Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PUBLIC1, -IQUE, adj.
A. − D'État, qui est sous contrôle de l'État, qui appartient à l'État, qui dépend de l'État, géré par l'État. Établissement public; économie, prospérité publique; recettes, subventions, publiques. Comme on présumait que le revenu public proportionnellement réduit, ne serait plus que de 73,000 livres sterlings au lieu de 700,000, on mit un impôt additionnel sur les fenêtres comme taxe de commutation (Monopole et impôt sel, 1833, p. 29).L'attribution de ressources est effectuée par le moyen des finances publiques. C'est, en fait, la dépense publique, au sens large, englobant les dépenses budgétaires de l'État et les dépenses de certains organismes publics ou semi-publics (Sécurité Sociale), qui est affectée directement ou indirectement à un emploi, satisfaisant un besoin (Univers écon. et soc., 1960, p. 46-14).
Domaine* public, secteur*, service*, trésor* public; administration*, assistance*, chose*, dette*, fonction* publique.
Affaires, charges publiques. Ensemble des activités et des occupations du Gouvernement. L'état de siège était décrété, l'Assemblée dissoute, et une partie des représentants du peuple à Mazas. Les affaires publiques le laissèrent indifférent, tant il était préoccupé des siennes (Flaub.,Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 273).Tout au plus ceux qui avaient des rentes sur l'État − et c'était déjà une première forme de propriété anonyme − achetaient-ils les journaux pour savoir quels contre-coups la marche des affaires publiques aurait sur leur fortune privée (Jaurès,Ét. soc., 1901, p. 260).Il était indispensable de former (...) des « militants » laïques, capables d'assumer les charges publiques et d'être aux places de l'État qui pourraient être favorables au progrès et à l'épanouissement des idées nouvelles (Encyclop. éduc., 1960, p. 14).
École publique; enseignement public. École, enseignement gratuit, pris en charge par l'État. Synon. vieilli instruction* publique; anton. école, enseignement libre*.Éducation publique. Les parents peuvent cependant confier leurs enfants à une école privée ou les faire instruire dans la famille. L'enseignement primaire public est donc caractérisé par ces trois mots qui résument les « lois laïques »: il est gratuit, laïque et obligatoire (Encyclop. éduc., 1960, p. 96).Son cercle parisien, créé en 1868, va jouer un rôle de premier plan pour la conquête de l'école publique, gratuite, obligatoire et laïque (Cacérès,Hist. éduc. pop., 1964, p. 41).
Droit public. ,,Droit qui règle l'organisation de l'état et les rapports dans lesquels il entre en jeu`` (Cap. 1936). La plus répandue [des classifications] est celle qui divise le droit en droit public et en droit privé; le premier est censé régler les rapports de l'individu avec l'État, le second ceux des individus entre eux (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 33).Le lien unissant l'État à son employé est considéré au début du XIXesiècle comme un contrat de droit privé puis ultérieurement comme un contrat de droit public (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 234).
En partic. [En parlant d'une pers. ou d'un ensemble de pers.] Qui exerce des fonctions au sein de l'État, qui est payé par l'État. Il faudrait par ailleurs que les particuliers puissent eux-mêmes poursuivre devant les juridictions pénales tous ceux, personnes privées ou agents publics, qui ont commis des fautes leur faisant grief (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 46):
1. En ce qui concerne les instituteurs publics, il [le Conseil départemental] est obligatoirement consulté et dispose d'un droit d'avis pour certaines sanctions qui sont prononcées par l'autorité administrative... Encyclop. éduc., 1960, p. 122.
Fonctionnaire*, ministère* public; fonction* publique; pouvoirs publics (v. pouvoir).
Autorité publique. Ensemble des personnes prenant part au gouvernement. Le rôle de l'autorité publique devant se limiter à assurer la libre expression par l'individu de ce qu'il tient pour tel (Lesourd, Gérard,Hist. écon., 1968, p. 19).
Force* publique. Agent de la force publique. Une des choses qui me paraissent avoir le plus étonné les travailleurs, au cours de ces dernières années, a été la timidité de la force publique en présence de l'émeute (Sorel,Réflex. violence, 1908, p. 94).En quelques cas, survinrent des exécutions sommaires par la foule ameutée. Pour les prévenir, le déploiement de la force publique ne suffit pas toujours (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 414).
Homme public. Homme qui exerce des fonctions officielles (administratives, politiques ou autres). J'ai dîné chez M. Portal, conseiller d'État, avec qui j'ai eu une conversation très intéressante sur la politique, l'esprit de la Chambre et l'opinion la plus générale en France. M. Portal, riche négociant, homme public, est un de ces représentants de l'opinion réelle en France (Maine de Biran,Journal, 1816, p. 207):
2. La distinction fondamentale est donc ici celle de l'homme public et du simple particulier. Il va sans dire, d'ailleurs, que la preuve n'est jamais autorisée, même à l'encontre de l'homme public, que lorsqu'il s'agit des actes de sa fonction ou de son mandat; en tant qu'individu privé, il se trouve placé dans la même situation que tout autre particulier. Civilis. écr., 1939, p. 44-12.
Officier public. V. officier2.
P. méton. Qui émane d'une personne ayant une fonction officielle. DR. Acte public. Acte dressé par une autorité publique. Synon. acte authentique*; anton. acte sous seing privé*.Le mandat peut être donné ou par acte public, ou par écrit sous seing privé, même par lettre. Il peut aussi être donné verbalement (Code civil, 1804, art. 1985, p. 357).
Existence, vie publique. Vie, conduite d'une personne dans l'exercice de ses fonctions officielles. Anton. vie privée*.Lucie et lui m'engagent à me préparer à la vie publique; ils entendent, sur ce point, les choses autrement que je ne le faisais. Je croyais suffisant de me laisser nommer à une position quelconque, soit par les électeurs, soit par le Gouvernement (Gobineau,Pléiades, 1874, p. 86).Je crois à la nécessité de quelque chose de nouveau, et je quitterai la vie publique si ce quelque chose n'apparaît pas (Barrès,Cahiers, t. 11, 1915, p. 131).
B. − Qui concerne tout un peuple, l'ensemble de la population. Bonheur, ordre public; morale publique; mœurs publiques; contributions publiques; hygiène publique; travaux d'utilité publique. Le grand malheur dont les radicaux menacent la Suisse, c'est de mettre la main, sous prétexte d'intérêt public, sur les biens particuliers des bourgeoisies (Gobineau,Corresp.[avec Tocqueville], 1850, p. 107).Devant tout événement triste qu'on n'eût pu prévoir autrefois, (...), quelque calamité publique, une épidémie, une guerre, une révolution, ma mère se disait que peut-être valait-il mieux que grand'mère n'eût rien vu de tout cela (Proust,Fugit., 1922, p. 660):
3. ... l'ingénieur des Ponts et Chaussées Crouzet (...) sut rapidement s'assimiler à la région, s'y fixer par les liens familiaux qu'il s'y créa et par son ardeur à la rénovation d'un territoire qui lui permit de donner toute la mesure de son activité, de son dévouement au bien public et de sa vive intelligence. Forêt fr., 1955, p. 32.
Accusateur* public (dr.); ennemi* public; salut* public; santé* publique; sécurité* publique; travaux* publics (v. travail); libertés* publiques (v. liberté).
En partic. Relations publiques (comm. public). Ensemble de méthodes, de techniques visant à favoriser les intérêts d'une entreprise ou d'un groupement, en soignant le caractère de sa publicité et de ses rapports avec le public (d'apr. Rey-Gagnon Anglic. 1980). Relations publiques internes, externes; service de(s) relations publiques, chargé(e) des relations publiques:
4. Dans ses contacts avec l'opinion, l'administration développe, inégalement selon les secteurs, le sens des relations publiques et commence à se soumettre à la nécessité d'expliquer: le développement au sein des ministères et des préfectures de cellules d'information qui sont chargées d'assurer les relations avec les corps élus, les organes consultatifs, la presse (voire le grand public) en est une manifestation. Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 140.
En appos. Cette station, intitulée Europe n o1, diffuse des programmes commerciaux en français. En fait, cette nouvelle venue révolutionna en quelques mois l'univers des ondes. Trois facteurs contribuèrent à son succès: son ton, son esprit très « relations publiques », son sens de l'information (Weinand,Public. radioph., 1964, p. 35).
DR. ROMAIN. Crime public. ,,Cas intéressant la société toute entière, et dans lequel tout citoyen pouvait se constituer accusateur`` (Lar. 19e).
DR. Action publique. ,,Poursuites engagées au nom de la société, à la requête du Procureur de la République, contre l'auteur d'un crime ou d'un délit, en vue de traduire l'intéressé devant un tribunal répressif`` (cida 1973). L'action civile en recouvrement des cotisations ou des majorations de retard dues par un employeur ou un travailleur indépendant, intentée indépendamment ou après extinction de l'action publique, se prescrit par cinq ans à compter de l'expiration du délai imparti (Réforme Sécur. Soc., 1968, p. 41).
C. − Qui est connu, notoire.
1. Qui n'est pas secret, qui a lieu, qui se passe devant plusieurs témoins. Affront, débat, éclat, éloge, scandale public; assemblée, confession, délibération, discussion, explication, réunion, séance publique; rendre un hommage public. Sans quitter son sourire, il approcha sa bouche de mes lèvres. Ce baiser public m'a déconcertée (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 311).Cependant, avant tout vote ou scrutin public, le bureau peut être prié de s'assurer (ce qu'il est obligé de faire si le scrutin public doit avoir lieu à la tribune) que la majorité est présente (Lidderdale, Parlement fr., 1954, p. 150).
En partic. La vie publique (du Christ). Les années vécues parmi de nombreuses personnes. Trente ans de vie privée et trois ans de publique, (il avait mis sa vie privée avant sa vie publique...) (Péguy,Myst. charité, 1910, p. 122).Tout au début de sa vie publique, Jésus, retiré au désert fut tenté par Satan (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 331).
2. Qui est porté à la connaissance de tous, ou au moins du plus grand nombre de personnes. Un fait public. « Savez-vous comment notre nouvel évêque a mangé hier au soir sa fondue? − Eh! oui, je le sais; il l'a mangée avec une cuiller. Je le tiens d'un témoin oculaire, etc. » La ville transmit le fait à la campagne; et après trois mois il était public dans tout le diocèse (Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 361).Je me souviens qu'après avoir lu cet appel insensé je regagnai le bloc des réfractaires plein d'idées sombres, et m'attendant au pire pour le moment où il serait rendu public (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 342).
Vieilli. Feuilles publiques; papiers publics. Journal. Je vois qu'on ne s'occupe plus que de guerre dans les papiers publics; ainsi je ne vous demande point comment va la littérature (Chateaubr.,Corresp., t. 1, 1803, p. 99).Enfin le distributeur de feuilles publiques passa le paquet attendu par l'ouverture du carreau, et la bonne femme tendit à Duroy La Plume grande ouverte (Maupass.,Bel-Ami, 1885, p. 155).
Il est de notoriété publique que + prop. Tout le monde sait que. Chandelier allait jusqu'à envier et haïr des particules qu'il savait postiches, comme celle de châtelains voisins, dont il était de notoriété publique que le grand-père était bonnetier (Montherl.,Célibataires, 1934, p. 884).
D. − Qui est général, commun à tous.
1. Accessible, ouvert à tous; qui est à l'usage de tous, et dont la gestion, l'entretien revient à l'État ou plus particulièrement aux collectivités locales ou régionales. Les noms des voies publiques, places, monuments, etc., sont indiqués à côté de chacun d'eux (P. Lavedan,Urban., 1926, p. 139).Pour chaque bâtiment public: mairie, église, bureau de poste, salle des fêtes, etc., on recherchera l'année de construction, l'état actuel, et on notera quelques éléments concernant la description du bâtiment (Fonteneau,Cons. munic., 1965, p. 39).V. cabine ex. 2:
5. L'architecture de notre temps (...) est un art qui appartient à tous puisqu'il est, s'il s'agit de monuments publics, payé par tous, il doit donc se conformer aux mœurs, non d'une coterie, non d'un public, mais du public. Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 213.
SYNT. Édifice, établissement, passage, téléphone public; décharge, promenade, propriété, salle publique; bains, hôpitaux, hospices, transports publics; constructions, fontaines publiques.
Jardin* public; bibliothèque* publique.
DR. Domaine public.,,Portion de territoire affecté à l'usage du public et non susceptible de propriété privée`` (cida 1973).
[En parlant d'une œuvre, d'une invention] Tomber dans le domaine public. M. Stangerson, qui eût pu (...) gagner des millions de dollars en exploitant ou en faisant exploiter deux ou trois de ses découvertes chimiques (...), avait toujours répugné à faire servir à son intérêt propre le don merveilleux d'inventer (...); mais il ne pensait point que son génie lui appartînt. Il le devait aux hommes, et tout ce que son génie mettait au monde tombait, de par cette volonté philanthropique, dans le domaine public (G. Leroux,Myst. ch. jaune, 1907, p. 21).
2. Auquel tout le monde peut participer, prendre part. Bal, culte, spectacle public; exposition, manifestation publique; cérémonies, fêtes, prières, réjouissances publiques. Des doigts de fée travaillaient sans relâche à de petits ouvrages de broderie destinés à une vente publique dans l'intérêt des inondés (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 199).La propagande par réunions est libre. Le nombre des réunions publiques que peuvent tenir les candidats n'est pas limité (Vedel,Dr. constit., 1949, p. 364).
3. De tout le monde; qui émane de tous ou du plus grand nombre de personnes. Regard public; bêtise, charité publique. Il me semble, à moi, très présomptueux et assez stupide de vouloir attirer l'attention publique pendant tout le temps que les Misérables paraîtront (Flaub.,Corresp., 1861, p. 455).De naissance modeste, très instruit, très lettré, sans que l'on sût comment, il s'était pour la première fois signalé à la curiosité publique par son mariage avec Mademoiselle Bargerel, fille unique de gros marchands de tissus. Il n'apportait rien (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 308).
Cri* public; clameur*, opinion* (synon. vieilli esprit* public), rumeur* publique.
4. En partic. [En parlant d'une pers.] Qui exerce une activité qui concerne autrui; dont les services s'adressent à autrui. Crieur*, écrivain* public.
Femme, fille publique. Femme, fille, aux mœurs libres, faisant commerce de son corps. Les voleurs, les fraudeurs, les escrocs, les recéleurs, les filles publiques et leurs amants (...) forment un total (...), qui, (...) fait monter à plus de soixante-trois mille individus de tout âge et de tout sexe cette armée du mal que Paris contient et alimente (L. Blanc,Organ. trav., 1845, p. 24).
REM.
Publicisme, subst. masc.,rare. État de femme publique. V. pornographe ex. de Lar. 19e.
Prononc. et Orth.: [pyblik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) α) 1238 « qui concerne le peuple dans son ensemble, la collectivité » (doc. ds Tailliar, Rec. d'actes en lang. rom. wall., p. 101: paix et utilité publique); β) 1362 bien publique (Miracles de Nostre Dame par personnages, XX, 6, éd. G. Paris et U. Robert, t. 3, p. 189); 1443 bien publicq (doc. ds Coutumes de Lille, p. 203 ds T.-L.); b) 1585 charges et fonctions publiques (N. Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel ds Æuvres, éd. J. Assézat, t. 1, p. 239); 2. 1330 « qui est connu de tous » (Girart de Roussillon, éd. E. B. Ham, 5314: la renummee populaire et publique); 3. a) α) 1390 « qui exerce une activité en faveur de tous (d'une personne) » (doc. ds Gdf. Compl.: notaire publique); β) 1539-49 femme publicque « prostituée » (doc. ds Gdf. Compl., s. v. marche2); 1771 fille publique (Trév.); b) α) 1538 « qui est commun, à l'usage de tous » (Est., s.v. publicus); β) 1538 place publicque (ibid.); 4. a) 1549 personne publique « personne revêtue d'une partie de l'autorité publique, qui exerce quelque magistrature » (Est., s.v. personne); b) 1690 homme public (Fur.). Empr. au lat.publicus « qui concerne le peuple ou l'État; d'un usage public; commun à tous », adj. corr. au subst. populus, mais sans rapport étymol. (V. Ern.-Meillet, p. 522), v. peuple. La forme masc. public est tirée de publique en usage, pour les 2 genres, jusqu'au xviies. Bbg. Quem. DDL t. 8. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], pp. 297-298.