| PRÉSENTIFICATION, subst. fém. PHILOS. Action de présentifier. A. − [Corresp. à présentifier A] Dans ses leçons sur la Conscience interne du temps, Husserl distingue soigneusement de la rétention, qui est une façon non positionnelle de garder le passé comme passé pour la conscience, la remémoration qui consiste à faire reparaître les choses du passé avec leurs qualités. Il s'agit (...) d'une présentification (...) et celle-ci implique la réitération, quoique dans une conscience modifiée, de tous les actes perceptifs originels (Sartre, Imagination, 1936, p.152). B. − [Corresp. à présentifier B] Le présent n'est pas seulement le passage du temps, il exige de nous, pour se constituer, une conduite complexe et un acte offensif. Sans cet acte de «présentification», comme l'appelle Janet, le moment qui passe ne naît pas à la réalité, il glisse sous la conscience somnolente et reste perdu pour l'avenir que nous forgeons (Mounier, Traité caract., 1946, p.316).V. présentisme ex. rem. 1 s.v. présent1. Prononc.: [pʀezɑ
̃tifikasjɔ
̃]. Étymol. et Hist. 1903 (Janet, Obsess. et psychasth., t.1, p.481: Il y a une faculté mentale que l'on pourrait, en forgeant le mot, appeler la présentification et qui consiste à rendre présent un état d'esprit et un groupe de phénomènes). Dér. de présent1*; suff. -ification (-ifier*, -tion*). |