| PURITANISME, subst. masc. A. − HIST. RELIG. Doctrine, manière de vivre des puritains (v. ce mot A 1). N'avons-nous pas vu à la cour d'Angleterre, l'incrédulité succéder aux terreurs inspirées par le puritanisme? (Bonstetten, Homme Midi, 1824, p. 51).Cet homme [Brummel], accusé d'extravagance, mena une réaction, à tout prendre modérée, contre le puritanisme du dix-septième siècle autant que contre la débauche et le laisser-aller du dix-huitième(Morand, Londres, 1933, p. 206).Diverses défigurations que le christianisme lui-même allait subir et dont les principales ont été le puritanisme et le jansénisme (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 13). B. − P. ext., péj. Rigorisme excessif en morale; fermeté extrême dans le respect de principes généralement liée à une manière de vivre austère et prude. Le puritanisme, la bégueulerie, la bigotterie (sic), le système du renfermé, de l'étroit, a dénaturé et perd dans sa fleur les plus charmantes créations du bon Dieu. J'ai peur du corset moral, voilà tout (Flaub., Corresp., 1850, p. 257).Le puritanisme anglo-saxon nous dessèche chaque mois davantage, il a déjà réduit à peu près à rien la gaudriole impromptue des arrière-boutiques (Céline, Voyage, 1932, p. 91): Vous n'ignorez pas qu'il y a maintenant tout un parti à Nice qui fait du puritanisme. Plus de carnaval, plus de fêtards internationaux! Nice, ville d'art et de pensée. Br!... (...) Soyez tranquille. Dans ma modeste mesure, je travaille à sauver la tradition frivole...
Romains, Hommes bonne vol., 1939, p. 172. Prononc. et Orth.: [pyʀitanism̭]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1649 « variété de protestantisme d'Angleterre » (R. Mentet de Salmonet, Hist. des troubles de la Grand' Bretagne, 602 d'apr R. Arveiller ds Fr. mod., t. 52, p. 86); 2. 1829 « rigorisme, austérité » (Stendhal, Prom. ds Rome, t. 2, p. 44). Empr. à l'angl.puritanism (1573 ds NED), dér. de puritan (v. puritain). Fréq. abs. littér.: 63. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 147. − Boulan 1934, p. 118. |