| PSCH(U)T(T),(PSCHT, PSCHTT, PSCHUT, PSCHUTT) interj. et subst. masc. I.− Interjection A.− 1. [Dans le milieu des étudiants, notamment dans les classes préparatoires aux grandes écoles, interj. coll. servant à manifester sa sympathie, son approbation à l'égard d'une pers., en partic. pour la saluer à son arrivée, en sifflant entre ses dents] (Dict. xixeet xxes.). 2. [Interj. servant à avertir de se taire, de faire silence] Var. synon. chut. Tenez, Mademoiselle d'Autremencourt se cache les yeux, tant elle a horreur des duels... Pschtt! voilà le basson qui commence (Champfl., Bourgeois Molinch.,1855, p. 53).− Où est donc Bog?... − Pchtt!... − murmura la tante. − Faut pas parler quand il y a des visites! (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 178). B.− P. méton., subst. masc. Murmure, bruit collectif ainsi exprimé ou évoqué. Var. synon. chut. (Dict. xixeet xxes.). C.− [Sous la forme pschtt; interj. servant à exprimer la désillusion ou l'indifférence, l'insouciance] Var. synon. bah. Je l'ai remisé dans le hangar aux plaisirs sans peine et il n'en a plus été question. Quant aux métamorphoses, bah! pschtt! (...) C'est le temps qui change (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1894, p. 224). II.− Vieilli. Pschut(t), subst. masc., arg. des boulevards [à la mode fin xixes.] A.− ,,Prétention à l'élégance et au bon ton, qui se manifeste surtout par une mise tapageuse`` (Esn. 1966). Cette toilette toute nouvelle à ses yeux gâtés par le pschutt, le v'lan (...) de villes d'eaux (Verlaine,
Œuvres compl.,t. 4, Mes hôp., 1891, p. 340).Le murmure bienveillant des salons mondains où tant de riches héritières juives, devenues duchesses ou marquises, donnaient le ton, décidaient du pschutt et du vlan (Bernanos, Gde peur,1931, p. 201). − Empl. adj. Ce qui est toujours pschut, ce qui est toujours à la mode, − à la mienne, du moins, − c'est la nature et le paysage (Coppée, Critique en vac.,1892, p. 321): Mais ça m'étonne que toi, un homme si « pschutt », tu n'y étais pas [chez Herbinger]. Mais Swann ne cherchait nullement à lui faire modifier cette conception du chic...
Proust, Swann,1913, p. 242. B.− P. méton. Société élégante et raffinée. Synon. high-life (vx), fashion (vx), gomme (arg., vx), sélect, la haute (pop.; v. haut1I E 1). (Ds Esn. 1966). REM. 1. Pschuter, verbe trans.,arg. estudiantin, rare. Accueillir par des pschut, ovationner. Pschuter un professeur (Lar. encyclop.). 2. Pschutteux, -euse, adj.,arg. des boulevards, vx. Relatif au pschutt. Tout le monde pschutteux s'était donné rendez-vous (...) (Événement, juillet 1884) (Fustier, Suppl. dict. Delvau,1889, p. 539).Empl. subst. masc. Jeune ou vieil élégant. Madame du Ferrus était folle de ce pschutteux; pour elle, restée au fond villageoise (...) Clovis présentait le dernier genre, le dompteur de la mode (Morand, Fin siècle,1957, p. 143). Prononc. : [pʃ(y)t]. Étymol. et Hist. I. 1883 adj. pschutt « chic, élégant » (Le Triboulet, 28 janv., 13a ds Quem. DDL t. 17); 1883 subst. « chic » (ibid.). II. 1903 interj. (Timmermans, Dict. étym., p. 337 ds Esnault, Notes complétant le dict. de Delesalle, 1948 : Pschutt [...] bruit d'une aspiration faite consciencieusement afin d'apprécier la saveur du vin, d'un fruit succulent); v. aussi Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 233. I onomat. exprimant d'une façon iron. l'admiration, cf. FEW t. 9, p. 502b. II onomat. exprimant l'approbation. Bbg. Duch. Beauté 1960, p. 151. |