| PROLÉGOMÈNES, subst. masc. plur. A. − Longue introduction placée en tête d'un ouvrage, contenant les notions préliminaires nécessaires à sa compréhension. Dans la semaine, en faisant les deux chapitres que je viens d'indiquer, j'ai lu avec grand soin tous les prolégomènes qui sont imprimés en tête de l'édition de Shakespeare (Delécluze, Journal, 1825, p.120): . Benjamin Guérard (...) publia (...) quelques cartulaires particulièrement importants, précédés d'introductions qui, si elles n'ont pas l'ampleur et la portée des fameux prolégomènes placés par le même auteur en tête de son édition du polyptique de l'abbé Irminon, se recommandent toujours à la lecture et à la méditation des érudits.
L'Hist. et ses méth., 1961, p.649. − P. anal. [Dans un exposé oral] Préambule, explication préliminaire, entrée en matière. De grâce, Monsieur Grégoire... dit Julien qui s'impatientait de ces prolégomènes (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p.207).Il racheta la lenteur de ses prolégomènes par la rapidité, la netteté, le saisissant relief avec lequel il retraça les événements de la nuit (G. Leroux, Parfum, 1908, p.117). B. − Ensemble de notions préliminaires nécessaires à l'étude d'une science, d'une question particulière. Cependant, M. Richerand, qui a particulièrement développé cette même opinion dans les prolégomènes de sa physiologie, reconnoissant que la sensibilité qui nous donne la faculté de recevoir des sensations (...) (Lamarck, Philos. zool., t.2, 1809, p.22).Ces prétentions ne sont pas nouvelles: il y a longtemps que presque tous les philosophes, dans leurs prolégomènes, ont présenté la philosophie comme une science mal faite jusqu'à eux, et qu'il fallait faire (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.474).La théorie de la démonstration de Hilbert faisait partie intégrante de la mathématique, dont elle constituait les indispensables prolégomènes (Bourbaki, Hist. math., 1960, p.57). Rem. Rare au sing.: Heureux si (...) cette explication intérieure et continue que nous avons cherché à démêler en lui peut servir de prolégomène en quelque sorte à ses prolégomènes! (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t.2, 1834, p.46). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔlegɔmεn]. Ac. 1694, 1718: -legomenes; dep. 1740: -légomènes. Étymol. et Hist. 1600 plur. (D'Aubigné, Confession du Sieur de Sancy, II, 6, éd. H. Weber, p.645). Empr. au gr.
π
ρ
ο
λ
ε
γ
ο
́
μ
ε
ν
α, part. passé subst. de π
ρ
ο
λ
ε
́
γ
ω «déclarer d'avance». Fréq. abs. littér.: 33. Bbg. Nies (Fr.). Textarten - Appellative... Z. rom. Philol. 1982, t.98, no3/4, p.327. |