| POUSSETTE, subst. fém. A. − 1. Petite voiture, chariot à quatre roues qui permet à une personne de transporter des charges en poussant. Les bouteilles jeunes que des hommes masqués par l'ombre menaient, dans des poussettes au roulement silencieux sur le tapis d'humidité, à une galerie d'entreillage (Hamp,Champagne, 1909, p.152).Quand arrivaient les premières poussettes sur lesquelles on glissait les blessés, il faisait malgré lui une grimace (Dorgelès,Croix de bois, 1919, p.300). − En partic. ,,,Châssis métallique léger, monté sur roues et muni d'un manche ou guidon, pour transporter un sac à provision, de petits fardeaux`` (Rob. Suppl. 1970). 2. Poussette d'enfant, poussette. Petite voiture permettant de transporter un enfant en position assise. Le traîneau avait une lourde couverture de fourrure, qui vous tenait attaché comme les bébés le sont dans leur poussette (Triolet,Prem. accroc, 1945, p.281). − En compos. Poussette-canne. ,,Poussette d'enfant constituée d'une toile tendue entre deux montants parallèles, en forme de canne, et repliables l'un contre l'autre`` (GDEL). Le premier porte-bébé, un suédois, apparaît chez nous en 1974. À peu près à la même époque que la poussette-canne (Le Monde dimanche, 12 avr. 1981, p.vi, col. 1). B. − Action de pousser. 1. JEUX DE HASARD a) Tricherie qui consiste à déplacer, au baccara, sa mise sur le bon emplacement. Voir C. Des Perrières, 1885 ds Larch. Nouv. Suppl. 1889, p.195. b) Tricherie qui consiste à déplacer à son profit une mise. Une de ces extraordinaires quêteuses, éprises de systèmes, qui jouent la poussette sur les gros pontes avec des yeux pleins de pleurs (Aragon,Beaux quart., 1936, p.397).Les étourdis dont la main maladroite change la place d'une mise sur un tableau de boule, ce qui s'appelle pratiquer la «poussette». Naturellement la mise translatée n'appartient pas au translateur (Jeux et sports, 1967, p.488). 2. SPORTS a) CYCLISME − Tricherie consistant à aider un coureur en le poussant. Quelques équipes avaient usé, et même abusé, de la «poussette» et de la «tirette», au Critérium des Comingmen (La Pédale, 19 oct. 1927, p.13, col. 2). − [Dans une course à l'américaine] La poussette, dans une américaine, consiste pour l'équipier qui va se faire relayer à donner une violente poussée à son équipier quand il arrive à sa hauteur (L'Auto, 12 mars 1934, p.2 ds Grubb Sports 1937, p.58). b) TENNIS, PING-PONG. Fait, pour les adversaires, de se renvoyer la balle sans prendre de risques offensifs (d'apr. Petiot 1982). REM. Mini-poussette, subst. fém.Toute nouvelle, ultra-pliante, peu encombrante, cette mini-poussette de marché s'ouvre et se ferme en quelques secondes (Elle, 13 sept. 1976, p.71, col. 1). Prononc. et Orth.: [pusεt]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1718 «ancien jeu d'enfants» (Merc. de Mars ds Trév. 1743); b) 1873 «tricherie dans les casinos» (ds Esn.); c) 1925 «action illicite d'aider un coureur cycliste en le poussant» (ibid.); 2. a) 1901 «petite voiture de malade» (ds Pierreh. 1926); 1903 «petite voiture d'enfant» (Nouv. Lar. ill.); b) 1968 «châssis métallique sur roues pour transporter un sac à provisions» (Lar. encyclop. Suppl.). Dér. de pousser*; suff. -ette (v. -et). Bbg. Hasselrot 1957, p.201. |