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* Dans l'article "PRÊTRE,, subst. masc."
PRÊTRE, subst. masc.
I.
A. − Celui qui est chargé d'une fonction sacrée et qui accomplit les actes essentiels d'un culte religieux. Prêtre d'Isis, d'Apollon; prêtres gaulois. Les sacrifices sanglants que les prêtres [au Pérou] offraient au soleil (Faure, Hist. art, 1912, p.238).On s'est demandé sérieusement si, sous les pharaons, les prêtres d'Isis et les constructeurs de la statue de Memnon, n'avaient pas découvert une sorte de phonographe et de haut-parleur, permettant d'enrichir leur autorité religieuse d'un prestige miraculeux (Arts et litt., 1935, p.88-6).V. druide ex. 2, fécial ex., hiérophante ex.:
1. On trouve ailleurs encore les trois états réunis [danseur, shamane et mignon], notamment à Célèbes [île d'Indonésie], où les (...) prêtres et prêtresses des Bugi, sont aussi danseurs et danseuses, et où les hommes (s'il faut en croire des ethnographes comme Matthes et Wilken) sont le plus souvent des pédérastes... Cuisinier, Danse sacrée, 1951, p.29.
HIST. DE LA RELIG. JUIVE. Les prêtres et les lévites; les prêtres de la loi; le parvis des prêtres; les chefs des prêtres.
Le grand(-)prêtre. Le chef de la caste sacerdotale dont les fonctions religieuses se doublaient de certaines attributions politiques. Le grand-prêtre des Hébreux, Aron, revêtait pour officier (...) [une] sorte d'étole à laquelle étaient agrafées les douze pierres dont chacune portait gravé le nom d'une tribu de Jacob (Metta, Pierres préc., 1960, p.7).
P. métaph. Cette nouvelle religion [la patrie] jouit d'un privilège insigne, elle n'inquiète pas l'État laïque, ayant mêmes grands prêtres que lui: présidents, ministres, généraux, préfets (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p.156).
Rem. Au sens A, prêtre, en dehors des religions de l'Antiquité, est le plus souvent remplacé par un terme spécifique, selon les religions (pasteur, rabbin, bonze, lama, etc.).
B. − RELIG. CATH.
1. DR. CANON. Celui qui a reçu le sacrement de l'ordre. Le prêtre baptise, bénit, célèbre, confesse, dit la messe, officie, prêche; devenir, être ordonné, rester prêtre. Le pouvoir des prêtres de remettre les péchés, pouvoir emprunté à Dieu lui-même et dans l'exercice duquel les prêtres ne sont que l'instrument de la Trinité (Théol. cath.t.14, 11939, p.518).
Prêtre habitué*, interdit*.
Prêtre indépendant, libre. ,,Prêtre non attaché au service régulier d'une paroisse mais qui y exerce à l'occasion certaines fonctions spirituelles`` (Marcel 1938). Aumônier de l'Institution des religieuses de la mère de Dieu en 1882, prêtre libre en 1888, il n'avait pas tardé à se faire connaître comme le plus aimable, le plus discret, le plus séduisant des orateurs (Billy, Introïbo, 1939, p.50).
Rem. Le terme s'applique également aux Églises chrétiennes orthodoxes et à l'Église anglicane: J'ai vu en Angleterre des prêtres qui ont des femmes et des enfants, et ce sont de très bons prêtres (Mérimée, Théâtre Cl. Gazul, 1825, p.348).
2. Membre du clergé ayant reçu le sacrement de l'ordre (p.oppos. aux évêques et au pape, qui, eux, ont reçu la plénitude du sacerdoce). Synon. fam. curé.Prêtre régulier, séculier; prêtre missionnaire; bon, mauvais prêtre; saint prêtre; prêtre humble, misérable, savant; prêtre défroqué; aller chercher, appeler un prêtre. V. abbé ex. 17, 20, 26, 29, célébrer ex. 1, clerc ex. 5, clergé ex. 1, communion ex. 10, curé2ex. 1, évêque ex. 1, extrême-onction ex., lama2ex. 1.
a) [Suivi d'un compl. déterm. ou d'un subst. en appos.]
Prêtre de campagne. Prêtre qui exerce son ministère en milieu rural. Le moindre prêtre de campagne qui administre des paroissiens et qui a entendu la respiration d'un mourant pense comme moi. Il soignerait la misère avant de vouloir en démontrer l'excellence (Camus, Peste, 1947, p.1320).
Prêtre(-)ouvrier, prêtre au travail. Prêtre qui partage la vie des travailleurs, notamment en milieu ouvrier, afin d'évangéliser les milieux déchristianisés. V. mission B 3 ex. du Monde:
2. Le mode d'apostolat des prêtres-ouvriers constitue une initiative qu'il ne faudrait pas isoler. (...) ces prêtres veulent être un témoignage, une présence vivante de l'Église à l'intérieur même des milieux les plus déchristianisés. Philos., Relig., 1957, p.50-2.
b) HIST. DE LA RÉVOLUTION FR. Prêtre assermenté*, constitutionnel*, jureur*; prêtre insermenté*, réfractaire*.
3. Membre du clergé (p.oppos. aux laïcs). Synon. pop. et fam. curé.Se faire prêtre, célibat des prêtres. Tous les secrets des laïques, livrés par la confession aux intrigues et aux passions des prêtres (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p.124).J'ai passé treize ans de ma vie entre les mains des prêtres, je n'ai pas vu l'ombre d'un scandale; je n'ai connu que de bons prêtres (Renan, Souv. enfance, 1883, p.139).Ils abrogèrent ultérieurement les lois terroristes contre les prêtres (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.476).V. prêtrise ex.
En appos. les messieurs prêtres V. prêtrise B ex. de Barrès.
Loc. fam., fig. Manger du prêtre. Être anticlérical. Synon. plus usuel fam. bouffer* du curé.Je l'ai connu anticlérical, mangeant du prêtre (...) mais je crois (...) qu'il s'est réconcilié avec Dieu (Zola, Paris, t.1, 1897, p.65).
4. En appos. avec valeur d'adj., gén. péj., vieilli. Qui ressemble au prêtre; qui évoque certains aspects du prêtre. On a encouragé l'esprit prêtre, on a laissé les couvents envahir la France et les sales ignorantins s'emparer de l'éducation (Sand, Corresp., t.5, 1867, p.196).Je tremble à l'idée de me trouver à côté de lui, tant il a l'air prêtre et glacial! (Vallès, J. Vingtras, Bachel., 1881, p.377).
HIST. (Restauration). (Le) parti(-)prêtre, adj. ou subst. masc. comp. V. parti C 2 b.
C. − P. anal. Personne qui voue à quelque chose ou à quelqu'un un culte quasi-religieux, qui y consacre l'essentiel de son activité et qui veut le répandre ou le glorifier. Prêtre de l'amour, de la nature. Les bons exécutants sont de mauvais prêtres de la musique, ils la gâtent en ne jouant que des fragments de sonates, par exemple (Stendhal, Journal, 1813, p.64).Les philosophes, Prêtres du beau, d'autant plus vils qu'ils sont plus grands (Hugo, Âne, 1880, p.372).Brûlebois avait l'art de s'amuser de rien. Il m'a laissé un héritage et je veux être un prêtre du farniente (Aymé, Brûlebois, 1926, p.217).V. brahmane ex. 3.
Grand prêtre. Celui qui se voue à quelque chose, à quelqu'un plus qu'un autre, qui est plus initié à. Un jour qu'il avait entendu de tels blasphèmes contre Racine (...) M. de Mussy n'y put tenir; il était hors de lui, et courant tout droit chez La Harpe comme vers le grand prêtre du goût, il se mit à lui raconter avec émotion ce qu'il venait d'entendre (Sainte-Beuve, Chateaubr., t.2, 1860, p.331).
II. − Spécialement
A. − BOT. Bonnet à/de prêtre. V. bonnet C.
B. − FORTIF. Bonnet à/de prêtre. V. bonnet C.
C. − ICHTYOL. Petit poisson au corps fusiforme, légèrement comprimé, qui vit en bancs (Atherina presbyter). Synon. capelan, trogne.Sa chair est excellente de sorte que le prêtre peut s'accommoder à tous les apprêts, même au bleu ou au court-bouillon (Ac. Gastr.1962).
REM. 1.
Prêtrerie, subst. fém.,rare. Ce qui se rapporte aux prêtres, au clergé. Ces mots-là [la morale, le bien, la vertu] sont encore des restes de prêtrerie (Renan, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, I, 6, p.547).
2.
Prêtrisme, subst. masc.,rare. Influence des prêtres, du clergé. Déraciner le prêtrisme en France (Stendhal, H. Brulard, t.1, 1836, p.140).
Prononc. et Orth.: [pʀ εtʀ ̭]. Ac. 1694, 1718: prestre; dep. 1740: prêtre. Étymol. et Hist.1. a) Déb. du xiies. «celui qui, dans l'Église catholique, a reçu le sacrement de l'ordre» (St Brendan, éd. I. Short et Br. Merrilees, 208); 1948 prêtre-ouvrier (Paru, no42, mai, p.116 ds Quem. DDL t.22); b) 1826 parti prêtre (Delécluze, Journal, p.359); 2. 1213 «tout ministre d'un culte religieux» (Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, p.452, 1); 3. ca 1485 le grand prêtre «chef de la religion hébraïque» (Myst. du V. Testament, éd. J. de Rothschild, 26270); 4. 1549 «celui qui a voué à quelqu'un, à quelque chose un culte auquel il consacre l'essentiel de son activité et qu'il veut répandre ou glorifier» (Du Bellay, OEuvres poét., éd. H. Chamard, t.3, p.85); 5. 1769 «petit poisson appelé aussi faux éperlan» (Duhamel du Monceau, Traité général des pêches, 1a, 31 d'apr. FEW t.9, p.358a). Du lat. chrét. presbyter (empr. au gr. π ρ ε σ β υ ́ τ ε ρ ο ς «ancien du peuple» d'où «prêtre», compar. de π ρ ε ́ σ β υ ς «vieux, âgé»), qui a eu les mêmes sens que le gr.: «vieillard», «ancien, dignitaire» et «prêtre» (dep. ca 200, Tertullien, v. Blaise Lat. chrét.). L'a. fr. connaissait également provoire (dep. ca 1100, Roland, éd. J. Bédier, 2956), issu de *prebiterum, acc. de *prebiter, altération de presbyter (FEW t.9, pp.359-360). Fréq. abs. littér.: 9681. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 15573, b) 14487; xxes.: a) 16772, b) 10031. Bbg. Quem. DDL t.28; 26 (s.v. prêtrisme). _Richard Kirchenterminologie 1959, pp.92-94, p.111, 117, 123, 247.