| * Dans l'article "PÉNOMBRE,, subst. fém." PÉNOMBRE, subst. fém. A. − 1. Zone d'ombre partielle résultant de l'interception partielle, temporaire ou définitive, des rayons d'une source lumineuse par un corps opaque. Le chef opérateur déchire et troue les papiers qu'il place devant les projecteurs et qui lui permettent, une fois sa source de lumière découverte, de sculpter et de modeler la pénombre (Cocteau,Foyer artistes,1947, p.195). − Spécialement ♦ ASTRON. ,,Partie périphérique, moins sombre que la zone centrale d'une tache solaire, entourant cette zone`` (Muller 1980). Une tache se compose d'une partie centrale très sombre, ou noyau entourée d'une bordure moins foncée, dont la structure est souvent filamenteuse, et qu'on appelle la pénombre (Danjon,Cosmogr.,1948, p.248). ♦ PEINT. ,,Point où l'ombre, s'associant à la lumière, établit le passage du clair à l'obscur`` (Bach.-Dez. 1882). [Ricard] s'apparente à Prud'hon par la qualité de ses voluptueuses pénombres (Mauclair,De Watteau à Whistler,1905, p.152). 2. Clarté de faible intensité, notamment au lever du jour et à la tombée de la nuit. Synon. demi-jour.Plonger dans la pénombre. Il était environ six heures: le soleil en tombant répandait par la fenêtre ses teintes rouges (...) il y avait dans le salon cette pénombre que les femmes aiment tant (Balzac,Béatrix,1839, p.120). B. − Au fig. 1. État de ce qui est à moitié caché, à peine visible, secret. Agir, intriguer dans la pénombre. Il importe aujourd'hui [pour la justice] d'instruire les affaires dans la clarté −je ne dis pas sur la place publique −Cela vaut mieux que cette fausse pénombre, cette fausse pudeur (Paris Match,27 janv. 1983, p.47). 2. Manque de netteté. Les illustres problèmes que ces thèmes ont excités se sont vaguement prononcés dans la pénombre de ma pensée (Valéry,Variété V,1944, p.75). 3. Situation obscure, absence de gloire. La plupart de ces hommes de Lettres, distingués en leur temps, sont oubliés, ou retombés dans cette espèce de crépuscule, de pénombre croissante qui attend les hommes simplement secondaires (Sainte-Beuve,Chateaubr.,t.1, 1860, p.112).Cette pénombre précieuse qui t'arrache actuellement à la haine des envieux (L. Daudet, Astre noir,1893, p.96). REM. Pénombral, -ale, -aux, adj.,rare. [Corresp. à pénombre A] Caractérisé par la pénombre. Elle entrait parfois, au milieu du jour, dans les pénombrales églises, pour y sangloter à l'aise au fond de quelque chapelle tout à fait obscure (Bloy,Femme pauvre,1897, p.31). Prononc. et Orth.: [penɔ
̃:bʀ
̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. 1651 masc. peint. (Fréart de Chambray, Traité de la peinture de Léonard de Vinci, trad. d'ital. en fr., p.101 d'apr. Brunot t.6, p.723 [le mot ital. est différent]); 2. 1666 phys., astron. (ds J. des Savants, 3, 214, 217 d'apr. FEW t.14, p.24b [le mot n'a pu y être relevé]); 1671 fém. pen-ombre (Le P. Chérubin, Dioptr. ocul., p.300 ds DG); 3. 1842 «demi-jour (en gén.)» (Ac. Compl.); 4. 1878 fig. rester dans la pénombre (Ac.). Bien qu'il soit d'abord relevé comme terme de peint., pénombre est vraisemblablement la francisation du lat. sc. penumbra (du lat. paene «presque» et umbra «ombre»), créé par le physicien all. J. Kepler (1604, Ad Vitellionem Paralipomena, 239 ds NED) pour désigner la zone de la lune où la lumière du soleil est interceptée seulement en partie. Du domaine sc., le mot est passé dans celui de la peint. (FEW t.14, p.25a). DÉR. Pénombreux, -euse, adj.,rare. [Corresp. à pénombre A 2] [Vers une heure du matin,] sous les marronniers du pénombreux boulevard Maillot (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, p.84).J'avais, en nageant, gagné le fond pénombreux de la grotte (Gide,Feuillets d'automne,1949, p.1110).− [penɔ
̃bʀø], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) 1870 peint. (Bürger, Salons de 1861 à 1868, t.II, p.516 ds Littré Suppl.), b) 1889 fig. réminiscence vague et pénombreuse (Goncourt, Journal, p.1023), c) 1901 fumoir pénombreux (in R. mens. Touring-club de Fr., nov., p.482b ds Quem. DDL t.17); de pénombre, suff. -eux*. |