| PÉNULTIÈME, adj. A. − Rare. Avant-dernier. Tendon à la première phalange du pénultième doigt (Cuvier, Anat. comp., t.1, 1805, p.385).Rapport que le rapporteur de la commission présenta à la pénultième session plénière de la conférence (Charte Nations Unies, 1946, p.30). − Empl. subst. Quelle que fût l'épreuve, en quelque matière qu'il fallût composer, (...) Morlot, Laboriette et Chazal étaient toujours les derniers (...). Il y avait des variations sur le pénultième qui était tantôt Laboriette et tantôt Morlot. Quant au dernier, c'était Chazal invariablement (A. France, Vie fleur, 1922, p.361). Rem. On relève un empl. au plur. où les pénultièmes jours désignent un ensemble de jours précédant le dernier. Je passe sur les pénultièmes jours du major qui ne furent qu'une immense agonie (Verlaine, OEuvres posth., t.1, Hist. comme ça, 1896, p.337). B. − GRAMM., LING., MÉTR. [En parlant d'une syll. d'un mot, d'un vers] Avant-dernière. Le latin avait un système accentuel différent et plus compliqué: l'accent était sur la syllabe pénultième quand celle-ci était longue; si elle était brève, il était reporté sur l'antépénultième (Sauss.1916, p.123).Ces formations en -bacis étaient prononcées soit à la romane, avec l'accent sur la syllabe pénultième (la finale moderne est -bais), soit à la germanique, avec l'accent sur la syllable initiale (la finale est devenue baise, bise ou bies) (L'Hist. et ses méth., 1961, p.701).V. aussi antépénultième ex. 1: . Théodore de Banville, Leconte de Lisle, François Coppée ont accepté plus franchement ce nouveau vers qu'on pourrait appeler l'alexandrin trimètre et ne se sont nullement souciés d'accentuer la sixième syllabe (...). Mais, par une inconséquence singulière, ils n'ont jamais consenti que cette sixième syllabe du vers fût la pénultième ou l'antépénultième syllabe sonore d'un mot polysyllabique...
Lemaitre, Contemp., 1885, p.87. − Empl. subst. fém. Avant-dernière syllabe (d'un mot, d'un vers). Pour le français, l'accent tonique tombe sur la dernière syllabe lorsqu'elle n'est pas muette; au contraire dans ce dernier cas, l'avant dernière syllabe ou pénultième devient le point expressif du mot (Arger, Init. art chant, 1924, p.170). Prononc. et Orth.: [penyltjεm]. Ac. 1694: penultième; 1718: -tiesme; dep. 1740: -tième. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) Ca 1280 penultime (Clef d'amor, 3390 ds T.-L.); 1376, mars le penultieme jour (doc. ds Le Saint Voyage des Jherusalem du seigneur d'Anglure, éd. F. Bonnardot et A. Longnon, p. LXIV); b) 1559 gramm. penultime syllabe (Amyot, Vies des orateurs, Démosthène ds Hug.); 1690 penultiesme syllabe (Fur.); 2. Subst. a) ca 1380 gramm. la penultime breve (Roques t.2, I, 1160); 1694 id. la penultième (Ac.); b) 1548 ce pénultièsme de febvrier (Calvin, Lettres, éd. J. Bonnet, 1854, t.1, p.247). Penultime est empr. au lat. paenultimus, comp. de paene et de ultimus: proprement «presque dernier, avant-dernier» (ives. adj. Diomède); d'abord relevé à l'empl. subst. paenultima [s.-ent. syllaba] (iies. Aulu Gelle). La forme pénultième par adapt. d'apr. la finale des adj. numéraux. Fréq. abs. littér.: 19. |