| PUSILLANIMITÉ, subst. fém. Littér. Caractère pusillanime d'une personne et, p. méton., d'un aspect de son comportement. Synon. couardise, faiblesse, indécision, lâcheté, pleutrerie, timidité; anton. audace, courage, décision, fermeté, hardiesse, résolution.Pusillanimité de cœur, d'âme. Si un Pierre a pu renier son maître par trois fois, que ne devons-nous pas craindre, nous chétifs, de notre pusillanimité? (Verlaine,
Œuvres posth., t. 2, Voy. Fr., 1896, p. 84).On est confondu devant la niaiserie et la pusillanimité d'une pareille réponse (Léautaud,Journal littér., 4, 1924, p. 256):... son civisme ne l'a pas même engagé à courir le moindre danger (...). Après plusieurs traits de pusillanimité funestes, Pétion se montre une seule fois avec énergie...
Marat,Pamphlets, À MePétion, 1792, p. 344. − P. méton. Une/des pusillanimité(s). Manifestation concrète de ce caractère, acte pusillanime. Rejeter une expression qui ne blesse ni le son, ni le sens, ni le bon goût, ni la clarté, est un purisme ridicule, une pusillanimité (Joubert,Pensées, t. 2, 1824, p. 56).Et quel était donc celui qui va épier et prendre ainsi sur le fait les pusillanimités et les misères du maître [Louis XV] durant sa maladie suprême? (Sainte-Beuve,Portr. littér., t. 3, 1846, p. 517).Le général ayant reproché à Lavallette sa pusillanimité de la veille, l'aide de camp répondit qu'à présent ses craintes étaient autres, mais non moindres (A. France,Clio, 1900, p. 160). Prononc. et Orth.: [pyzil(l)animite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1275 « excessive timidité, manque de courage » visce de pusillanimité (Sermon, ms. Bibl. nat. fr. 6447, fol. 369 ds Notices et extraits des mss de la Bibl. nat., t. XXXV2, 509); 2. 1840 « action ou refus d'action qui est la conséquence de ce défaut » (Thierry, Récits mérov., t. 2, p. 146). Empr. au b. lat.pusillanimitas « id. », dér. de pusillanimus, v. pusillanime. Fréq. abs. littér.: 106. |