| PROLÉTARISER, verbe trans. Réduire à l'état, à la condition de prolétaire (v. ce mot I B 2). Il n'est pas sûr que les prodigieux événements actuels, que ce brassage de peuples et de classes dans les camps, dans les prisons et dans les maquis, prolétarise la bourgeoisie. Nous ne croyons pas à sa disparition en tant que classe (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p.413).− Empl. pronom. Être réduit à la condition de prolétaire. [Le paysan] se prolétarisa car ce ne fut pas lui qui profita de la hausse des produits agricoles (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.139). REM. Sous-prolétarisé, -ée, adj.Qui est comme réduit à la condition sous-prolétarienne, qui est dénué de moyens et de ressources. Ces contestataires d'un type nouveau [en Italie] qui se sont regroupés dans l'université au printemps de 1977 (enseignants sans statut, étudiants «sous-prolétarisés») et dans les services publics (employés de l'électricité, du téléphone, des hôpitaux) (Le Nouvel Observateur, 4 déc. 1978, p.136, col. 1). Prononc.: [pʀ
ɔletaʀize], (il) prolétarise [-ʀi:z]. Étymol. et Hist. [Fin xixes. (s. réf. ds Bl.-W.2-5)] 1904 trans. (Nouv. Lar. ill.); 1913 pronom. (J. Bainville in L'Allemagne, 1939, 62 ds Fonds Barbier: dont la clientèle campagnarde se prolétarise). Dér. sav. de prolétaire*; suff. -iser*. DÉR. Prolétarisation, subst. fém.Fait de réduire une catégorie sociale à la condition de prolétaire (v. ce mot I B 2). Prolétarisation des artisans, des classes moyennes, des travailleurs; processus de prolétarisation. L'industrialisation de l'Allemagne avait amené la prolétarisation, et (...) dans les faubourgs du nord de Berlin venait s'entasser un prolétariat sans aiguillon révolutionnaire, écrasé par la machine et la misère (Arts et litt., 1936, p.48-2).− [pʀ
ɔletaʀizasjɔ
̃]. − 1reattest. 1904 (Nouv. Lar. ill.); de prolétariser, suff. -(a)tion*. BBG. −Dub. Dér. 1962, p.33 (s.v. prolétarisation). |