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QUELQU'UN, UNE, QUELQUES-UNS, -UNES, pron. et nom. indéf.
I. − Pron. indéf. [Avec valeur de représentant]
A. − Au sing., vieilli ou littér. [Corresp. à l'adj. indéf. quelque, suivi d'un compl. déterminatif en de ou avec en ou dont; l'indétermination porte sur l'identité ou sur les qualités de la pers. ou de la chose] Un, une, parmi plusieurs autres.
[Représentant une pers.] Préoccupé du nombre des bonnes fortunes de sa jeunesse, il croyait rencontrer partout quelqu'un de ses rejetons (Nerval,Illuminés, 1852, p. 246).Parmi vos paroissiens (...), en voyez-vous quelqu'un ou quelqu'une que je puisse inviter aussi? (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Rois, 1887, p. 295).
[Représentant une chose] Une propriété où il y aurait eu un pigeonnier gothique ou quelqu'une de ces vieilles choses qui exercent sur l'esprit une heureuse influence (Proust,Swann, 1913, p. 41):
1. Ce malheureux, dans sa folie, Les bonnes pommes ménageoit; Mais lorsqu'il en trouvoit quelqu'une de pourrie, En soupirant il la mangeoit. Florian,Fables, 1792, p. 146.
B. − Au plur. [Marque la pluralité indéterminée]
1. [Avec un compl. déterminatif en de ou les pron. dont ou en; sert à marquer un nombre faible mais indéterminé de pers. ou de choses] Un certain nombre de..., parmi plusieurs autres.
[Représentant des pers.] Quelques-uns d'entre eux, des leurs, parmi vous. En as-tu eu beaucoup [de maîtresses]? − Mais quelques-unes (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Imprud., 1885, p. 1037).Quelques-uns de ces petits Parisiens de douze ou treize ans élevés par les méthodes les plus perfectionnées et les plus modernes (Loti,Rom. enf., 1890, p. 248).
[Représentant des choses] Je ne le connais que par la renommée, par quelques-uns de ses écrits (Marat,Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p. 74).Ces idées sur le nouveau commerce, qu'elle osait effleurer déjà chez Robineau, et dont elle avait exprimé quelques-unes (Zola,Bonh. dames, 1883, p. 727).
2. [Sans compl. partitif, mais représentant des pers. ou des choses précédemment nommées ou suggérées par le cont.] :
2. Les dames de la société bourgeoise (...) la tenaient pour irréprochable (...). Plusieurs cependant soupçonnaient que son aventure avec M. Roux n'était pas tout à fait innocente; quelques-unes le disaient. A. France,Anneau améth., 1899, p. 9.
II. − Nom. masc. [Marque l'indétermination voulue ou non]
A. − Au sing.
1. [Marque l'indétermination sur l'identité de la pers.]
a) [Sans compl.] Un être supérieur humain ou céleste, une personne non identifiable. Synon. on (en fonction de suj.), un quidam, je ne sais qui*.Quelqu'un frappe à la porte, a appelé au téléphone, est passé, vous demande. Sans doute, tu as des entretiens avec quelqu'un, qui est ton dieu (Renan,Drames philos., Caliban, 1878, i, 2, p. 387):
3. ... quelqu'un gratta, timidement d'abord, puis avec bruit, contre la porte de la loge. Et quand M. Smithson l'eut ouverte, un capitaine effaré se montra. Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p. 19.
En partic.
Une présence d'être humain, un être humain quelconque. − J'entends du bruit. − Non, dit Zéno, c'est la bise Qui souffle bêtement et qu'on prend pour quelqu'un (Hugo,Légende, t. 1, 1859, p. 374).Tout d'un coup, j'ai des envies de griffer, de m'étirer violemment et d'écraser les mains de quelqu'un: ce quelqu'un se trouve être Luce, ma voisine (Colette,Cl. école, 1900, p. 165).
Une personne en général. Mon attention, quand je suis avec quelqu'un, est de deviner ses idées (Renan,Souv. enf., 1883, p. 152).Si vous voyiez quelqu'un se noyer, est-ce que vous ne lui tendriez pas la main? (Rolland,J.-Chr., Amies, 1910, p. 1161).
Un homme ou une femme. Vivre avec quelqu'un; aimer, fréquenter quelqu'un; sortir avec quelqu'un; avoir quelqu'un en vue; attendre quelqu'un. − Moi, à votre place, je prendrais quelqu'un. − Comment, quelqu'un? murmura Denise, sans comprendre d'abord (Zola,Bonh. dames, 1883, p. 512).
b) [Avec compl.]
[Suivi d'un adj. ou d'un part. passé adj. ou d'un compl. déterminatif avec la prép. de] Quelqu'un d'important, de sérieux, de sûr; quelqu'un d'autre. Un jour, la voyant survenir à l'improviste, il fronça le visage, comme quelqu'un de contrarié (Flaub.,MmeBovary, t. 1, 1857, p. 188).« Quelqu'un du Midi, bien sûr » murmura le doux Pascalon (A. Daudet,Tartarin Alpes, 1885, p. 203).
Fam. C'est quelqu'un de bien, de très bien. C'est une personne de valeur, sur qui l'on peut compter. Je n'ai point d'amant (...). Il me faut quelqu'un de bien (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Bord du lit, 1883, p. 897).
[Suivi d'une prop. rel.] Prenant l'air subitement consterné de quelqu'un qui s'aperçoit d'une gaucherie qu'il vient de commettre: − Mon Dieu! reprit-elle en hésitant... monsieur de Chalys, je crois? (Feuillet,Sibylle, 1863, p. 208).Il prenait un air grave et dégagé, comme quelqu'un qui est habitué à aller en voiture (Rolland,J.-Chr., Aube, 1904, p. 23).
2. En partic.
a) [Marque la fausse indétermination, avec valeur allusive] Une personne bien connue, mais dont on veut taire le nom. Je connais quelqu'un qui va être content! (synon. j'en connais un(e) qui va être content(e)!); quelqu'un que je connais (bien), que j'aime bien. Pour moi, je sais quelqu'un qui bien tranquillement D'être Anglais ou Français attendra le moment (Dumas père, Charles VII, 1831, i, 1, p. 237):
4. Mérodack passant à côté du marquis de Donnereux lui chantonna sous le nez: « Vous mourrez de la main de quelqu'un que je sais. » Péladan,Vice supr., 1884, p. 140.
Absol. J'attends quelqu'un. − Tu n'étais pas seul. − Non, dit Otto, j'étais avec quelqu'un (Rolland,J.-Chr., Matin, 1904, p. 163).
b) [Peut désigner une femme, un enfant] V. supra II A 1 a ex. de Colette.
Au fém., rare. Or vous allez voir si quelqu'une Ou quelqu'un pourrait me lasser Dans le pardon ou la rancune! (Verlaine, Œuvres compl., t. 3, Invect., 1896, p. 308).
c) [En cont. interr. ou exclam.]
[En cont. interr.] Y a-t-il quelqu'un qui...? (synon. il n'y a personne qui...?); quelqu'un voudrait-il...? Quelqu'un a-t-il vu le capitaine? Personne ne répondit (Zola,Débâcle, 1892, p. 233).Quelqu'un a-t-il connu Monsieur S***, Quelqu'un ici? (Verlaine, Œuvres compl., t. 3, Invect., 1896, p. 357).
Vx. [En exclam., pour appeler un valet, des domestiques] Holà! quelqu'un! (Un valet paraît.) (Dumas père, Christine, 1830, iv, 3, p. 260).
[Pour demander de l'aide] Il y a quelqu'un? Holà quelqu'un! Patissot, éperdu, criait aux quatre points cardinaux: « Holà, quelqu'un! Holà, quelqu'un! » Un paysan attardé les secourut et les remit dans leur chemin (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 299).
d) Empl. subst. [Avec un art. déf. ou un adj. dém., après un 1erempl. de quelqu'un (pron.)] − Huissier, demanda le président, y-a-t-il quelqu'un qui attende dans le vestibule? − Oui, monsieur le Président. − Qui est-ce que ce quelqu'un? − Une femme accompagnée d'un serviteur (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 396).
3. [Avec valeur qualificative]
a) Une personne de grande valeur, d'une forte personnalité; un personnage important. J'ai d'abord eu l'orgueil de vouloir être quelqu'un, préférant une grande personnalité à une haute position (Dumas pèreMmede Chamblay, 1863, ii, 5, p. 33).[Elle sortait] du Conservatoire à peine. Puis elle était devenue quelqu'un. Lui, il avait coulé dans la bohême (Richepin,Miseloque, 1893, p. 115):
5. − Je ne l'ai jamais si bien compris [mon mari] que l'autre jour. − C'était quelqu'un, dit Angèle. − Oui, un monsieur, vraiment, dit MmeParis. Vialar,Bête de chasse, 1952, p. 35.
Loc. verb., vx. Faire son quelqu'un, sa quelqu'une. Prendre des airs suffisants. Si Madame fait un peu sa quelqu'une (Balzac,Début vie, 1842, p. 316).
b) Populaire
Il y a quelqu'un! Il y a beaucoup de monde. Boris montra la foule d'un geste rapide. − Il y a quelqu'un! dit-il avec satisfaction (Sartre,Âge de raison, 1945, p. 170).
C'est quelqu'un! C'est extraordinaire;
péj. , c'est un peu fort! Synon. c'est quelque chose!(v. chose2C).Et quel incendie! (...) j'imagine, d'après le peu qu'il en restait, de l'Uni-Park. Des décombres fumants, monsieur. C'était quelqu'un (Queneau,Pierrot, 1942, p. 195).
B. − Au plur., littér. [L'indétermination porte sur le nombre dont on dit seulement qu'il est faible] Quelques personnes, un petit nombre indéterminé de personnes. Synon. d'aucuns (littér.), certains. − (...) alléger la détresse des quelques-uns qui aiment encore l'art.− Ce qu'ils sont peu! − Et leur nombre va, en diminuant; la nouvelle génération ne s'intéresse plus qu'aux jeux de hasard et aux jockeys! (Huysmans,Là-bas, t. 2, 1891, p. 108).
Prononc. et Orth.: [kεlkœ ̃], fém. [-yn], plur. [-kəzœ ̃], fém. [-zyn]. Martinet-Walter 1973: 12/17 [-kε ̃]. La simplification de l'articulation [œ ̃] en [ε ̃] est d'orig. pop. Les 1restraces du phénomène remontent au xviies., mais celui-ci s'est répandu surtout au xixes., si bien qu'il atteint auj. les milieux instruits même enseignants. Toutefois, selon G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 o1 1981, pp. 182-183: ,,La lutte entre l'ancienne prononciation et la nouvelle est loin d'être achevée``. Pt Rob., Warn. 1968, Lar. Lang. fr. [œ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Sing. 1. fin xiiies. [ms. 1470] désigne une pers. indéterminée (Erec en prose, éd. C. E. Pickford, V, 105, p. 131: et luy bailla ung cheval qu'il trouva tout eschappé a quelque ung qu'il avoit tué...); 2. fin xves. suivi d'un compl. partitif, désigne tel être parmi ceux indiqués par le compl. (Commynes, Mém., éd. J. Calmette, I, III, t. 1, p. 21: quelcun de ses privez); 3. 1653 désigne un personnage important (Th. Corneille, L'Amour à la mode, II, 5 ds Littré). B. plur. 1. a) fin xves. quelz qu'uns masc. « certaines personnes » notion quantitative (Commynes, op. cit., VIII, XI, t. 3, p. 185); ca 1590 quelques-uns (Montaigne, Essais, I, XIV, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 54); b) 1541 quelcuns notion qualitative (Calvin, Instit., II, III, 3 ds Hug.: ... quelcuns qui par la conduite de nature ont aspiré en toute leur vie à vertu); 2. 1548 quelques unes fém. avec art. partitif, désigne un petit nombre d'objets indiqués par le compl. (Sébillet, Art poét., I, 8, ibid.: quelques unes [des diphtongues]). Comp. de quelque* et de un*. Bbg. Beuermann (Ch.). Quelqu'un de R. Pinget: fonction et signif. du titre. R. rom. 1976, t. 11, pp. 2-15. − Daoust-Blais (D.). Ét. de qq. constr. synt. du parler fr. In: Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec, 1976, t. 2, pp. 1124-1129. − Huot (H.). Constr. inf. du fr. Genève, 1981, pp. 264-265, 284-288, 295-296. − Pinchon (J.). Les Pron. adv. en et y. Genève, 1972, pp. 42-43; p. 58. − Sandfeld (Kr.). Synt. du fr. contemp. 1. Les Pron. Paris, 1965, pp. 340-343.