| * Dans l'article "PUANT, -ANTE,, adj. et subst." PUANT, -ANTE, adj. et subst. I. − Adjectif A. − Qui exhale une odeur nauséabonde, très désagréable. Synon. malodorant, méphitique, nauséabond, pestilentiel. ♦ Absol. Les urines sont rouges, épaisses et puantes, quelquefois sanguinolentes (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 457).Le flot d'une populace affairée et puante (Rolland, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 865): 1. ... la plupart des rues [à Paris, au Moyen Âge] étaient étroites, tortueuses, puantes et obstruées, au milieu, de boue et d'immondices. Elles étaient, en effet, bombées à l'inverse des nôtres...
P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 145. ♦ Puant de qqc.Des matrones puantes de musc, des barbes sales (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 165).Le matin puant des fumées Baignera les gens de la cour (Jouve, Trag., 1922, p. 12). ♦ Boule puante. V. boule B 1 d. − Spécialement ♦ [Entre dans la compos. du nom vulgaire de différentes plantes] Arroche puante (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 494).Camomille puante (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 238).Bois puant (Havard1890).Satyre puant. Synon. de phallus (v. ce mot II). ♦ CHASSE. Bêtes puantes. Animaux sauvages prédateurs répandant une odeur nauséabonde, notamment les renards, sangliers, blaireaux, furets, putois. Le serpent sifflait, les bêtes puantes bavaient (Flaub., St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 117). B. − Au fig., péj. 1. Qui est (ressenti et/ou présenté par le locuteur comme) odieux, propre à exciter un profond dégoût. Synon. abject. − Absol. Ces Chardin sont des canailles puantes (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 355).Les missionnaires leurs prédécesseurs, de puante mémoire (Bloy, Journal, 1907, p. 313). ♦ Bête puante. [S'emploie pour désigner une pers. de façon fortement dépréc. ou insultante] Guillaume est une bête puante, mais Napoléon est un grand homme (Barbusse, Feu, 1916, p. 287). − Puant de qqc.Du directeur, ne me parvenaient par coureurs que des lettres puantes d'engueulades et de sottises, menaçantes aussi (Céline, Voyage, 1932, p. 217).Toute l'amitié, toute l'admiration que je te porte ne peuvent pas m'empêcher de trouver Sternovitch, en propres termes, puant de suffisance et d'orgueil (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 83). 2. En partic. [En parlant d'une pers.] Qui se rend odieux par sa prétention, sa vanité. Synon. infect.Ils sont puants, dit Julliard. Il semble qu'il n'y ait qu'une maison dans Provins. Ils veulent nous écraser tous (Balzac, Pierrette, 1840, p. 35): 2. Tous les dons par droit de naissance, le charme maternel, l'esprit paternel, l'élégance héritée, Jacques Porel avait ce qu'il fallait pour être puant, comme tant de fils de grands hommes qui reprennent la firme.
Morand, Eau sous ponts, 1954, p. 30. II. − Subst., péj. Personne pour laquelle on éprouve une profonde aversion, du dégoût. Qué plaisir de loger un pruneau dans son bocal, ça me vengerait de tous mes puants d'officiers (Balzac, Paysans, 1844, p. 238).Quand on avait absolument affaire à ces puants [les Juifs], on s'en cachait comme d'une infamie (Bloy, Désesp., 1886, p. 168). REM. Puamment, adv.,hapax. Aux coins d'église qu'attiédit puamment leur souffle (Rimbaud, Poés., 1871, p. 98). Prononc. et Orth.: [pɥ
ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin du xes. pudenz « qui sent très mauvais » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 32); ca 1200 puant (Beuve de Hanstone, I, 307 ds T.-L.); 1387-89 bestes puanz vén. (Gaston Phébus, Livre de chasse, éd. G. Tilander, 30, 35); 2. 1205-50 « (personne) dont la bassesse provoque l'aversion » (Renart, éd. E. Martin, XIII, 1599); 3. 1660 « personne d'une vanité, d'une fatuité insupportable » (Oudin d'apr. FEW t. 9, p. 623b). Part. prés. empl. comme adj. de puir, puer*. Fréq. abs. littér.: 299. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 184, b) 373; xxes.: a) 713, b) 484. Bbg. Chautard Vie Argot 1931, p. 311. − Quem. DDL t. 17. − Sigurs 1963/64, p. 447. |