| * Dans l'article "PRÉAMBULE,, subst. masc." PRÉAMBULE, subst. masc. A. − Ce dont on fait précéder un texte légal ou officiel (charte, ordonnance, acte législatif) et où l'on expose les motifs et l'objet du texte. Préambule d'une convention, d'un traité. La première commission de la conférence avait pour tâche de fixer le nom que porterait la nouvelle organisation et de tracer dans leurs grandes lignes le préambule de la Charte et les chapitres (Charte Nations Unies, 1946, p.1).La défense de la démocratie fournit un point de ralliement à toutes les forces de gauche, et la CGT, longtemps indifférente aux jeux parlementaires, l'inscrit au nouveau préambule de ses statuts en 1936 (Reynaud, Syndic. en Fr., 1963, p.86). ♦ Préambule d'une constitution. Texte placé en tête d'une constitution, ayant pour objet de rappeler les principes fondamentaux, les droits et les libertés du citoyen, et de les compléter en vue de les mettre en harmonie avec l'évolution politique, économique et sociale. Je n'ai pas pris la parole sur le droit au travail, lors de la discussion du préambule de la constitution (Proudhon, Révol. soc., 1852, p.191): 1. Aspect général de la constitution. Le texte se présente sous une forme méthodique. Il s'ouvre par un préambule divisé en paragraphes numérotés et consacré, comme on le verra, pour sa plus large part à définir les droits individuels et sociaux.
Vedel, Dr. constit., 1949, p.312. ♦ RELIG. CATH. Préambules de la foi. ,,Divers points qui précèdent la démonstration même de la vérité de la religion`` (Littré). On sait que Léon XIII a donné une vigoureuse impulsion au retour à la philosophie de l'école, spécialement de saint Thomas. (...) il expliquait que son but en poussant à l'étude de la scolastique était surtout d'enrayer le nominalisme moderne, qui rend impossible la preuve des préambules de la foi (Théol. cath.t.4, 11920, p.930). − P. anal. Courte introduction, texte qui, dans un discours ou un écrit, précède le développement lui-même et doit aider l'auditeur ou le lecteur à en comprendre les intentions profondes. Synon. avant-propos.Comme nous croyons avoir suffisamment prouvé par ce préambule (...) mais voilà que nous nous prenons à parler naturellement! par ce prodrome, voulons-nous dire, qu'il est de la plus haute importance, pour toutes les personnes qui se piquent de ne pas se faire comprendre, d'être mises au courant des innovations de la mode en ce genre (Balzac, Mots mode, 1830, p.194).Il manque à cette lettre un long préambule, toutes les pensées que je te cache, qui m'empoisonnent depuis tant de jours (Colette, Vagab., 1910, p.277): 2. ... après un préambule morphologique où sont mis en lumière certains ressorts du corps humain conçu comme un outil de l'art et les emplois de cet outil dans le sport, ce chapitre expose l'utilisation du corps humain dans l'acrobatie et dans la danse...
Arts et litt., 1935, p.44-3. − MUS. Pièce jouée avant un air, ou introduction à une cérémonie liturgique. Synon. prélude.P. anal. Une note ou l'ensemble de quelques notes précédant le premier temps fort d'une mélodie, lui servant de préambule ou lui donnant une sorte d'élan (Ratez, Harm., 1908, p.110). B. − Paroles, discours vagues, qui ne vont pas directement au fait. Pas tant de préambules, venez au fait (Ac.1935). ♦ Sans préambule. Sans précautions oratoires, sans autre préparation, d'entrée de jeu. Ce matin, D'Anthouard nous assemble, et nous dit de quoi il s'agissait, mais bonnement, sans préambule ni péroraison (Courier, Lettres Fr. et Ital., 1804, p.678).Je vais tout de suite et sans préambule répondre à votre bonne lettre en vous parlant à coeur ouvert (Sand, Corresp., t.4, 1863, p.354). C. − P. anal. Fait, démarche, événement qui prélude à un autre ou à d'autres plus importants. L'économie politique est le préambule de l'organisation de la richesse (Proudhon, Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.103).Il ne faut point, par exemple, regarder comme anarchique, malgré son origine révolutionnaire, l'institution du mariage civil, comme préambule nécessaire du mariage religieux, dont il peut légalement dispenser (Comte, Catéch. posit., 1852, p.221). ♦ Sans (autre) préambule. Tout à coup, les cils battirent: sans autre préambule, et, d'une voix vibrante de reproche, elle demanda: −«Vous l'emmenez?» (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p.1242).Nous pénétrons sans préambule dans une petite maison d'une rue quelconque. Mon guide, sans frapper, me fait entrer dans une pièce encombrée de livres, décorée d'affiches de théâtre et de couronnes de laurier (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.79).Tous deux prirent place à table et sans aucun préambule, David posa devant Joseph une grammaire grecque ouverte à l'alphabet. −Lis, commanda-t-il. Joseph obéit (Green, Moïra, 1950, p.58). ♦ Préambule à. Les jeunes gens plus remuants que les gens d'âge «courent ou roulent les veillées», distraction villageoise, préambule aux réjouissances des jours gras (Menon, Lecotté, Vill. Fr., 1, 1954, p.42).En préambule à. En préambule au festival d'Avignon, Gischia écrivait en juin 51: «Le rôle essentiel du peintre, au théâtre comme devant son chevalet, est de combiner formes et couleurs en vertu du développement d'une logique interne (...)» (Serrière, T.N.P., 1959, p.105). Prononc. et Orth.: [pʀeɑ
̃byl]. Ac. 1694: pré-; 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. 1314 (Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, § 1849). Empr. au lat. médiév. preambulum «id.» ca 1194 ds Latham, neutre subst. du b. lat. praeambulus «qui marche devant, qui précède» (ves.), dér. du class. ambulare «aller et venir, marcher». Fréq. abs. littér.: 288. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 408, b) 555; xxes.: a) 261, b) 421. DÉR. Préambulaire, adj.,vieilli. Qui précède, qui sert de préambule. C'est un chapitre préambulaire à une histoire des religions (Barrès, Cahiers, t.9, 1911, p.61).«Je ne suis pas un Anglais moi, mignonne, prévenait-il dès l'abord. Je connais le travail! Je suis un petit soldat français pas pressé!» Telle était sa déclaration préambulaire (Céline, Voyage, 1932, p.130).Ce texte sensationnel et préambulaire [la préface de Baudelaire aux oeuvres d'Edgar Poë] pourrait servir à notre défense à nous autres qu'on traite de décadents. Il éclairera votre lanterne (Cocteau, Lettre Amér., 1949, p.68).− [pʀeɑ
̃bylε:ʀ]. − 1resattest. 1588 (Montaigne, Essais, éd. P. Villey, III, 3, t.2, p.826), rare, à nouv. 1834 (Boiste); de préambule, suff. -aire1*. BBG. −Gohin 1903, p.233. |