| PRÉVENTIF, -IVE, adj. A. − 1. Rare. Fait, établi à l'avance. Sur la table, des déclarations de décès en blanc, avec la signature préventive de Velpeau (Goncourt, Journal, 1860, p.858). 2. Destiné à éviter une chose fâcheuse, un mal prévisible. Mesure préventive; agir à titre préventif. Malgré quelques lois préventives ou répressives, la liberté de la presse rendit la respiration aux lettres (Lamart., Nouv. Confid., 1851, p.279).Des crimes restent impunis, écrit le New-York Herald. La force de la police est surtout préventive (Morand, New-York, 1930, p.91). − En partic. Destiné à prévenir une maladie: . ... quand le premier symptôme [de la lèpre] peut-il apparaître? −Dans quatre mois ou dans quatre ans, c'est tout ce que je peux vous dire! −Dois-je prendre dès maintenant des soins préventifs? −Vos soins préventifs seront, malgré tout, de cesser vos relations avec cette personne.
Montherl., Lépreuses, 1939, p.1454. ♦ Empl. subst., rare. La vaccination est un préventif. Elle prévient la maladie avant que celle-ci soit déclarée (Plantefol, Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.22). ♦ Médecine* préventive. Rem. Préventif ,,est souvent employé comme synon. de prophylactique, mais surtout lorsqu'il s'applique à une action (traitement préventif, vaccination préventive); lorsqu'on parle d'une substance, il est préférable d'utiliser prophylactique`` (Man.-Man. Méd. 1977). B. − DR. [En parlant d'une arrestation, d'une détention] Qui est appliqué à un prévenu. Le mal que fait involontairement la justice par une arrestation préventive, quand elle est sans fondement (Balzac, Splend. et mis., 1846, p.447).Comme on ne put relever aucune charge contre lui, on le renvoya après quatorze mois de détention préventive (A. France, Putois, 1904, p.70). − Empl. subst. fém., p.ell. Détention, prison préventive. Nous avons fait trois mois de préventive. Mais il est arrivé à nous faire relâcher... (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p.1043). Prononc. et Orth.: [pʀevɑ
̃tif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. a) 1819 «qui tend à empêcher (une chose fâcheuse) de se produire» (Maine de Biran, Journal, p.224); b) 1865 traitement préventif (Littré-Robin); 2. dr. a) 1835 prison préventive (Stendhal, L. Leuwen, t.2, p.242); b) 1923 subst. fém. «détention préventive» (Martin du G., loc. cit.). Dér. sav. du lat. praeventum, supin de praevenire, v. prévenir. Fréq. abs. littér.: 99. DÉR. Préventivement, adv.a) Dr. En qualité de prévenu. Un homme qui meurt en prison où il a été laissé préventivement neuf mois (Vigny, Journal poète, 1832, p.970).b) À titre préventif. L'inoculation est étendue, préventivement, à tous les animaux qui pourront être exposés à la contamination (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p.277).Lourd de recommandations, maudit préventivement, engueulé par avance sur le ton cordial, (...) l'excellent X... transpirait hiver comme été (Colette, Apprent., 1936, p.133).− [pʀevɑ
̃tivmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1878. − 1resattest. a) 1832 dr. (Vigny, loc. cit.), b) 1834 «d'une manière préventive» (Land.); de préventif, préventive, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 23. BBG. −Quem. DDL t.3, 25. |