| * Dans l'article "PURIFIER,, verbe trans." PURIFIER, verbe trans. Rendre pur, plus pur (quelqu'un, quelque chose). A. − Domaine phys. 1. Purifier un corps, une substance d'un élément hétérogène. Le métal à purifier est entièrement fondu (Guillet, Techn. métall., 1944, p. 113).V. affinage ex. 4. 2. Purifier qqc. d'une nuisance. Madame, la fumée vous incommode sans doute? Aussitôt il se leva, prit dans le foyer une cassolette chaude, y brûla des parfums, et purifia l'air (Balzac, Langeais, 1834, p. 297).Nous avons déjà fait (...) quelques petites courses de montagne (...). Ce qu'il y a de meilleur ici, c'est l'air qu'on y respire; un air vierge et qui vous purifie les poumons (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1068). 3. Empl. pronom. réfl. Devenir pur, plus pur. L'eau des pluies, attirée par les rochers, pénètre la terre végétale et les couches de sable où elle se purifie (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 201).La lumière s'était purifiée et dénudée (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p. 231). B. − Domaine relig. et mor. 1. RELIG. Purifier qqc./qqn a) Ôter les souillures d'(un lieu) par un acte rituel afin d'en écarter tout esprit mauvais ou maléfique, de le rendre propre à assumer ses fonctions. Purifier un lieu. N'est-il pas encore notoire, (...) que Turmeryn, évêque de Maëstricht, fit purifier une église où était entré le bourreau (Hugo, Han d'Isl., 1823, p. 188): 1. Les parents allument un grand feu; on purifie la hutte avec l'eau lustrale; on revêt le corps du sachem d'une superbe tunique et d'un manteau...
Chateaubr., Natchez, 1826, p. 465. b) Débarrasser un individu par un acte rituel (souvent bain ou aspersion) des souillures physiques et morales pour lui permettre d'entrer en relation avec le dieu, la divinité. Ayant chanté le mont Kaîlasa, les Brahmanes Se baignèrent trois fois dans les eaux diaphanes. Ainsi purifiés des souillures du corps, Ils gravirent le mont, plus sages et plus forts (Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 355): 2. L'enfant était présenté au dieu domestique (...). Cette cérémonie avait pour double objet, d'abord de purifier l'enfant, c'est-à-dire de lui ôter la souillure que les anciens supposaient qu'il avait contractée par le seul fait de la gestation, ensuite de l'initier au culte domestique.
Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 59. c) RELIG. JUIVE Procéder aux purifications légales. Le Juif sortit de l'incendie comme on se sort d'une fontaine, comme on sort du bain rituel, rafraîchi et purifié (Tharaud, Ombre de la Croix, 1917, p. 13). d) Empl. pronom. Ces hommes (...) se purifient avec la fiente et l'urine de la vache (Volney, Ruines, 1791, p. 154).Après avoir murmuré le confiteor devant le peuple qui se purifiait à son tour, par une identique ablution d'aveux, l'officiant (...) gravissait les marches de l'autel et commençait la messe (Huysmans, Cathédr., 1898, p. 93). 2. P. ext. Purifier qqn de ses fautes. La personne la plus vraie, la plus naturelle et la plus généreuse, celle pour qui j'ai senti le premier amour, celui qui purifie l'ame au lieu de l'égarer, pourquoi les êtres célestes voudraient-ils me séparer d'elle? (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 290). − Absol. Je suis une indigne femme; mais on dit que l'amour vrai purifie, qu'il rend meilleurs les méchants, et que Dieu pardonne leurs fautes à ceux qui l'éprouvent... (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 514). C. − Domaine intellectuel et esthét. 1. Purifier qqn/qqc. d'une erreur.Telle est la façon dont le christianisme peut, croyons-nous, sauver pour les transmettre à l'avenir, en les purifiant des erreurs mortelles où elles étaient engagées, les vérités vers lesquelles l'âge moderne s'est efforcé dans l'ordre culturel (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 222). 2. Purifier une œuvre de ses imperfections. Je songeais enfin à cet écart si singulier qui existe entre les
Œuvres de Jeunesse et Madame Bovary, à cette conversion au style purifié qui suit le voyage d'Orient (Thibaudet, Réflex. crit., 1936, p. 83). REM. Purificatif, -ive, adj.,rare. Synon. de purificatoire ou de purificateur.Quand il [Baudelaire] quitte l'Institut Saint-Jean et Sainte-Élisabeth, les Sœurs font procéder à des cérémonies purificatives (Éluard, Donner, 1939, p. 108). Prononc. et Orth.: [pyʀifje], (il) purifie [pyʀifi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. ca 1175 « débarrasser de tout ce qui souille moralement » (Benoit, Chronique des Ducs de Normandie, 6887 ds T.-L.); 2. ca 1265 « ôter ce qu'il y a de grossier, d'étranger (d'un corps physique) » (Brunet Latin, Tresor, éd. F. J. Carmody, p. 122); 3. 1564 « faire ce qui est ordonné par les purifications légales (des Juifs) » (Indice et recueil universel de tous les mots principaux des livres de la Bible d'apr. FEW t. 9, p. 615a); 4. 1718 « rendre plus correcte la langue » (Ac.). B. Verbe pronom. 1. ca 1225 « rendre pur par l'accomplissement de rites religieux » (Gautier de Coinci, Miracles de Nostre Dame, éd. V. F. Koenig, II Mir 11, 531); 2. 1671 « devenir pur » (Pomey). Empr. au lat.purificare « nettoyer, purifier ». Fréq. abs. littér.: 748. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 040, b) 991; xxes.: a) 1 031, b) 1 139. Bbg. Quem. DDL t. 16. (s.v. purificatif). |