| PATURON, PÂTURON, subst. masc. ANAT. ANIM. Partie de la jambe du cheval située entre le boulet et la couronne et correspondant à la première phalange. L'animal était d'une beauté parfaite; (...) les naseaux largement ouverts, l'oeil ardent, les jarrets larges, le garrot bien sorti, la poitrine haute, les paturons longs, c'est-à-dire toutes les qualités qui font la force et la souplesse (Verne, Enf. cap. Grant, t.1, 1868, p.137).Les chevaux enfonçaient jusqu'aux paturons dans la boue, et faisaient pour en sortir de brusques mouvements des hanches (Flaub., Coeur simple, 1877, p.18).Nous avons vu aussi un cheval se tenir debout sur ses canons antérieurs, tandis que les paturons avec les sabots étaient allongés sur le sol (Garcin, Guide vétér., 1944, p.149).− P. anal. ♦ Partie identique de la patte d'un bovidé. Il aboyait, il grondait comme en colère, il les touchait à la fin du museau au bas du pâturon, ou d'un petit coup de dent sans serrer: les bouvillons partaient (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p.74). ♦ Arg. et pop. Pied. Tout en suivant (...) le chemin de sa turne, il met le paturon sur un objet noir, carré (...) un portefeuille (La Petite Lune, 1878-79, no31, p.3).J'vas pas pus loin (...) Mes paturons y sont trop las (Rictus, Soliloques, 1897, p.181). Prononc. et Orth.: [patyʀ
ɔ
̃]. Vieilli, Littré, Passy 1914: [pɑ-]; DG: ,,pátu-ron; selon d'autres, pà-)``. L'accent circonflexe influence la prononc. de la 1resyll. Ac. dep. 1694: paturon; Littré: pâturon; DG: paturon; Rob.: paturon ou pâturon; Lar. Lang. fr.: paturon. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971: paturon. Étymol. et Hist. 1. 1316-40 [ms. E] pasturon (d'un cheval) (Gervais du Bus, Fauvel, éd. A. Lḁngfors, 148, var.); 2. 1628 arg. pasturons «pieds (d'une personne)» (Chéreau, Jargon de l'arg. réformé d'apr. Sain. Sources Arg. t.1, p.197; devenu burlesque, v. ibid., p.58). Dér., à l'aide du suff. -on1*, de l'a. fr. pasture «partie de la jambe du cheval» (doc. 1340 ds Gdf.), lui-même tiré du verbe a. fr. empasturer «mettre des entraves à un animal» (ca 1200, Aiol, 6127 ds T.-L.); ce dernier verbe est dér. (préf. en-*; dés. -er) du subst. a. fr. pasture «lien avec lequel on attache le cheval» (ca 1200, Jean Renart, Escoufle, 6671, éd. F. Sweetser), issu, par substitution du suff. -ura, du subst. b. lat. storia «corde, laisse retenant un cheval au pâturage», substantivation de [chorda] pastoria «corde de berger», v. empêtrer. Cf. l'a. norm. pasturon «partie des fers qui enserre les pieds des prisonniers» (1345 doc. ds L. Delisle, Actes norm. Chambre des Comptes, 331, d'apr. A. Delboulle ds Romania t.33, 1904, p.589; v. aussi A. Thomas, ibid., t.36, 1907, p.284), dér. de l'a. fr. pasture «entrave d'un cheval». De pastoria, sans changement de suff., le dér. empêtrer*. Fréq. abs. littér.: 12. |