| QUIÉTISTE, adj. et subst. RELIGION A. − Subst. et adj. [Désignant une pers. ou en parlant d'elle] (Celui, celle) qui professe le quiétisme, qui est partisan du quiétisme ou d'une tendance qui s'en rapproche. Il ne serait pas bon à toute âme de s'abandonner, pour laisser faire l'esprit divin, suivant les maximes des quiétistes ou des mystiques. Il faut d'abord avoir fait prédominer en soi la tendance céleste sur la terrestre et alors seulement laisser faire l'esprit sans vouloir le diriger (Maine de Biran,Journal, 1823, p. 392).Les pauvres âmes que voici (...) seraient bien embarrassées de dire si elles sont jansénistes, quiétistes ou je ne sais quoi de différent (Gide,Porte étr., 1909, p. 570): Élevé dans des milieux quiétistes et piétistes, payant son tribut au Sturm und Drang dans un drame de jeunesse, séduit un instant par le rationalisme berlinois, Moritz se rapproche du classicisme weimarien dans ses écrits esthétiques, tandis que ses œuvres d'imagination sont comme les premiers épanchements d'un romantisme de l'extase, du rêve, de l'ironie, qui sera celui de Jean-Paul et de Novalis.
Béguin,Âme romant., 1939, p. 21. − P. anal. Qui est passif, inactif. Gavarni raconte que Godefroy Cavaignac lui dit un jour: « Vous, vous êtes un jacobin quiétiste ». Et ajoutait: « On n'aime pas sans haine (...) » (Goncourt,Journal, 1857, p. 423). B. − Adj. [Appliqué à une chose] Qui se rapporte au quiétisme ou aux quiétistes. La révolte de Gide, comme celle de Rousseau − et tous deux sont pareillement marqués de puritanisme et de trouble quiétiste − est, en son fond, une révolte théologique (Massis,Jugements, 1924, p. 55).Cette idée quiétiste de l'amour pur le consolait de sa solitude (Guéhenno,Jean-Jacques, 1950, p. 171). Prononc. et Orth.: [kjetist], [kɥije-]. V. quiet. Ac. 1718, 1740: quietiste; dep. 1762: quié-. Étymol. et Hist. 1687 ([Jurieu], Lettres pastorales, t. 1, p. 93, 2ecol.). Dér. de quietisme* par substitution du suff. -iste* à -isme. Fréq. abs. littér.: 37. Bbg. Quem. DDL t. 18. |