| * Dans l'article "PÉDESTRE,, adj." PÉDESTRE, adj. A. − 1. a) [En parlant d'un animé] Qui se déplace à pied ou qui aime voyager à pied. Des ruines, presque effacées sous le sable, sont méconnues par les voyageurs pédestres, et révélées seulement par la photographie aérienne (Ruyer, Cybern., 1954, p.195).Dubourg se présentait sur un cheval, ce qui lui prêtait une autorité qu'il ne possédait pas auparavant, quand il se confondait avec la simple humanité pédestre (Arnoux, Roi, 1956, p.209). b) Rare. [En parlant d'un sportif] Qui pratique la marche, la course à pied. L'endurance d'un champion pédestre (Colette, Mais. Cl., 1922, p.217). 2. [En parlant d'une oeuvre, etc.] Qui représente un personnage en pied. Une statue pédestre de quinze à vingt pieds de proportion, précisément avec l'habillement que Napoléon portait ce jour-là (Stendhal, Mém. touriste, t.2, 1838, p.203).Les sceaux des personnes physiques se répartissent entre type de majesté, type équestre, type armorial, type pédestre (seigneurial, féminin, ecclésiastique) (L'Hist. et ses méth., 1961, p.414). 3. P. métaph. [En parlant du style] Simple, sans affectation. Nous lui parlons en vile prose, en style pédestre et familier, et non en pompeux alexandrins (Coppée, Bonne souffr., 1898, p.184). B. − [En parlant d'une chose] 1. Qui se pratique à pied. Promenade, randonnée, sport(s), voyage pédestre(s). La grande revue navale, et l'équestre, et la pédestre (Giraudoux, Électre, 1937, ii, 9, p.214).Le mail de nos ancêtres, (...) jeu pédestre, avait été adapté en service hippique par les Croisés (Jeux et sports, 1967, p.1609): . ... plus le temps de l'évasion s'allongeait, plus se multipliaient nos mauvaises chances. Aussi le procédé pédestre tomba-t-il en défaveur au bout de quelques mois, abandonné au profit de moyens mécaniques comme le vélo, le chemin de fer (...). L'aventure à pied comportait d'ailleurs d'autres inconvénients...
Ambrière, Gdes vac., 1946, p.225. 2. Vieilli. Relatif aux pieds. Comment vont les affaires? lui demanda Léon [à un pédicure] en lui livrant un de ses pieds (...). Oh! je ne vous parle pas des affaires pédestres, je vous demande où vous en êtes de vos affaires politiques (Balzac, Comédiens, 1846, p.359).La salle d'étude aux pupitres noirs, à l'odeur pédestre (Verlaine, OEuvres compl., t.5, Confess., 1895, p.45). Prononc. et Orth.: [pedεstʀ
̭]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. 1721 (Trév. Add.: Pédestre se dit des statuës, et veut dire, qui pôse sur les piéds); 2. 1770 «que l'on fait à pied» (Rousseau, Confessions, livre II ds OEuvres complètes, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t.1, p.59). Empr. au lat. pedester «qui est à pied», «d'infanterie», dér. de pes, pedis, «pied»; cf. le m. fr. pedestre «soldat à pied» fin xves. (Jean de Waurin, Rec. des Croniques et Anchiennes Istories de la Grant Bretaigne, éd. W. Hardy, t.5, p.639) −1538 (G. Michel, Justin, fo47 rods Gdf. Compl.) et «relatif à l'homme à pied» 1529 (Oct. de S. Gel., Eneide, fo215b ds Gdf. Compl.). Fréq. abs. littér.: 14. DÉR. Pédestrement, adv.,vieilli. [À propos d'un animé] D'une manière pédestre. Aller pédestrement. Cette course à pied lui rappelait son voyage dans le midi de l'Allemagne et la Suisse, qu'il a fait pédestrement (M. de Guérin, Journal, 1833, p.162).Il aurait mieux fait (...) de ne pas entrer dans cette fatale guimbarde et de continuer pédestrement sa route (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p.77).Les oies de première qualité sont importées par troupeaux de Picardie et viennent sur la route, pédestrement (Gdes heures cuis. fr.,Éluard-Valette,1964, p.244).P. métaph. Delille ouvrit la marche dans notre littérature et commença par Virgile; chacun le suivit dans cette voie: Daru un peu lentement et pédestrement pour Horace (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t.5, 1863, p.331).− [pedεstʀ
əmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1reattest. 1762 (Ac.); de pédestre, suff. -ment2*. BBG. −Gohin 1903, p.261. |