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PRÉTENTAINE,(PRETENTAINE, PRÉTENTAINE) subst. fém.
Familier
A. − Loc. verb. Courir la prétentaine
1. Vieilli. Aller, courir çà et là; être (toujours) en vadrouille. Synon. être (toujours) sur les chemins/par voie(s) et par chemin(s); aller (toujours) par les chemins (v. chemin I A 3).Elle s'arrêta net devant le petit Paul. −Eh! le voilà réveillé! cria-t-elle. Vois-tu comme ça court déjà la prétentaine! Au milieu de la couverture rouge, Paul en effet venait de se dresser sur ses petits genoux; et il s'était traîné, il se sauvait à quatre pattes, furtivement (Zola,Joie de vivre, 1884, p.1126).Il chérit Poil de Carotte, mais ne s'en occupe jamais, toujours courant la prétentaine, pour affaires (Renard,Poil Carotte, 1894, p.226).
Au fig. Laisser (son imagination, son esprit) vagabonder. Il est absurde de s'évaguer de la sorte, pensa Durtal; je ferais mieux de suivre mes vêpres que de courir ainsi la prétentaine à propos d'une fête dont la légende est d'ailleurs controuvée (Huysmans,Oblat, t.1, 1903, p.43).L'heure de la toilette est, entre toutes, propice aux réflexions. Tandis que le corps se livre à une série de mouvements fastidieux et en ordre immuable, l'esprit court la prétentaine et suit sa fantaisie (Estaunié,Solitudes, 1917, p.87).
2. En partic. Faire des escapades amoureuses; rechercher, multiplier les aventures galantes. Synon. courir le guilledou*.Mon père, dit-on, passait la soixantaine Qu'en jeune homme il courait encor la pretentaine (Augier,Homme de bien, 1845, p.123).[La fille-mère] n'a plus qu'à mourir de faim et de misère, tandis que l'homme qui l'a fécondée court la pretentaine (Le Dantec,Savoir!1920, p.72).
B. − Rare. Coureur de prétentaines. Homme qui recherche, multiplie les aventures galantes. Synon. coureur de guilledou(s)*.Henri IV, ce vieux coureur de prétentaines (Cladel,Ompdrailles, 1879, p.315).
Prononc. et Orth.: [pʀ ətɑ ̃tεn], [pʀe-]. Ac. 1718: pretentaine, mais ,,courir la pretantaine``; 1740: pretantaine, mais ,,on dit qu'une femme court la pretentaine``; 1762: pretantaine; 1798: pretantaine, pretantène, pretentaine; dep. 1835: pretantaine, pretentaine (id. ds Littré; Ac. 1935: ,,on écrit plutôt aujourd'hui pretentaine``); Rob.: pretantaine, pretentaine ou prétantaine; Lar. Lang. fr.: prétantaine, pretantaine, prétentaine, pretentaine. Étymol. et Hist. 1. 1604 courre la pretantaine «courir çà et là» (La Response de maistre Guillaume au soldat fr., p.55 ds Quem. DDL t.19); 1605 courir la pretentaine (Le Lunaticque à M. Guillaume, p.22, ibid.); 2. 1615 id. «(en parlant d'une fille) chercher des aventures galantes» (Gabriel Le Bien-Venu, Foucade aux Estats, p.14, ibid.). Orig. obsc. D'apr. FEW t.13, 1, p.346a-b, le mot serait formé sur le verbe retentir, la notion de mouvement, d'agitation pouvant être reliée à l'expression du bruit. Le préf. pré- (au lieu de re-) pourrait être tiré de verbes de mouvement tels que précipiter*; la finale le serait de refrains tels que dondaine, faridondaine; cf. prétintaille. Fréq. abs. littér.: 11.