| * Dans l'article "PRONOSTIQUER,, verbe trans." PRONOSTIQUER, verbe trans. Émettre un pronostic sur quelque chose. Pronostiquer l'avenir, la défaite, la guérison, une maladie. Pronostiquer la vie ou la mort d'un malade (Berthelot, Orig. alchim., 1885, p.154).Et en dehors des mensualités, il parlait d'opérations qui subventionnaient les poches des journalistes de 2.500 à 3.000 francs... Enfin, il terminait en pronostiquant le krach du Crédit foncier et en disant en thèse générale qu'il n'y a pas de société financière où se présenterait un juge d'instruction, qui ne serait justifiable des journaux (Goncourt, Journal, 1892, p.299):1. Les amis de la Révolution n'en demeuraient pas moins nombreux et hardis, surtout dans les pays rhénans; ils condamnaient l'intervention et pronostiquaient la victoire des Jacobins...
Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.273. − P. anal. Constituer le signe annonciateur d'un événement, d'un phénomène. Plusieurs militaires français s'entretenaient des chances de la guerre, et de l'avenir peu rassurant que pronostiquait l'attitude des Espagnols présents à cette pompeuse fête (Balzac, Muse départ., 1844, p.125): 2. Six heures. Les buveurs regagnent leur buvette,
La famille son home et la rue est à Dieu;
Et dans le ciel sali quelque étoile seulette
Pronostique la pluie aux gueux sans feu ni lieu.
Verlaine, Poèmes div., 1896, p.801. Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔnɔstike], (il) pronostique [pʀ
ɔnøstik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Ni Ac., ni DG ne retiennent de forme en -gn- contrairement à pronostic, prognostic (-stique). Étymol. et Hist. a) 1314 pronostiquier «établir son pronostic sur une maladie» (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, 1544); b) ca 1350 pronostiker «émettre un pronostic sur ce qui doit arriver» (Gilles Le Muisit, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t.1, p.346); c) 1611 «servir de présage» (Cotgr.). Dér. de pronostic*; dés. -er. Cf. 1376 prenostiquer (Modus et Ratio, 246, 16 var. ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 33. DÉR. 1. Pronostication, subst. fém.Action de pronostiquer. Quoique entortillée, la pronostication était fort explicite et très peu rassurante, en vérité! Mais, somme toute, après un avertissement pareil, on pouvait, en agissant, sinon affranchir le dolent, du moins apporter quelque soulagement à ses maux (Cladel, Ompdrailles, 1879, p.79).− [pʀ
ɔnɔstikasjɔ
̃]. − 1reattest. 1355 (Bersuire, Tite-Live, ms. Ste-Gen., fo180 d ds Gdf. Compl.); de pronostiquer, suff. -(a)tion*. Cf. 1349 prenostication (Guillaume de Machaut, OEuvres, éd. E. Hoeppfner, t.1, p.143, 166). 2. Pronostiqueur, -euse, subst.Personne qui effectue des pronostics sur ce qui va se passer. «Si le chat meurt un jour,» dit mon ami, «il ne faudra pas l'empailler.» Ce mot me fit frémir. Le chat lui-même, si calme, jeta un regard de travers sur le sinistre pronostiqueur (Champfl., Avent. MlleMariette, 1853, p.249).Sports. Personne qui établit des pronostics sportifs. Pronostiqueur hippique. Le pronostiqueur de L'OEuvre avait donné quatre gagnants sur sept [Courses d'Auteuil] (L'OEuvre, 17 févr. 1941).− [pʀ
ɔnɔstikoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1718-1878 (au masc.). Pas de forme en -gn-. Cf. pronostic et pronostiquer. − 1reattest. déb. xvies. (incunable du Roman des trois pélerinages, mise en vers par un moine anonyme de Clairvaux des poèmes de Guillaume de Digulleville, fo72b ds Gdf. Compl.); de pronostiquer, suff. -eur2*. Cf. av. 1399 prenostikeur (Jean d'Outremeuse, Chroniques, V, 367 ds Gdf. Compl.). |