| PYROPHORE, subst. masc. A. − CHIM. Corps, substance généralement pulvérulente ayant la propriété de s'enflammer spontanément au contact de l'air ou sous l'action d'un très léger frottement. Le pyrophore de Gay-Lussac n'est autre que du sulfure de potassium (Wurtz,Dict. chim., t. 2, vol. 2, 1876, p. 1258). − Empl. adj., rare. Synon. de pyrophorique (infra dér.).[Le] Fer pyrophore (...) [est du] fer (...) en poudre impalpable [qui] s'enflamme en donnant une gerbe d'étincelles quand on le projette vivement dans l'air sec (Chalon,Explosifs mod., 1911, p. 409). B. − Vieilli. Porte-allumettes muni d'un frottoir. Synon. pyrogène.Panisse (...): Coquin de sort! J'ai oublié mes allumettes! Fanny attendez! Elle prend le pyrophore sur la table voisine. Elle allume l'allumette et la tient elle-même au-dessus du fourneau de la pipe (Pagnol,Marius, 1931, I, 10, p. 81). Prononc. et Orth.: [piʀ
ɔfɔ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1753 chim. (Pott, Lithogéognosie, 1, 376 d'apr. FEW t. 9, p. 647b); 2. 1910 « porte-allumettes pour allumettes suédoises » (Lar. pour tous). Empr. au gr.
π
υ
ρ
ο
φ
ο
́
ρ
ο
ς « qui lance du feu » (de π
υ
̃
ρ « feu » et φ
ε
́
ρ
ω « porter »). On note plus anciennement Pyrophores, pour désigner les Jésuites, empl. fig. de « personne qui porte du feu » (1623, P. Camus, Panegyriques de S. Ignace, ã 8a ds Rom. Forsch. t. XXXII 1911, p. 140). DÉR. Pyrophorique, adj.,chim. a) Qui a les propriétés d'un pyrophore. Fer, alliage pyrophorique. (Dict. xixeet xxes.). b) Qui est préparé à l'aide d'un pyrophore. En alliant le cérium avec l'aluminium, le magnésium, etc., on prépare des bâtons pyrophoriques qui servent de briquets (Chalon,Explosifs mod., 1911, p. 410).− [piʀ
ɔfɔ
ʀik]. − 1reattest. 1858 (Chesn. t. 2, s.v. pyrophore: le charbon et un grand nombre de métaux sont susceptibles de devenir pyrophoriques); de pyrophore, suff. -ique*. |