| PRÉFORMER, verbe trans. I. − Former au préalable dans ses éléments essentiels. D'après certains philosophes, Dieu a préformé tous les êtres dès le commencement (Lar. 19e). Si l'oeuf est une mosaïque rigide de parties, qui deviennent respectivement les diverses ébauches de l'embryon, celui-ci, sans être préformé, est, dans une large mesure, préfiguré dans l'oeuf initial (Caullery, Embryol.,1942, p.50).Cette discipline [embryologie] a pris effectivement son essor après que C. F. Wolff, au XVIIIesiècle, eut définitivement établi que l'ontogenèse consiste en une création de structures à partir d'un oeuf fécondé dans lequel elles ne sont pas préformées (Hist. gén. sc.,t.3, vol. 2, 1964, p.632). − P. anal. Bonaparte crée et préforme, dès la fin du XVIIIesiècle, le grand bourgeois d'affaires de la fin du XIXe, tout en le mélangeant encore avec les trivialités de goût et de manières du petit bourgeois de son époque (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p.252). II. − TECHNOL. Pratiquer l'opération de préformage. (Ds GDEL). Prononc. et Orth.: [pʀefɔ
ʀme], (il) préforme [pʀefɔ
ʀm̥]. Étymol. et Hist.1. 1710 «créer d'avance dans ses éléments essentiels» (Leibniz, Essais de Théodicée, Préf., Amsterdam, Troyel ds Quem. DDL t.26); 2. 1842 ling. préformant (Ac. Compl.). Formé de l'élém. pré-* et de former*. DÉR. Préformage, subst. masc.a) Technol. Opération qui consiste à donner à une matière une forme (préalablement à l'opération suivante). (Ds Rob. 1985). b) Industr. vestim. Opération qui consiste à donner un galbe aux vêtements en tissu synthétique, par application à chaud sur une forme pleine. (Ds Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., Hachette 1980). − [pʀefɔ
ʀma:ʒ]. − 1reattest. 1963 (Lar. encyclop.); de préformer, suff. -age*. |