| PRAGMATISME, subst. masc. A. − PHILOS. Doctrine qui prend pour critère de vérité d'une idée ou d'une théorie sa possibilité d'action sur le réel. Le pragmatisme est en ce sens la négation même de la religion (G. Marcel, Journal,1920, p.258).Aujourd'hui la psychanalyse −une psychanalyse assagie −, hier le pragmatisme de James, l'anti-intellectualisme bergsonien... et pourquoi pas? M. Renouvier lui-même!... un certain idéalisme, en somme, réconcilie toutes les croyances (Bernanos, Joie,1929, p.645). B. − P. ext. Comportement, attitude intellectuelle ou politique, étude qui privilégie l'observation des faits par rapport à la théorie. L'anthropologie se complète encore par sa tendance au pragmatisme social qu'elle emprunte à l'eugénique (Hist. sc.,1957, p.1406).Les rapports entre les groupes et les partis ne peuvent manquer d'être affectés par la place respective du pragmatisme et de l'idéologie dans le comportement des formations politiques (Meynaud, Groupes pression Fr.,1958, p.184).Le pragmatisme chiraquien dérapait (Le Nouvel Observateur,30 août 1976, p.21, col. 1). Prononc. et Orth.: [pʀagmatism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1877 (E. Boutroux, Introd. à la trad. fr. de la Philosophie des Grecs de Zeller, t.1, p.XVI ds Lal. Suppl. 1968, p.1270); 1907 (Nouv. Lar. ill. Suppl.: Le pragmatisme de Peirce et W. James); 1928 «attitude politique fondée sur le réalisme» (F. Baldenspencer ds R. de Litt. comparée, t.8, p.134). Empr. au terme de philos. all. Pragmatismus empl. en rapport avec pragmatisch (v. pragmatique) notamment en parlant de la méthode de l'histoire pragmatique (1803 Schelling ds Lal. Suppl. 1968, p.1269), puis à l'angl. de même orig. pragmatism empl. par W. James à propos de sa philos. et de celle de C. S. Peirce (qui appela ensuite la sienne pragmaticism) en 1898 (v. NED, Lal. 1968 et Lal. Suppl. 1968). Fréq. abs. littér.: 21. |