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PYTHAGORICIEN, -IENNE, subst. et adj.
HIST. DE LA PHILOS.
I. − Adjectif
A. − Qui appartient à Pythagore, à l'école dont Pythagore était le chef. Synon. vieilli pythagorique.Discours, enseignement, système, théorème pythagoricien; doctrine, école, philosophie, sagesse, tradition pythagoricienne; théorie pythagoricienne des nombres. Pythagore fit entrer la morale, la science et la religion dans sa vaste synthèse. Cette synthèse n'est pas autre chose que la doctrine ésotérique dont nous avons essayé de retrouver la pleine lumière dans le fond même de l'initiation pythagoricienne (E. Schuré, Les Grands Initiés, Paris, Perrin, 1946, p. 398).Ce qui l'attirait [Platon] en Italie méridionale, c'était le désir de prendre contact avec les cercles pythagoriciens, en particulier avec Archytas de Tarente, mathématicien et stratège, qui (...) lui offrait le modèle du philosophe-roi (Encyclop. univ.t. 131972, p. 158):
1. ... la preuve de l'immortalité de l'âme, la vie des âmes avec les dieux, les migrations qu'elles subissent, la supériorité de l'enseignement oral sur l'enseignement écrit sont des idées pythagoriciennes, et c'est aux écoles de la Grande-Grèce et à Philolaos que Platon les a empruntées. E. Chambry, Notice sur le Phèdreds Platon, Le Banquet, Phèdre, Paris, Garnier-Flammarion, 1964, p. 98.
MUS. Gamme pythagoricienne. Gamme à sept tons. Voir Combarieu, Mus., 1910, p. 299.
B. − Qui adhère à cette philosophie. Grèce pythagoricienne. Les chrétiens (...) massacrèrent dans les rues la célèbre Hypatie, philosophe pythagoricienne (Nerval, Filles feu, Angélique, 1854, p. 511).Platon n'a jamais cessé d'être étudié surtout dans les cercles pythagoriciens (Encyclop. univ.t. 111971, p. 681).
II. − Substantif
A. − Disciple de Pythagore, du vivant de celui-ci et jusqu'après Platon. Les pythagoriciens Lysis, Apollonius de Tyane, Archytras de Tarente. Les Pythagoriciens, d'après d'anciennes notices reconnaissaient une hiérarchie entre les êtres à qui nous devons de la vénération: les dieux, les démons, les héros, les parents (A. Delatte, Ét. sur la litt. pythagoricienne, Paris, Champion, 1915, p. 46):
2. Selon la tradition la plus répandue, les pythagoriciens sont des hommes tout de blanc vêtus (...). Leur existence quotidienne paraît encombrée de tabous et d'interdictions de tout genre, tandis que leur vie communautaire, avec la règle du silence, les degrés d'initiation, le mystère dont elle aime à s'entourer, ressemble étrangement à celle d'une de ces confréries dont les esséniens ou les thérapeutes offrent l'exemple le plus évident pour la période qui précède immédiatement l'ère chrétienne. Encyclop. univ.t. 131972, p. 849.
B. − Adepte de la philosophie pythagoricienne. En 52 de notre ère, un sénatus-consulte de Claude expulsa d'Italie tous ceux qu'on appelait les mathematici, c'est-à-dire entre autres les pythagoriciens (Lavedan1964).
THÉÂTRE ANTIQUE. Personnage de comédie. Le « pythagoricien » des poètes comiques du IVesiècle est une espèce de hippie, un déraciné au comportement excentrique; hiver comme été il couche dehors, il se promène nu-pieds; sale et déguenillé, il se nourrit de peu, son régime est fait de thym et de légumes crus, il ne boit que de l'eau, il porte les cheveux longs et hirsutes (Encyclop. univ.t. 131972, p. 849).
REM.
Pythagoriste, subst. masc.,synon. (supra II A).Les Pythagoristes, (...) ont raffiné sur l'ascétisme et introduit des pratiques rigoureuses (...) ce sont des ascètes, non des intellectuels (Y. Gobry, Pythagore, Paris, Seghers, 1973, p. 28).
Prononc. et Orth.: [pitagɔ ʀisjε ̃], fém. [-jεn]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1586 subst. (Le Loyer, I V Livres des Spectres, Angers, G. Nepveu, II, p. 59); id. adj. (G. Chappuys, trad. [T. Garzoni], Le Théâtre des div. cerveaux du monde, 185 v ods Quem. DDL t. 21); 1728, 23 janv. allus. à l'abstinence de viande recommandée par Pythagore (Voltaire, Au marquis d'Argence ds Lettres, éd. Th. Besterman, t. 45, 1976, p. 178: le Comte de Ste-Aldegonde qui aurait cru faire un grand crime s'il avait touché à une perdrix..., c'est le seul Pythagoricien qui reste dans les Gaules). Dér. de pythagorique* par substitution du suff. -ien*; cf. le dér. de Pythagore: Pythagoriens subst. plur. (1546, Rabelais, Tiers livre, XX, 27, éd. M. A. Screech, p. 146). Fréq. abs. littér.: 86. Bbg. Quem. DDL t. 12.