| * Dans l'article "PROVIDENTIEL, -ELLE,, adj." PROVIDENTIEL, -ELLE, adj. A.− Relatif à la Providence (v. ce mot B), qui est voulu, qui est envoyé par elle. 1. [En parlant d'une pers.] Il nous faut voir dans ces peines l'épreuve purifiante de notre âme et dans nos tourmenteurs des agents providentiels, des magistrats de la souffrance (Amiel, Journal,1866, p. 157).Jeanne d'Arc est (...) pour les Césariens, le personnage providentiel qui surgit quand la nation en a besoin (Barrès, Cahiers,t. 10, 1913, p. 105): 1. ... il s'est rencontré des instants uniques, où toute une nation (...) était comme sur le tranchant du rasoir (...). Les hommes qui ont été des instruments de salut en ces périodes critiques sont à bon droit proclamés providentiels...
Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 13, 1857, p. 212. 2. [En parlant d'une chose, d'un fait, d'un événement] Fait, hasard, intervention, mission, ordre providentiel(le); desseins providentiels. L'économie providentielle de la révélation (Gilson, Espr. philos. médiév.,1932, p. 193).Rattache[r] l'histoire humaine au gouvernement d'une sagesse providentielle (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 258).V. cécité ex. 2, finalisme ex. : 2. La fin du règne du successeur de Tibère me parut la plus appropriée à mes théories providentielles; (...) Caligula n'était-il pas bien le fou qu'il me fallait pour faire ressortir les vues mystérieuses de la Providence?
Dumas père, Caligula,1837, préf., p. 5. B.− P. ext. Qui est l'effet d'un heureux hasard, qui arrive opportunément. 1. [En parlant d'une pers.] Rien que pour avoir réclamé la publication de ce document, M. Cavaignac est devenu l'homme nécessaire, le providentiel sauveur (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 453).Je rencontrai un soir Villiers de l'Isle-Adam, l'homme providentiel qui devait orienter et fixer ma destinée (Maeterl., Bulles bleues,1948, p. 196).V. génie ex. 2. 2. [En parlant d'une chose, d'un fait, d'un événement] L'arrivée providentielle d'un navire sur le théâtre du naufrage (Verne, Enf. cap. Grant,t. 3, 1868, p. 57).La voiture en panne, qu'une camionnette providentielle venait de prendre en remorque jusqu'au prochain garage (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 978). Prononc. et Orth. : [pʀ
ɔvidɑ
̃sjεl]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. a) Av. 1792 main providentielle (Cerutti ds Mercier Néol.); b) 1834 un homme providentiel (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 2, p. 280). Dér. de providence d'apr. l'angl. providential att. dès 1648 (NED). Fréq. abs. littér. : 329. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 274, b) 722; xxes. : a) 480, b) 489. DÉR. 1. Providentialité, subst. fém.Caractère d'une personne ou d'une chose providentielle. La théorie de de Maistre, touchant la providentialité et la divinité de la guerre (Proudhon, Guerre et paix,1861, p. 51).Ce qu'est l'Empereur Napoléon III. Ce qu'il vaut. Trouver l'explication de sa nature, et sa providentialité (Baudel., Cœur nu,1867, p. 644).Le citoyen Quentin (...) a démontré (...) que tous nos malheurs depuis Sedan ne seraient pas arrivés si l'on avait nommé une Commune. Et la providentialité d'une Commune bien prouvée et bien établie, tout le monde est sorti signer (...) une pétition pour la nomination immédiate de cette Commune (Goncourt, Journal,1870, p. 639).− [pʀ
ɔvidɑ
̃sjalite]. − 1reattest. 1861 (Proudhon, loc. cit.); de providentiel, suff. -(i)té*. 2. Providentiellement, adv.D'une manière providentielle. a) Par l'effet de la Providence (v. ce mot B). Les épreuves de la vie providentiellement prédestinée (Ozanam, Philos. Dante,1838, p. 62).Saint Justin raconte un entretien qu'il eut avec un vieillard providentiellement rencontré, entretien qui décida de sa conversion au christianisme (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1030).b) Par l'effet d'un heureux hasard, opportunément. Cette scène, qui me remplit d'une mystérieuse angoisse mais n'altéra pas mon affection pour Désiré, cette scène fut providentiellement interrompue par l'arrivée de M. Courtois, notre vieux voisin (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 97).De vieux rossignols invendables, d'affreuses cotonnades déteintes, hideuses, providentiellement « réquisitionnées » par les Allemands, étaient remboursées au prix fort, au coefficient du coût nouveau de la vie (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 465).− [pʀ
ɔvidɑ
̃sjεlmɑ
̃]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1836 (Stendhal, H. Brulard, t. 1, p. 293); de providentiel, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 29. BBG. − Darm. 1877, p. 123 (s.v. providentiellement). − Gohin 1903, p. 275. |