| PRÉFECTURE, subst. fém. A. − ANTIQ. ROMAINE. Charge de préfet. Sous l'Empire, le terme désigne un certain nombre de fonctions importantes du domaine civil (préfecture de la ville, de l'annone, d'Égypte) ou militaire (préfecture du prétoire, de la flotte, des vigiles) (Pell.1972). − P. méton. Territoire placé sous l'autorité d'un préfet. Sous Dioclétien, l'empire fut divisé en quatre grands départements régis par des préfets du prétoire et qui furent nommés préfectures (Perraud1963). B. − ADMIN. PUBL. 1. Charge de préfet. Armand Carrel eût accepté quelque chose de considérable, on ne lui offrit que la préfecture de Bordeaux (Vigny, Mém. inéd., 1863, p.125).Un billet de la baronne annonçait (...) que, son mari étant élevé à une préfecture, ils partaient le soir (Flaub., Coeur simple, 1877, p.51). − P. méton. ♦ Durée des fonctions d'un préfet. Ce chemin a été fait pendant sa préfecture (Ac.1835-1935). ♦ Ensemble des services de l'administration préfectorale. Secrétaire général, attaché, employé de préfecture. Un certificat émanant de la Préfecture de la Marne (Ambrière, Gdes vac., 1946, p.108). 2. P. méton. a) Chef-lieu d'un département français. Laval est une préfecture (Littré). b) Immeuble dans lequel sont installés les services de l'administration préfectorale: . Tous les invités étaient descendus dans la cour de la préfecture, où une dizaine de voitures, rangées aux deux côtés du perron, attendaient. Le ministre monta avec le député, le préfet et le maire, dans une calèche qui prit la tête.
Zola, E. Rougon, 1876, p.256. 3. En partic. a) Préfecture de police, p.ell., la Préfecture. Charge de préfet de police; p.méton., immeuble où sont installés les services du préfet de police; ensemble de ces services. Il s'agissait de créer à la Préfecture de police un Bureau dit de renseignements, qui serait un intermédiaire entre la Police de Paris proprement dite, la Police Judiciaire et la Police du Royaume afin de faire profiter la Direction Générale de toutes ces forces disséminées (Balzac, Splend. et mis., 1844, p.145).Il a été gardé à la Préfecture, pour avoir apostrophé les agents de police (Duhamel, Combat ombres, 1939, p.156).Puis, amené par celui-ci à la Préfecture de police, il a signé avec Leclerc une convention aux termes de laquelle les points d'appui allemands dans Paris doivent cesser la résistance (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.305). b) Préfecture maritime. Immeuble où réside le préfet maritime; chef-lieu de région maritime. À la Préfecture maritime, j'étudiai avec l'amiral Traub et «l'Amiral-Ouest» de Laborde les possibilités et les besoins de la marine quant à l'embarquement des troupes dans les ports de Bretagne (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.61). C. − ADMIN. ECCL. Préfecture apostolique. Circonscription ecclésiastique placée sous l'autorité d'un préfet apostolique (d'apr. Foi t.1 1968). D. − ENSEIGN. Préfecture des études. Fonction de préfet des études. Il était chargé de la préfecture des études au collège des Jésuites (Chateaubr., Mém., t.3, 1848, p.550). REM. 1. Préfectance, subst. fém.,arg. Préfecture de police. Il me cherche ce gars-là! Il passe à la préfectance bien plus souvent qu'à son tour (Céline, Mort à crédit, 1936, p.3). 2. Préfecturier, subst. masc.,presse. ,,Rédacteur accrédité auprès de la Préfecture de Police et qui reçoit communication par les soins du cabinet du Préfet des événements de chaque jour`` (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.198). Prononc. et Orth.: [pʀefεkty:ʀ]. Ac. 1694, 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist. A. 1. Antiq. romaine a) xives. [ms.] «charge de préfet» (Consolacion de Boece, ms. Montpellier, 43, fo11b ds Gdf. Compl.); b) 1ertiers du xvies. [ms.] «territoire placé sous l'autorité d'un préfet» (J. Fossetier, Chroniques margaritiques, ms. Brux. 10512, VIII, II, 23, ibid.); 2. a) 1775 «union supérieure proposée pour une nouvelle division financière de la France» (Pierre André***, Sur les finances, p.90 ds Brunot t.6, p.506); b) admin. publ.
α) 1800 conseil de préfecture (Loi du 28 pluviôse, an VIII [17 févr.] ds B. des lois, no17, art. 115 [3esérie, t.1], p.1; v. aussi préfet);
β) 1800 «ville où siège la préfecture» (Loi du 17 ventôse, an VIII [8 mars], ibid., no13, art. 90, p.1; aussi chef-lieu de préfecture, p.4, sqq.); c/ ) préfecture de police 1800 (Loi du 17 ventôse, an VIII d'apr. Brunot t.9, p.1069); 1801 (Procès instruit par le Tribunal Criminel de la Seine, t.1, p.6);
δ) préfecture maritime 1800 (d'apr. FEW t.9, p.294a); 1823 (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, p.824). B. 1752 enseign. (Trév.). Empr. au lat. praefectura «charge de directeur; administration; dignité de préfet; ville administrée par un préfet», de praefectus, v. préfet. Fréq. abs. littér.: 608. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1066, b) 1436; xxes.: a) 572, b) 561. Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p.533 (s.v. préfectance). |