, 1818, p. 14).Je ne suis bon à rien qu'à auner du quinze-seize (Scribe, Bertrand,1833, II, 2, p. 149).
3.
Quinziste, adj. et subst. masc.,sports. (Celui) qui pratique le rugby à quinze; relatif au rugby à quinze. Inspirés par le jeu treiziste, les quinzistes australiens ont su allier l'agressivité des avants à la vitesse des arrières (L'Équipe, 1erjuill. 1981 ds Petiot1982).
Prononc. et Orth.: [kε ̃:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 adj. numéral cardinal (Roland, éd. J. Bédier, 148); 2. ca 1470 terme du jeu de paume, fig. paier d'une faulte pour quinze (Devinettes fr. du Moy. Âge, éd. Br. Roy, p. 137, n o388; v. aussi K. Baldinger ds Z. rom. Philol. t. 100, p. 298); 1680 terme de jeu de carte (Rich.: Quinze. Coup qui vaut quinze); 1898 rugby « équipe formée de quinze joueurs » (Le Vélo, 2 sept. ds Petiot); 1845-46 subst. (Besch.). Du lat. quindecim « id. », comp. de quinque « cinq » et decem « dix ». Fréq. abs. littér.: 7 035. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 10 370, b) 13 971; xxes.: a) 9 937, b) 7 606.
COMP. Quinze-Vingt(s), subst. masc. Les Quinze-Vingts. ,,Les trois cents aveugles recueillis par saint Louis dans un hôpital dit des Quinze-Vingts`` (DG). P. ext., vx, fam. Aveugle. Les médecins et le commun des hommes ne voient pas plus clair les uns que les autres dans les maladies et dans l'intérieur du corps humain. Ce sont des aveugles; mais les médecins sont des quinze-vingts qui connaissent mieux les rues, et qui se tirent mieux d'affaire (Chamfort, Max. et pens., 1794, p. 21). Un Quinze-Vingt authentique (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 131). − [kε ̃zvε ̃]. Ac. 1694-1740: Les Quinze-vingts (hôpital); 1762-1798: Les Quinze-vingts (hôpital), un Quinze-vingt (aveugle); dep. 1835: Les Quinze-Vingts (hôpital), un Quinze-Vingt (aveugle); Littré: Les Quinze-Vingts (hôpital); un Quinze-Vingt (aveugle): ,,L'Académie ne met pas d's; des grammairiens ont réclamé contre cet usage, disant que cela signifie un de l'hôpital des Quinze-Vingts et qu'il faut l's``; Rob. 1985: Les Quinze-Vingts, vx un Quinze-Vingts, un aveugle; Lar. Lang. fr.: quinze-vingt, plur. des quinze-vingts (aveugle) ,,souvent avec une majuscule``. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p. 272: Quinze-vingt, plur. des Quinzevingts. − 1resattest. a) Fin xives. adj. numéral cardinal « trois cents (des aveugles pour lesquels St Louis créa un hôpital à Paris) » (Eustache Deschamps, Œuvres, éd. Queux de St-Hilaire, t. 5, p. 388: XV. vins), 1608 subst. (M. Régnier, Œuvres compl., éd. G. Raibaud, Satyre V, 54, p. 49: Quinze-Vints), b) 1461 désigne l'hôpital lui-même (Villon, Grand Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1728: XV Vings); de quinze* et de vingt*, ancienne manière de compter par vingt.