| * Dans l'article "QUATORZE,, adj. et subst. inv." QUATORZE, adj. et subst. inv. I. − Adjectif A. − Adj. numéral cardinal. Dix plus quatre. Fille, garçon de quatorze ans; les quatorze stations du chemin de la croix. Le long des murs, les quatorze images de la Passion étalaient leur drame atroce (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1468).Sonnet: quatorze vers pour une idée (Renard, Journal, 1900, p. 596).Quant au président Wilson, il avait énoncé en quatorze points un programme [pour préparer la paix en 1918] (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 273). Rem. V. cent1I A rem. ♦ Vx. ,,Prov. et par exagér., Faire en quatorze jours quinze lieues, Marcher, voyager fort lentement. Il se dit, figurément et familièrement, D'une personne qui est fort lente à ce qu'elle fait`` (Ac. 1835, 1878). − [Avec ell. du subst. déterminé] Nous étions réunis tous les soirs quatorze [personnes], dont sept enfants (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 385).Se croire à dix-neuf ans plus innocent qu'eux à douze et à quatorze [ans] (A. France, Île ping., 1908, p. 107).V. appoint ex. 6. ♦ Empl. subst., JEUX (au piquet). Les quatorze points que valent les quatre as, les quatre rois, les quatre dames, les quatre dix. Avoir quinte et quatorze. J'ai un quatorze de dix et une quatrième de valet (Zola, E. Rougon, 1876, p. 138).Ces messieurs jouaient des litres de vin au noble jeu du piquet, abattant des quatorze en veux-tu en voilà (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, V, p. 201).Au fig., vx. Avoir quinte et quatorze. Avoir de grandes chances de réussir. Faire la cour à une jeune personne qui se rencontre dans des conditions de solitude, de désespoir et de pauvreté sans qu'elle se doute de sa fortune à venir! Dam! C'est quinte et quatorze en main, c'est connaître les numéros à la loterie, et c'est jouer sur les rentes en sachant les nouvelles (Balzac, Goriot, 1835, p. 127).P. antiphr., arg. Quinte et quatorze. Maladie vénérienne. V. fader B en partic. ex. de Courteline. B. − P. ext., adj. numéral ordinal. Qui occupe le rang marqué par le nombre quatorze. 1. [Déterm. postposé d'un élément d'un ensemble numéroté] Chapitre quatorze, numéro quatorze; Louis XIV. La page quatorze de mon grand registre (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 193).V. onze I B ex. de Dumas. − [P. ell. de an, année] Guerre de quatorze (-dix-huit). La guerre de Mil neuf cent quatorze (Nizan, Chiens garde, 1932, p. 214). ♦ Fam. [Pour 1914, début de la Première Guerre Mondiale] La guerre de quatorze; il a fait (la guerre de) quatorze-dix-huit. Les jeunes qui, au mois de septembre de l'année Quatorze, apprenaient en même temps que moi le métier des armes (Alain, Propos, 1921, p. 293).Jean Jaurès (...) le mort du mois de juillet Quatorze (Nizan, Conspir., 1938, p. 35).Loc. Repartir comme en quatorze. ,,Recommencer avec ardeur`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). P. méton. Guerre de 1914-18. Avoir fait quatorze; comme en quatorze. Thomas l'imposteur dépasse la plupart des romans « sur » Quatorze par son irrespect (B. Poirot-Delpechds Le Monde, 14 oct. 1983, p. 17). 2. [Déterm. antéposé d'un subst. désignant un espace de temps] Je travaille de neuf heures à midi, puis de quatorze heures à dix-huit heures (Duhamel, Journal Salav., 1927, p. 23). ♦ Expr. fig. Chercher midi à quatorze heures. V. midi I B 3. − [Avec ell. du subst. déterminé] De quatorze [heures] à seize [heures]. Le train de quatre heures quatorze [minutes] (Zola, Bête hum., 1890, p. 265).V. heure B 2 a rem. 2 ex. de Maine de Biran. II. − Subst. masc. inv. A. − [Sans art.] Le nombre quatorze. Quatorze en chiffres arabes (14), en chiffres romains (XIV). Deux fois sept font quatorze. Quatorze multiplié par deux fait vingt-huit (Ac.). B. − P. ext. [À valeur ordinale; désigne un élément d'un ensemble numéroté] Miser sur le quatorze; habiter au quatorze de la rue. Monsieur l'abbé vous dictera la lettre, vous la daterez du quatorze (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 343).Madame (...) est toute tremblante, toute pâle. Je vais lui faire une bouillotte. C'est au quatorze, une belle grande chambre (Saint-Exup., Courr. Sud, 1928, p. 40). ♦ Quatorze juillet*. REM. Quatorzaine, subst. fém.a) Vx, dr. ,,Espace de quatorze jours qui s'observait de l'une à l'autre des quatre criées des biens saisis réellement. Les criées se faisaient par quatre dimanches, de quatorzaine en quatorzaine`` (Ac. 1835, 1878). b) Synon. moins usité de quinzaine.Les plafonds applicables en matière de chômage partiel sont fixés, par quatorzaine, à 80 fois le salaire horaire minimum national interprofessionnel garanti (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 4, col. 7). Prononc. et Orth.: [katɔ
ʀz]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Adj. déb. xiies. (St Brandan, éd. I. Short et B. Merrilees, 107: de ses munies quatorze eslist); 1622 expr. chercher midi à quatorze heures (v. midi); 1680 Louis quatorze (Rich.); [ca 1920 la guerre de Quatorze (s. réf. ds Lar. Lang. fr.)] 1945 (Sartre, Le Sursis ds
Œuvres romanesques, éd. M. Contat et M. Rybalka, 1981, p. 839: la guerre de 14); 1962 expr. repartir comme en quatorze (Rob.); 2. subst. 1676 « le quatorzième jour du mois » (Mmede Sévigné, Corresp., 3 févr., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 233: depuis le quatorze); 1865 le quatorze juillet « fête nationale française » (Hugo, Chans. rues et bois, p. 241); 1690 « au jeu de piquet, nom d'un carré de cartes valant quatorze points » (Fur.). Du lat. quattuordecim « quatorze », comp. de quattuor « quatre » et decem « dix ». Fréq. abs. littér.: 1 561. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 122, b) 2 405; xxes.: a) 2 438, b) 2 071. |