| PRESSER, verbe trans. A. − Empl. trans. 1. [La pression qui s'exerce est une pression physique] a) Serrer de manière à extraire un liquide, un suc. Synon. exprimer, pressurer.Presser une éponge, un fruit, une grappe, un tube. Ah! vivre ainsi les jours qui mènent au tombeau, Avoir le coeur gonflé comme le fruit qu'on presse Et qui laisse couler son arome et son eau; Loger l'espoir fécond et la claire allégresse! (Noailles,Coeur innombr., 1901, p.20).Édouard s'était levé, et, par grande crainte de paraître faire un cours, tout en parlant il versait le thé, puis allait et venait, puis pressait un citron dans sa tasse (Gide,Faux-monn., 1925, p.1080): 1. Les variétés de fruits sont convenablement mélangées, puis soumises à un lavage suivi d'un broyage ou d'un râpage. La pulpe obtenue est abandonnée à elle-même pendant un temps variant de douze à vingt-quatre heures, au contact ou à l'abri de l'air (cuvage), après quoi elle est pressée avec des pressoirs discontinus ou continus (pressurage).
Brunerie,Industr. alim., 1949, p.78. − P. métaph. Du Bousquier encore au lit, remâchait ses plans de fortune, car il ne pouvait être qu'ambitieux, comme tous les hommes qui ont trop pressé l'orange du plaisir (Balzac,Vieille fille, 1836, p.281). − Au fig. Extraire, tirer tout ce que l'on peut de quelqu'un ou d'une situation. Il pressait son passé, exprimait un reste de suc sur son désert présent (Colette,Fin Chéri, 1926, p.183): 2. ... lorsque nous n'avons plus d'autres sujets, celui-là demeure, ce mot dont on peut toujours tirer quelques gouttes, si pressé qu'il ait été et ne resterait-il que le zeste? Ceux de cette espèce, vivraient-ils mille ans, comment se tairaient-ils? On dirait que leur épuisement même les inspire et que ce leur est un délice d'entasser des livres faits de si peu de matière, comme si, à leurs yeux, ce néant les sacrait grands classiques.
Mauriac,Mém. intér., 1959, p.103. ♦ Expr., fam. Presser qqn comme une orange, comme un citron. Exploiter quelqu'un au maximum sans exclure le rejet après l'utilisation. Vous le voyez, patron. Le sort est contre nous. Transportez votre résidence ailleurs. N'avez-vous pas pressé Camaalot comme une orange? (Cocteau,Chev. Table Ronde, 1937, i, p.145).Il s'agit pour lui [l'inspecteur] d'employer, c'est-à-dire d'exploiter quiconque, de presser le citron (H. Bazin,Mort pt cheval, 1949, p.120). ♦ Loc. pop., fam. Si on leur pressait le nez*, il en sortirait du lait. (Dict. xixeet xxes.). b) Serrer de manière à ne pas laisser échapper, à étreindre, à comprimer, déformer ou marquer d'une empreinte. Presser comme dans un étau. − [Le compl. désigne un objet] Synon. broyer, comprimer, écraser, tasser.Et il n'est pas rare de trouver au creux d'un de ces vieux saules le squelette d'un chouan, pressant encore son fusil et son chapelet entre ses doigts décharnés (A. France,Lys rouge, 1894, p.325).Une machine à coudre, une grande table à presser −lisez «à repasser», servant de table à manger, −une cage où les oiseaux chantent à leurs heures, (...) ensorcellent mon insomnie (Verlaine,OEuvres posth., t.3, L'Hôpital chez soi, 1896, p.158).Le pouce, le médius, l'annulaire et le petit doigt de sa main gauche pressent les cordes sur la touche (Grillet,Ancêtres violon, t.1, 1901, p.192). − [Le compl. désigne une pers. ou une partie de cette pers.] Synon. étreindre, serrer.Presser le poignet. Aujourd'hui, m'a-t-on dit, tes compagnons de gloire Trop heureux! te pressaient entre leurs bras glissants (Chénier,Bucoliques, 1794, p.155).Bonjour, père Porriquet, dit Raphaël à son professeur en pressant les doigts glacés du vieillard dans une main brûlante et moite. Comment vous portez-vous? (Balzac,Peau chagr., 1831, p.205): 3. Il aurait fallu l'aimer: c'est toujours à ça qu'on en revient avec les femmes; il faudrait toutes les aimer d'un amour exclusif. −À ce soir, dit-elle. −Oui; j'irai t'attendre dans notre petit bar. Elle pressa doucement sa main et il sut qu'ils pensaient ensemble à cette nuit dans notre lit.
Beauvoir,Mandarins, 1954, p.281. ♦ [P. méton.] Les êtres, sans penser qu'un tel jour finira, S'élancent en pressant le bonheur dans leurs bras (Noailles,Éblouiss., 1907, p.391). c) Appuyer plus ou moins fort sur ou contre quelqu'un ou quelque chose. − [Le compl. désigne une chose] Synon. appliquer.Presser un cachet, un tampon. Don Ruy Gomez presse le ressort, tout se referme, et le portrait revient à sa place (Hugo,Hernani, 1830, iii, 6, p.76).C'est dangereux, car un de ces imbéciles pourrait presser la détente sans le faire exprès (T'Serstevens,Itinér. esp., 1963, p.295): 4. Pour se servir du scarificateur, on pousse un ressort qui fait rentrer les lames, et les tient fixées sur un côté de la boîte; on applique la face sur laquelle sont pratiquées les fentes parallèles sur la peau, que l'on comprime modérément, puis, en pressant sur un bouton, on lâche le ressort...
Nélaton,Pathol. chir., t.1, 1844, p.32. − [Le compl. désigne une pers. ou une perception] Il crie, il veut saisir, presser sur sa poitrine, Entre ses bras tendus, sa vision divine (Leconte de Lisle,Poèmes barb., 1878, p.143): 5. Ses bras restaient étroitement croisés sur sa poitrine. Tout vacillait et se confondait déjà dans un demi-rêve. Il lui sembla que ce qu'elle pressait contre son sein, dans la chaleur du lit, c'était aussi un petit enfant, à elle, à elle seule...
Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p.1324. d) Rapprocher étroitement entre elles des personnes ou des choses ou différentes parties d'une chose. [Autour de l'arène règne une barrière] garnie d'un rebord en charpente (...) où les banderillos posent le pied pour sauter de l'autre côté lorsqu'ils sont trop vivement pressés par le taureau (Gautier,Tra los montes, 1843, p.74).Il dit, et tout autour, muets, en rangs pressés, Les chefs et les soldats tiennent leurs yeux baissés (Moréas,Iphigénie à Aulis, 1903, p.268).Ces retraites lorraines [les villages], si bien enveloppées, pressées, protégées par leurs verdures reconnaissantes (Barrès,C. Baudoche, 1909, p.150). − VÉN. Son projet, longuement mûri, était d'attendre de pied ferme, puis de défoncer directement la racaille révolutionnaire (...). Cependant que ses lieutenants essaieraient d'envelopper, de presser et de lui rabattre le gibier de l'aile droite et du centre (L. Daudet,Sylla, 1922, p.135). − Vx. Presser qqn.Serrer quelqu'un de près. Toute cette foule désordonnée courait au Volga (...) pour entrer dans les bateaux abandonnés par les cosaques (...). Les Moscovites pressaient ces masses éperdues, les mitraillaient et les poussaient dans le fleuve (Mérimée,Cosaques d'autrefois, 1865, p.356). − Au fig., vx. Presser (son style, sa pensée). Rendre (son style, sa pensée) aussi concis que possible, serrer au plus près la réalité. Lorsque Saint-Simon écrit des Notes et commentaires sur le journal de Dangeau, il écrit comme on fait pour des notes, à la volée, tassant et pressant les mots, voulant tout dire et dans le moindre espace (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.15, 1856, p.458): 6. Ce jeune homme préhistorique [lui-même] faisait ce qu'il voulait, −j'entends: ce qu'il voulait d'imaginaire. Il n'écrivait jamais que pour aider, presser, définir sa pensée; et il avait, en somme, toute licence d'être ce qu'il était...
Valéry,Lettres à qq.-uns, 1945[vers 1927], p.168. 2. [La pression exercée est une pression morale] a) Exercer, (être ressenti comme) une forte contrainte. Synon. tourmenter, accabler.Le besoin, la fatalité le presse; les dettes pressent qqn. Cependant Dortous de Mairan force Malebranche à sortir de sa réserve. Il le presse par un argument irrésistible (Théol. cath.t.4, 11920, p.1251).C'était la première fois qu'ils se trouvaient seuls dans un lieu aussi découvert (...). Ce vaste espace baigné dans une belle lumière, l'impression de cette liberté nouvelle, donnaient de grands élans à la pensée de Sabine. Il lui semblait que, pressée par une foule de contraintes, elle n'avait jamais regardé le monde jusqu'à ce jour (Lacretelle,Hts ponts, t.1, 1932, p.82): 7. Ce sont des savants, des amants, des vieillards, des désabusés et des prêtres; tous les absents possibles, et de tous les genres (...). L'un traîne sa maladie, l'autre est pressé par son angoisse; ce sont des ombres qui se fuient; mais il n'y a pas d'autre lieu [un antique jardin] pour y fuir les autres que celui-ci, où la même idée de la solitude attire invinciblement chacun de tous ces êtres absorbés.
Valéry,Soirée avec M. Teste, 1895, p.53. ♦ Avoir le coeur pressé. Synon. serré.Un chant de clairons éclata soudain, musique invisible, partie, semblait-il, du flanc d'une colline pierreuse, et bientôt, sous le jaune soleil, apparut, aride et brûlée, la petite ville de Sedan. Antoine eut le coeur pressé (Noailles,Domination, 1905, p.60). − Harceler, pousser dans ses retranchements. Synon. accabler, assaillir, assiéger, persécuter.Il s'amusait à tourmenter la soeur Philomène sur la religion (...). Il pressait la soeur, il la harcelait en se jouant pour la faire parler et répondre (Goncourt,Soeur Philom., 1861, p.179).La conversation s'engageait mal; on me pressait de questions sur Orsenna quittée la veille (Gracq,Syrtes, 1951, p.23).Le péché ne peut être qu'avoué, quand l'homme y est poussé, pressé dans ses derniers retranchements (Philos., Relig., 1957, p.38-16). ♦ Vieilli. Presser une femme. Courtiser une femme de manière pressante. (Dict. xixeet xxes.). b) Pousser avec insistance quelqu'un à faire quelque chose par la persuasion ou même par la violence ou la menace. Je suis allé la semaine dernière chez Gobseck pour l'instruire de l'amour qu'Ernest porte à mademoiselle Camille en le pressant d'accomplir son mandat, puisque le jeune comte arrive à sa majorité (Balzac,Gobseck, 1830, p.436).Quand, en octobre, l'évêque de Pamiers, D'Agoult, déjà émigré, vint le presser d'agir, il n'eut pas de peine à le convaincre (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p.215): 8. Il se rappelait aussi avec quelle insistance Laure l'avait pressé d'aller à la cour; les bouderies de sa femme, qu'il avait à peine remarquées, lui revenaient en mémoire, et, rapprochées des entretiens de la Trélade, les éclairaient d'une lueur inattendue.
Sandeau,Sacs, 1851, p.41. 3. Faire aller plus vite. a) Aiguillonner, talonner quelqu'un. Synon. activer.Presser un indolent. Il faudra être si souvent à Paris pour voir les imprimeurs, parler aux libraires, presser les ouvriers, corriger les épreuves, etc. (Hugo,Lettres fiancée, 1822, p.177). b) Accélérer le rythme. Synon. hâter.Presser l'allure (d'un cheval); presser une affaire. Je pressais sa marche devenue trop lente au gré de ma lassitude et de mon impatience (Nodier,Smarra, 1821, p.38).Antoine eut froid, leva son col et pressa le pas (Martin du G.,Thib., Consult., 1928, p.1120): 9. D'ailleurs, monsieur, dit le capitaliste sans s'émouvoir ni presser son débit et en versant du café dans sa jatte de lait, vous me permettrez de vous faire observer qu'il ne m'est pas prouvé que vous ayez le droit de venir me faire des remontrances chez moi...
Balzac,Gobseck, 1830, p.416. − MUS. Augmenter la rapidité dans le mouvement d'une composition musicale. Anton. sans presser.Le Métronome repose sur un principe d'une application très facile: il prend la minute pour unité de tems pour point de comparaison entre toutes les divisions possibles, un contrepoids adapté au balancier permet de presser ou de ralentir le mouvement à volonté (Kastner,Gramm. mus., t.1, 1837, p.94). ♦ Au fig. Ainsi, la première chose que la poste apporta à nos concitoyens fut l'exil (...). Oui, c'était bien le sentiment de l'exil que ce creux que nous portions constamment en nous, cette émotion précise, le désir déraisonnable de revenir en arrière ou au contraire de presser la marche du temps, ces flèches brûlantes de la mémoire (Camus,Peste, 1947, p.1274). c) Rendre prochain un événement prévu pour plus tard. Synon. accélérer, hâter.Il m'écrit de presser mon retour [le ministre], car il espère me faire obtenir, en qualité de veuve d'officier général, la pension que l'autre gouvernement m'avait toujours refusée (Dumas père, Angèle, 1834, ii, 6, p.147).Galathée: Vous devez avoir faim? nous allons presser le déjeuner. Dardenboeuf: Ne vous gênez pas pour moi (...) je resterai avec cet excellent M. Vancouver (Labiche,Isménie, 1853, 5, p.285). B. − Empl. pronom. réfl. ou réciproque 1. Se serrer contre quelque chose ou contre quelqu'un. Se presser les uns contre les autres. On avait loti le clos. Il s'y pressait de petites maisons ouvrières qui me parurent innombrables (Cocteau,Diff. d'être, 1947, p.11).Les gars se pressent contre la barrière et se taisent (Sartre,Mort ds âme, 1949, p.267): 10. L'abbé Fouillard habitait l'une d'elles [des petites maisons], au premier étage, assez haut cependant pour que l'on pût apercevoir, de son bureau, les toits de planches goudronnées qui se pressaient comme une couche de moisissure au delà du grand talus pelé.
Lacretelle,Hts ponts, t.4, 1935, p.144. − P. méton. Former un groupe compact, venir en foule. Synon. s'entasser.On se presse à Ruy Blas en s'en moquant, en trouvant que c'est la farce la plus grosse (Sainte-Beuve,Corresp., t.2, 1838, p.485).Une foule bigarrée, où chaque pays du monde a ses représentants, se presse à toute heure au pied des colonnes (Gautier,Tra los montes, 1843, p.346).Robert Greslou se tenait à droite sur le banc des prévenus, les bras croisés, livide, mais impassible, et du monde se pressait partout, derrière les magistrats, dans les tribunes (Bourget,Disciple, 1889, p.236). − P. métaph. De cette ode [de Malherbe Sur la réduction de Marseille] Il faut admirer le mouvement, l'élan, l'allégresse: les syllabes se pressent, le vers se resserre, la strophe s'allonge et bondit (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.11, 1868, p.375). 2. Se hâter, se précipiter, se dépêcher. a) [Le suj. désigne une pers.] Il ne se presse pas d'en sortir. Il cherche sans doute quelque chose (Lautréam.,Chants Maldoror, 1869, p.234).Je leur parlais, ils ne se pressaient pas de comprendre, ils écoutaient avec ce même air de calme réfléchi, en tatillonnant un peu; ce qu'ils avaient compris, ils ne l'oubliaient plus (Sartre,Mort ds âme, 1949, p.268). − [L'acte est involontaire] Son âme était vivement émue, sa respiration se pressait (Stendhal,Nouv. inéd., 1842, p.149). − P. ell., fam. Pressez!... pressez vite!... Il la chahutait tant et plus! (Céline,Mort à crédit, 1936, p.666).Allons allons Voyons pressons (Prévert,Paroles, 1946, p.260). b) [Le suj. désigne une chose] Pendant que j'écris ma brochure, son moment passe, les événements se pressent, les faits prévus deviennent imminents et vont être des faits accomplis (Veuillot,Odeurs de Paris, 1866, p.6). Prononc. et Orth.: [pʀese], [pʀ
ε-], (il) presse [pʀ
εs]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 trans. «tourmenter, accabler» (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 2114: la morz la [Didon] presse et argüe); b) 1302 presser qqn de (Charte ds Journ. de la Soc. d'archéol. lorraine, t.30, p.106); c) 1306 «attaquer avec vigueur» (Joinville, Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, p.138); d) ca 1350 intrans. (Gilles Le Muisit, I, 375 ds T.-L.: car a ti dechevoir anemis tous temps priesse); e) 1538 pressant «urgent» (Est., s.v. urgeo); f) 1557 (O. De Magny, Souspirs, éd. Courbet, p.42: le temps nous presse); g) 1557 part. passé adj. pressé «qui a hâte» (Id., ibid., p.47); h) 1563 (B. Palissy, Recepte, p.41: ils ont d'autres affaires qui les pressent); 2. a) ca 1200 pronom. «arriver en foule» (Moralités sur Job, 348, 26 ds T.-L.); b) 1677 «se hâter» (MmeDe Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t.2, p.458); 3. a) ca 1200 «serrer, comprimer des fruits de manière à extraire le liquide qu'ils contiennent» (Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, 180, 3: li Lumbar pressoient olive el pressoir); b) 1540 «appuyer, appliquer avec force» (Amadis, éd. H. Vaganay, t.1, p.55); c) 1552 part. passé «comprimé» (Ronsard, Amours ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.4, p.62: air pressé). Du lat. pressare, intensif de premere (d'apr. le supin pressum) «presser, serrer de près, harceler» et «comprimer», «faire sortir, exprimer». Fréq. abs. littér.: 4464. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7425, b) 6517; xxes.: a) 6120, b) 5479. DÉR. 1. Pressement, subst. masc.Action de presser. Croyez que je sympathise avec tout chagrin qui peut vous atteindre. Gardez, dans l'un et l'autre cas, de ce mot hâtif, mon silencieux pressement de mains (Mallarmé,Corresp., 1879, p.190).Au fig., vx. Impulsion qui pousse à faire quelque chose. Synon. pression. (Dict. xixeet xxes.).− [pʀ
εsmɑ
̃]. − 1reattest. 1538 «action de presser» (Est., s.v. premo), cf. Fur. 1690: ne se dit gueres qu'en Physique du pressement de l'air; de presser, suff. -ment1*. 2. Presseur, -euse, adj.[En parlant d'un appareil ou d'une partie de celui-ci] Qui exerce une pression. Le rouleau presseur de l'ourdissoir moderne n'est pas moteur et sert uniquement à égaliser le rouleau et contrôler la commande de vitesse constante (Thiébaut,Fabric. tissus, 1961, p.44).Empl. subst. masc. Personne qui soumet un objet ou une matière à l'action d'une presse, d'un pressoir. Il fallait des «coupeurs» pour cueillir le raisin; des «fouleurs» pour l'écraser à la vigne même dans les «comportes», sortes de cuves cylindriques; des «presseurs» qui piétinaient au pressoir la grappe écrasée, et la pressaient enfin. Les femmes et les jeunes garçons fournissaient les coupeurs, les hommes les fouleurs et les presseurs (Pesquidoux,Chez nous, 1923, p.87).On compte une quarantaine d'éditeurs non fabricants qui font presser leurs disques chez les cinq éditeurs susnommés ou chez des presseurs qui ne sont que des fabricants (Disque Fr., 1963, p.9).− [pʀ
εse:ʀ], fém. [-ø:z]. − 1resattest. a) 1384 subst. «ouvrier qui met des étoffes en presse» (Ordonnances des rois de France, t.5, p.101), attest. isolée, repris dans la lexicogr. dep. Littré, b) 1869 adj. «qui sert à exercer une pression» (Littré); de presser, suff. -eur2*. BBG. −Gary-Prieur (M.-N.). Contribution à l'ét. de qq. règles sém. Thèse, Paris, t.1, 1979, pp.347-348. |