| POUSSER, verbe I. − Exercer une pression physique pour provoquer un déplacement. A. − [Le suj. désigne une pers. ou, plus rarement, un animal] Exercer une pression avec sa force musculaire sur un corps pour le faire rouler, glisser, basculer, pivoter. Anton. tirer, traîner. 1. Pousser qqc.Pousser le piano dans un coin; pousser la neige avec une pelle; pousser la manette à fond; pousser un landau. Je vas le pousser, tu vas le tirer. En un instant le petit fut monté, poussé, traîné, tiré, bourré, fourré dans le trou sans avoir eu le temps de se reconnaître (Hugo, Misér., t.2, 1862, p.161).Le mode de traction le plus simple, sur les voies ferrées minières, consiste à faire traîner ou pousser les wagonnets par des ouvriers rouleurs, nommés herscheurs (Haton de La Goupillière, Exploitation mines, 1905, p.747). ♦ Pousser l'aiguille. Coudre. Et, de temps à autre, tandis qu'elle poussait son aiguille, une grosse larme descendait le long de son nez (Flaub., MmeBovary, t.2, 1857, p.99). ♦ Pousser le ballon, les boules. Le, les faire rouler. Les paysans, eux, trouvent leur amusement favori à «chouler», c'est-à-dire à pousser une boule de bois, à coups de crosse ou de maillet (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p.205). ♦ Pousser le bouchon trop loin (au fig.). [P. réf. au jeu de bouchon*] Aller trop loin (dans une accusation, une affirmation). Jeannot (...) partit vers sa carrée, faussement dédaigneux, tandis que Martial, brave garçon dans le fond, pensait qu'il avait peut-être poussé le bouchon un peu loin (A.D.G., Les Panadeux, Paris, Gallimard, 1971, p.180). ♦ Pousser un bouton. Appuyer dessus et p.ext. déclencher un mécanisme. Il poussait un bouton qui, dans l'autre pièce, faisait signe de recommencer (Taine, Notes Paris, 1867, p.340). ♦ Pousser des pions. Faire glisser; p.ext. jouer aux échecs, aux dames. M. Floche et l'abbé poussaient leurs pions sans mot dire (Gide, Isabelle, 1911, p.647).Au fig. V. pion1B ex. de Mounier. ♦ Pousser une porte, les persiennes. Faire pivoter pour ouvrir ou fermer et p.ext. fermer, ouvrir. Je ne pouvais pas cependant cesser de regarder à travers la glace, et j'y restai jusqu'au moment où l'on me poussa brusquement la porte sur le visage (Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p.110). − Pousser + compl. prép. ou adv. désignant le point d'application de la poussée.Ils se servent de petites béquilles au lieu de perches, et, restant assis, ils poussent sur le fond et communiquent à leur bateau une très-grande vitesse (Voy. La Pérouse, t.3, 1797, p.109).Les uns tirant l'ânon par la bride; les autres poussant derrière la voiture (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p.259).[Des cyclistes] poussaient sur les pédales de tout le poids de leurs énormes sabots blancs (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p.148). ♦ Pousser à la roue. Pousser un véhicule pour le faire avancer. Le grand-maréchal et le général Gourgaud ont été obligés de mettre pied à terre et de pousser à la roue (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.381).Au fig. Pousser à la roue. Aider. On en voit [des Français] qui souhaiteraient une victoire totale de l'Allemagne, qui sont prêts à pousser à la roue, qui collaborent, comme on dit (Green, Journal, 1941, p.102). − [P. ell. du compl.] [Chéri] s'abattit sur la belle épaule large, poussant du front, du nez, creusant sa place familière (Colette, Chéri, 1920, p.9).Des fois le tranchant de l'outil s'arrêtait et il avait beau pousser, ça n'entrait plus (Giono, Gd troupeau, 1931, p.107). 2. Pousser + subst. désignant une partie du corps.Faire saillir. Elle poussait les lèvres en une moue qui signifiait non, tandis que ses yeux disaient oui (Montherl., Lépreuses, 1939, p.1409). 3. En empl. abs. Faire des efforts pour expulser quelque chose de son organisme. (Dict. xixeet xxes.). 4. Vieilli. Synon. de repousser, refouler.Cinq années suffirent pour pousser cette mer [l'ancienne mer de Haarlem] dans l'Océan et pour donner à l'agriculture une terre merveilleuse (Du Camp, Hollande, 1859, p.107). − Au fig. Pousser le temps (de l'épaule). Reculer le moment de passer à l'acte. Tous les jours voient se former et s'évanouir nos espérances; vous savez ma manière de pousser le temps, de vivre dans les projets et les désirs (Chateaubr., Corresp., t.1, 1802, p.63).La tentation de pousser le temps à l'épaule, d'ajourner, de renvoyer, au profit de la rêvasserie inféconde, cette tentation nous enlace et nous paralyse (Amiel, Journal, 1866, p.332). B. − Qqn pousse qqn 1. User de sa force pour obliger quelqu'un à se déplacer ou à céder la place. Synon. bousculer, bourrer.Je suis sorti à pied, pêle-mêle avec les soldats qui me poussaient (Maine de Biran, Journal, 1814, p.15).Monseigneur, j'attendrai, dit l'abbé de Bernis au ministre qui lui criait: Vous n'aurez rien, et le chassait, le poussait dehors par les épaules (Courier, Pamphlets, Au réd. «Censeur», 1820, p.34): 1. Stefanesco, sans un mot, venait de lui sauter aux épaules; il la poussait, chancelante, à reculons, l'assénait au mur, l'y maintenait comme clouée, à bras tendus.
Vercel, Cap. Conan, 1934, p.133. ♦ Empl. pronom. réciproque. Il se fit un combat merveilleux à coups de poing, à coups de pied, entre les galopins qui se poussaient et se renversaient pour gagner les deux sous promis (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p.29).Vous les avez donc pas vus? dit-il enfin. Ils [les automobilistes] se poussent au cul les uns les autres: comment voulez-vous qu'ils s'arrêtent? (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.17). ♦ Pousser qqn dans les bras de qqn. Provoquer, favoriser une liaison amoureuse. Quand j'ai voulu le pousser dans vos bras, il a préféré retourner à ceux de Pulchérie (Sand, Lélia, 1839, p.411). ♦ Il ne faut pas pousser grand'mère dans les orties ou absol. faut pas pousser (pop.). Ne pas avoir envers quelqu'un un comportement qui nie les normes sociales, ne pas exagérer. 2. Faire avancer quelqu'un en exerçant une pression de la main. Madame Lyautey entrait, poussant devant elle deux beaux petits garçons en vestes et culottes de coutil blanc (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p.186).«Allons, asseyons-nous maintenant», dit Antoine, en poussant Jacques vers un accueillant fauteuil de cuir (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.124). − Au fig. ♦ Pousser qqn. Lui faciliter les moyens d'une ascension sociale. Synon. favoriser, pistonner (fam.).Quel est le juge qui n'a pas un fils ou du moins un cousin à pousser dans le monde? (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p.201).Les médecins ont encore certaine influence. Ils poussent les infirmières qu'ils ont distinguées (Barrès, Cahiers, t.9, 1911, p.177). ♦ Pousser un élève, un sportif. L'inciter à obtenir de meilleurs résultats en travaillant, en s'entraînant davantage. 3. Pousser qqn du coude ou pousser le coude à qqn. Toucher le coude à quelqu'un pour attirer discrètement son attention ou en signe de connivence. J'aperçus (...) la tête boudeuse et indifférente d'une belle jeune paysanne à qui son oncle poussait le coude d'admiration, tandis qu'elle tournait la tête d'un autre côté (Mussetds Le Temps, 1831, p.111).Il poussait du coude ses acolytes, comme pour les prévenir d'une intention plaisante (Sue, Atar-Gull, 1831, p.21). − Empl. pronom. réciproque. L'expression ennuyée, effrontée des figurants fait contraste avec la musique; ils se poussent du coude, se gouaillent dans les coulisses (Taine, Notes Paris, 1867, p.11). 4. Vieilli. [Le suj. désigne un assaillant, une force militaire] Exercer une pression qui oblige l'adversaire à se replier, à reculer. Synon. usuel repousser.Au jour, Joubert attaqua la division qui était devant lui, et la poussa de hauteurs en hauteurs sur la crête supérieure du Montebaldo, qui domine la vallée de l'Adige (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.562).Mortier, surpris de rencontrer les Russes, qu'il croyait devant Vienne, les poussa néanmoins vivement jusqu'à Stein (Sand, Hist. vie, t.2, 1855, p.128). ♦ Cour., au fig. Pousser qqn dans ses derniers retranchements. V. retranchement. 5. (À la) va comme je te pousse, loc. adv., pop., fam. Sans direction ferme, au gré des circonstances. Après quoi, va comme je te pousse, le fossoyeur est là, le Panthéon pour nous autres, tout tombe dans le grand trou (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.42).Les rapports continuaient, de bric et de broc, va comme je te pousse, sans que l'un ni l'autre y eût beaucoup de plaisir (Zola, Assommoir, 1877, p.675).Il y eut un silence, pendant lequel le marchand de tableaux guignait les merveilles accumulées dans l'atelier à la va comme je te pousse (L. Daudet, Coeur et abs., 1917, p.53). C. − [Le suj. désigne une force naturelle, une chose ayant une force interne] 1. Entraîner dans son mouvement, exercer une pression. − Qqc.1pousse qqc.2Un organe dont les contractions poussent avec violence ce fluide dans tous les rameaux du tronc artériel (Cuvier, Anat. comp., t.1, 1805, p.14).Les descentes le poussaient [le cheval] en avant, les montées le tiraient en arrière, les débords le jetaient de côté (Flaub., Champs et grèves, 1848, p.216).Mais elle avait une souplesse de drageon, et des hanches qui mouvaient sous ses cottes à vous pousser le sang au coeur (Genevoix, Raboliot, 1925, p.33). ♦ Au fig. Je passai cette quinzaine dans la plus austère abstinence de ce que j'aime le plus, me faisant une religion de me réserver tout entier à cette oeuvre (...). Le travail poussait le travail et les jours les jours (Michelet, Journal, 1851, p.170).Une série de tâtonnements et d'oscillations qui finissent par pousser à la surface les idées qui réalisent le progrès (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.190): 2. Je savais qu'une seule troupe d'acteurs gouvernait la France, troupe à peine modifiée par quelques changements et échanges de rôles selon l'emploi de leur âge à mesure que le temps les poussait; que souvent changeait la scène, rarement les hommes...
Vigny, Mém. inéd., 1863, p.117. − Qqc.1pousse contre, sur.Exercer une pression, buter contre, sur. Au quai, l'eau poussait dur sur les péniches bien rassemblées contre la crue (Céline, Voyage, 1932, p.617). − ARCHIT. Pousser en dehors. [Le suj. désigne un ouvrage de maçonn.] Se déformer vers l'extérieur. Synon. faire ventre*.Un mur qui pousse en dehors (Noël1968). 2. P. anal. − [Le suj. désigne un instinct, une force morale] Le désir instinctif qui pousse les peuples à la liberté n'est donc au fond que le désir de l'ordre, puisqu'il n'est que le besoin senti de subordonner la force au droit, la matière à l'intelligence (Lamennaisds L'Avenir, 1831, p.236).En parlant ainsi, Gérard avait des larmes dans la voix; quelque chose d'intérieur le poussait à se jeter aux genoux de Mariette (Champfl., Avent. MlleMariette, 1853, p.223). − [Le suj. désigne une source lumineuse, un foyer] Le jour céruséen et velouté de la lune (...) poussoit des gerbes de lumières jusque dans l'épaisseur des plus profondes ténèbres (Chateaubr., Essai Révol., t.2, 1797, p.424).Le jardinier allume les feuilles mortes (...). D'abord elles poussent une fumée sans flamme, à chaque instant plus épaisse et plus rapide (Montherl., Olymp., 1924, p.369): 3. On a vu la lampe de la cuisine pousser par l'ouverture sa lumière sur la large dalle où il y a eu une place éclairée; là, une femme s'est tenue un instant, la tête sous un fichu, puis elle descend l'escalier.
Ramuz, Gde peur mont., 1926, p.206. D. − Empl. pronom. réfl. 1. [Le suj. désigne une pers.] Avancer en bousculant. Se pousser au premier rang. ♦ Au fig., fam. Conquérir une position sociale. Synon. faire son chemin*, se faire une place au soleil*, jouer* des coudes.Se pousser dans la société. [Le peuple] appelle faire fortune, se pousser (...). Les honnêtes gens disent, s'avancer, avancer, arriver, termes adoucis, qui écartent l'idée accessoire de force, de violence, de grossièreté, mais qui laissent subsister l'idée principale (Chamfort, Max. et pens., 1794, p.22).Chacun maintenant cherche à se placer, ou, s'il est placé, à se pousser. On veut être quelque chose (Courier, Pamphlets, Au réd. «Censeur», 1819, p.13).Lui qui avait tant compté sur ses relations avec Jacques Schoelzer pour se pousser dans le monde (Aragon, Beaux quart., 1936, p.289). a) S'écarter. Pousse-toi de là. Quelqu'un lui demanda aussitôt de se pousser un peu pour lui faire place (Green, Moïra, 1950, p.40). b) Porter le corps en avant. Le jeune baron passa deux ou trois fois sa main sur le crâne du chat, qui se haussait et se poussait pour mieux jouir du grattement amical (Gautier, Fracasse, 1863, p.48). ♦ Au fig., fam. Se pousser du col. Se faire valoir. Ce garçon que j'ai connu petit lieutenant (...) mais qui sait se pousser du col (Vialar, Morts viv., 1947, p.209). 2. [Le suj. désigne une chose ayant une force interne] Se frayer un chemin à travers des obstacles. Une petite eau marchait à côté de vous, au milieu de l'allée, dans une rigole qui se poussait entre les carreaux d'un rose éteint allumé parfois d'une tache bleu vif (Montherl., Bestiaires, 1926, p.468).P. anal. Brunet le regarde du coin de l'oeil: il a perdu son air net et gai, les mots se poussent mollement hors de sa bouche (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.279). E. − [En concurrence avec lancer] 1. Qqn pousse un coup à qqn.Donner, porter (un coup d'épée) avec force, avec élan. S'il vient, de l'embuscade Sortez vite, et poussez au drôle une estocade! (Hugo, Hernani, 1830, II, 1, p.36).V. flanconnade ex. de Gautier. − Pousser une botte, une pointe. Mener une attaque, un assaut. P. plaisant. à double sens. Vous épouserez. Poussons chacun nos pointes! La mienne est en fer et ne mollit jamais, hé, hé! (Balzac, Goriot, 1835, p.181). ♦ Au fig. Pousser sa pointe. V. pointe IV A 1 ex. de J. de Maistre, Gide, A. Daudet. − [Le suj. désigne un animal] Pousser une ruade. Lancer. Proserpine (...) ne sentit pas plutôt mon pied peser sur l'étrier qu'elle se jeta brusquement de côté, en poussant trois ou quatre ruades superbes (Feuillet, Rom. j. homme pauvre, 1858, p.112). 2. Vx. Pousser un javelot. Lancer. Occupé à lever la lance et à pousser le javelot (Cottin, Mathilde, t.2, 1805, p.7). II. A. − 1. Mener (une opération militaire) loin en avant d'une base ou des lignes. Pousser une pointe, une reconnaissance. ♦ Pousser (une troupe, une armée). Établir en position avancée, pénétrer dans les lignes ennemies. L'ennemi avait eu la négligence de ne pas pousser des postes jusqu'à l'Adige (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.549).Une fois la brèche ouverte, les Allemands seront en mesure de pousser, loin derrière nos lignes, une masse rapide et cuirassée appuyée par leur armée de l'air (De Gaulle, Mém. guerre, 1954, p.20). ♦ Pousser sur. Est-ce le déclenchement de leur fameux plan: atteindre la Marne, pousser sur Saint-Mihiel, encercler Verdun (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p.936). 2. Continuer son chemin, sa route jusqu'à, vers. Je n'y pus tenir, et, demandant cheval et guide, je poussai incontinent après souper sur Blois (Sainte-Beuve, Volupté, t.2, 1834, p.53): 4. Ma course fut longue ce jour-là. Connaissant tous les environs et voulant voir du neuf, je la poussai jusqu'au village (...) à plus de deux lieues de chez moi.
Jouy, Hermite, t.5, 1814, p.252. ♦ Pousser de l'avant, en avant. Gaspard hésita. Pousser en avant? Secourir les copains? (Benjamin, Gaspard, 1915, p.63).J'avais envie de pousser de l'avant jusqu'aux confins du monde civilisé (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p.198). 3. Vx. [Avec un compl. interne ou en empl. abs.] Synon. de poursuivre, continuer.Les penchants acquis veulent pousser leur cours (Sainte-Beuve, Volupté, t.2, 1834, p.33): 5. forlis: Oui mon cher, et sans peine encor, sans résistance. C'étoit les échelons qui faisoient la distance, Les voilà tous rompus. versac: J'enrage; allons, poussez, Intrépide optimiste!
Laya, Ami loix, 1793, I, 1, p.10. B. − 1. Vieilli. Pousser une mine, une galerie. Creuser dans une certaine direction. Nous essayerons de pousser une galerie transversale à travers la montagne (Gautier, Rom. momie, 1858, p.168). 2. Faire exécuter activement. Synon. activer.Pousser une affaire, les travaux. Je vais m'établir chez vous, Christel, huit, dix, quinze jours, pour surveiller et pousser ce travail (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p.50). − Empl. pronom. passif. Les travaux de la nouvelle rue (...) se poussent avec la plus grande activité (Jouy, Hermite, t.1, 1811, p.175). 3. Au fig. Conduire, développer. Pousser un raisonnement juqu'à son terme. Je suis fâché que tu aies découvert cela; mais je te laisse la belle. Mon intention d'ailleurs n'était pas de pousser l'amourette plus loin (Hugo, M. Tudor, 1833, 1rejournée, 7, p.68).J'ai donc eu pour objet de pousser plus loin l'analyse (Cl. Bernard, Notes, 1860, p.128). ♦ Pousser son bonheur, son avantage. Le mener à sa conclusion. L'amant (...) demande des assurances plus positives, et veut pousser son bonheur (Stendhal, Amour, 1822, p.10).Avec les yeux qu'elle me faisait et la façon dont elle buvait mes paroles, il ne tenait probablement qu'à moi de pousser mes avantages (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p.112). III. A. − Rendre plus intense, plus actif. Pousser les préparatifs; pousser les feux (v. feu1). Si vous le retirez [le pain] ferme et coloré, opérez immédiatement l'immersion, sinon il faut pousser le feu et recommencer l'essai (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p.125). − Pousser un appareil, un moteur. Le faire marcher pendant un temps à sa puissance maximale pour obtenir le meilleur rendement. (Ds GDEL). ♦ Pousser les enchères sur (un objet). En faire monter le prix dans une vente aux enchères. Synon. enchérir.Il alloit observer dans les ventes comment les marchands poussoient ce que les bourgeois veulent acheter, et comment ils s'entendoient entr'eux (Balzac, Annette, t.1, 1824, p.43).M. de Galliéra, voyant Hertford pousser, poussa il ne savait quoi, −simplement contre Hertford (Goncourt, Journal, 1863, p.1216).JEUX (tarot). Faire le jeu en échangeant ses cartes contre celles du talon. V. prendre ex. 2. ♦ Pousser la voix. La hausser. Synon. forcer.Tout à coup elle poussa la voix: «Ho, pauvre! Ho, vous autres!» (Pourrat, Gaspard, 1931, p.123).Comme les politiques, il poussait la voix sur la fin des phrases (Duhamel, Combat ombres, 1939, p.169). − [Le compl. désigne une attitude morale] La maintenir jusqu'à un degré où elle devient excessive, où elle change de nature. Cette dernière poussa l'amour jusqu'à ce qui nous semblerait de l'héroïsme en pays de vanité (Stendhal, Amour, 1822, p.164).Et l'Empereur poussa la bonté jusqu'à faire venir Gentilini pour lui en donner l'ordre de sa propre bouche (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.335).Félicité poussait même ce genre de respect si loin, qu'elle conservait une des redingotes de monsieur (Flaub., Coeur simple, 1877, p.61). ♦ Pousser qqc. au noir, au tragique. Exagérer en mal. Une vieille cuisinière drapée dans une vie et une ascendance d'honneur, tenait le balai comme un sceptre, poussant son rôle au tragique, l'entrecoupant de pleurs (Proust, Sodome, 1922, p.778).Il ne s'agit pas de rien pousser au noir. Il s'agit de prendre des précautions (Camus, Peste, 1947, p.1256). B. − PEINT., intrans. Pousser au noir. Devenir sombre, foncer. Cette copie [de la Cène de Léonard] (...) a poussé au noir (Stendhal, Hist. peint. Ital., t.1, 1817, p.221).[Mon mari] avait encore le teint fort jaune, ce qui faisait croire que ce portrait, d'ailleurs si ressemblant, a poussé au noir, ce qui arrive aux tableaux de Girodet (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres, 1847, p.31).Si, en leur qualité de taches d'encre, elles poussaient trop au noir (par la faute du papier qui boit beaucoup) vous me le diriez et je vous les remplacerais (Hugo, Corresp., 1858, p.287). − P. ext. Virer, tourner à. [L'avare] portait une petite perruque plate dont le noir poussait au rouge (Balzac, Illus. perdues, 1839, p.485). IV. A. − Engager, inciter vivement quelqu'un à. Pousser à accepter, à refuser, à se révolter; pousser au mal, à la rupture, au vice; pousser le pays à la guerre. ♦ Pousser à la consommation. Dans le midi de la France (...) tous les cafés sont peuplés de femmes jeunes et jolies dont la gracieuseté n'a pas de mission autre que celle d'attirer les oisifs, et, en termes techniques, de pousser à la consommation (Burat-Gurgy, Le Lit de camp, 1832, iii, p.329 ds Quem. DDL t.19).Les bras jetés au cou des buveurs, assises en travers de leurs jambes, elles poussaient à la consommation (Maupass., Contes et nouv., t.1, Mais. Tellier, 1881, p.1179). ♦ Ne pas pousser beaucoup qqn. Obtenir son accord facilement, sans devoir insister. Et, moi, je tiens mordicus qu'on le peut; que je le fais: −et il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour me faire déclarer qu'on le doit (Martin du G., Souv. autobiogr., 1942, p.cviii). B. − Exercer une vive pression sur quelqu'un. Par son attitude, elle poussait Pierre, elle l'affolait (Zola, Fortune Rougon, 1871, p.266).Il défiait, tutoyait Gaspard du regard. Croyait-on qu'il fût homme à se laisser picoter par des farces ou pousser par des menaces? (Pourrat, Gaspard, 1930, p.193). ♦ Pousser à bout. Acculer et, p.ext., exaspérer. V. bout ex. 23 de Michelet. C. − Presser de questions, d'arguments. Synon. harceler.Le marquis engagea par un signe l'interlocuteur de Julien à le pousser vivement (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p.244): 6. −Ah! oui, cet effet... cet effet... −Elle ne l'avait pas vu plus que moi. Une menteuse, d'abord. Je m'amuse à la pousser là-dessus; cela la rend grinchue.
Goncourt, R. Mauperin, 1864, p.85. V. − Produire (un cri, un son). Synon. émettre, lancer. A. − [Le suj. désigne un animé] Pousser des cris, des bêlements, des gémissements plaintifs, des hurlements. Les reinettes poussaient leur note limpide et tous ces petits cris se mêlaient en une sorte de chant à la fois doux et aigu qui variait d'intensité (Green, Moïra, 1950, p.57). − P. anal. Les orgues poussèrent un cri puissant, annoncèrent l'entrée de la mariée avec leur grande voix de métal (Maupass., Bel-Ami, 1885, p.390).Voir acagnarder, ex.3. B. − [Le suj. désigne une pers.] 1. Manifester ses réactions par des sons n'appartenant pas au langage articulé. Pousser un ouf de soulagement, des soupirs, un éclat de rire. Insensiblement j'en arrivai à une exaltation terrible; je me mordais les mains, je poussais des sons inarticulés (Du Camp, Mém. suic., 1853, p.92).Je poussai, cette fois, un «ah!» de stupéfaction. Je ne comprenais plus du tout (Maupass., Contes et nouv., t.2, MmeBaptiste, 1882, p.354): 7. ... elles passèrent enlacées, ne cessant de s'embrasser, et, arrivées à notre hauteur, poussèrent des gloussements, des rires, des cris indécents.
Proust, Sodome, 1922, p.850. − P. ext. ♦ Pousser un appel. Dire en criant. Là il poussa cet appel: −En route pour la bataille! (Hugo, Misér., t.2, 1862, p.251). ♦ Pousser une colère, une beuglante (pop.). Crier de colère. Il était livide, hagard, comme sont certains enfants calmes et secrets qui, une fois ou deux par an, poussent une colère écumante (Duhamel, Suzanne, 1941, p.284). 2. Pop., fam. Pousser une chanson, sa chanson. Chanter. Les voiturins, vautrés, la tête en bas au fond de leurs chariots, et poussant, par accès intermittents, les mille et un couplets d'un chant nasillard (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1445).Il la cognait, on entendait ses cris affreux, et tout de suite après, il ouvrait la fenêtre et poussait sa romance préférée: «Femmes, que vous êtes jolies!» (Camus, Chute, 1956, p.1492). ♦ En pousser une. On lui demandait d'en «pousser une» (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p.99). ♦ Pousser sa beuglante*, sa gueulante*. Eh! dis! l'appelaient-elles. Pousse-la tout entière ta goualante (Carco, Équipe, 1919, p.64). 3. Vx ou arg. Synon. de poser.[Il] me poussa des questions. Je fus obligé d'inventer des réponses (Stendhal, H. Brulard, t.1, 1836, p.334).Les jours de pluie, sous le préau neuf de la cour carrée, alors qu'on ne pouvait jouer ni au pot ni à la grue, nous nous poussions des colles (Colette, Cl. Paris, 1901, p.79). VI. A. − Exciter (de la voix, en aiguillonnant, frappant, etc.) un animal pour qu'il garde ou accélère l'allure. Ils prenaient beaucoup de plaisir à garder l'air hautain, à ne pas prononcer un mot, mais à pousser inexorablement le cheval en avant, en le faisant même un peu danser (Giono, Bonheur fou, 1957, p.136). − P. anal. [Le compl. désigne une pers.] Derrière nous, des voix nous poussent: −En avant, les gars, en avant! Nom de Dieu! (Barbusse, Feu, 1916, p.306): 8. Rouget de L'Isle, en 1792, avait poussé des bataillons aux frontières par la Marseillaise; Béranger allait pousser des milliers d'âmes à l'opposition par ses poëmes chantés.
Lamart., Nouv. Confid., 1851, p.314. B. − Exciter à la chasse, à la poursuite. Ils poussoient des dogues dans les roseaux (Chateaubr., Natchez, 1826, p.298).Il y aurait du monde, cette nuit, au bois de la Sauvagère! Cherchez bien, mes braves gens, poussez vos chiens, hardi! (Genevoix, Raboliot, 1925, p.31). VII. − [Le suj. désigne une plante ou une production du corps] A. − Empl. intrans. 1. Croître. L'herbe pousse; les blés poussent; laisser pousser ses ongles, ses cheveux, sa barbe. Ces bulbes n'étant pas susceptibles d'être retardées dans leur végétation, à l'époque où elles ont coutume de croître, elles pousseront, quelque chose qu'on fasse (Voy. La Pérouse, t.1, 1797, p.227).Empl. pronom. en constr. factitive. Se laisser pousser la barbe, les cheveux. ♦ Pousser comme un champignon, des champignons (au fig.). Se développer très vite. Époque de ruine et de fondation, si les vieilles fortunes croulaient comme des châteaux de cartes, les fortunes nouvelles poussaient comme des champignons le lendemain d'une pluie d'orage (Sandeau, Mllede La Seiglière, 1848, p.28).V. champignon B 1 ex. de Gyp. ♦ Se sentir pousser des ailes (au fig.). Avoir envie de s'élancer, de courir, de sortir. Il pousse des ailes à qqn. Var. Rien que de voir, de l'entrée de notre rue, la vieille vigne à notre porte, ça me faisait un effet! il me poussait des jambes (Goncourt, G. Lacerteux, 1864, p.7). − Fam., p.iron. [Le suj. désigne un animé] Grandir. Quand à l'enfant, figurez-vous un bambin de sept à huit ans, efflanqué, poussé trop vite (A. Daudet, Jack, t.1, 1876, p.11). 2. P. métaph. ou p.compar. [Le suj. désigne une pensée, un sentiment] Synon. de naître, germer.À l'écart de la foule, un mysticisme nouveau grandira. Les hautes idées poussent à l'ombre et au bord des précipices, comme les sapins (Flaub., Corresp., 1853, p.349).Pierre (...) se tourna, et, à voix très basse, communiqua à sa femme une idée qui venait de pousser dans son cerveau (Zola, Fortune Rougon, 1871, p.270). B. − Empl. trans. [Le suj. désigne une plante] Faire croître, développer. Ces plants [d'orme] poussent plusieurs racines latérales et des chevelus, qui tracent au loin, et fournissent beaucoup de rejets (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t.1, 1808, p.140): 9. L'orge verte tapisse tous les champs, qui n'étaient que poussière à notre arrivée; les mûriers, qui poussent leurs secondes feuilles, forment, tout autour des maisons, des forêts impénétrables au soleil...
Lamart., Voy. Orient, t.2, 1835, p.71. − [Le suj. désigne un être animé] Lorsqu'on fait prendre par intervalle de la garance à un animal qui pousse des dents, on voit dans leur intérieur des couches rouges interposées aux autres (Cuvier, Anat. comp., t.3, 1805, p.116). REM. 1. Poussade, subst. fém.Poussée, bourrade. Cette fois, un père amenait sa fille à force de gifles et de poussades; une troupe d'élèves accourus de tous les bouts du quartier formait le cortège (Frapié, Maternelle, 1904, p.139). 2. Poussage, subst. masc.a) Mines. Technique consistant à exercer une pression en poussant. V. enfilage ex. de Haton de la Goupillière.b) Nav. fluviale. Technique consistant à pousser un convoi de péniches ou de barges au moyen d'un bateau à moteur (v. pousseur). Le «poussage» va-t-il remplacer le «tracté» (Le Monde, 26 juin 1969ds Gilb. 1971). 3. Poussement, subst. masc.Action de pousser. Toutes les actions auxquelles il avait pu être mêlé, depuis un poussement de coude jusqu'à un frôlement de robe (Proust, Prisonn., 1922, p.360).Rare, littér. Action de faire croître. Nul ne le sait et ne peut sûrement rien dire, excepté le soleil qui nourrit le poussement de la terre (Claudel, Agamemnon, 1896, p.881). Prononc. et Orth.: [puse], (il) pousse [pus]. Homon. pouce, poussa, poussah. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xives. «exercer une pression sur une chose pour la déplacer» (Froissart, Chroniques, éd. G. Raynaud, t.9, p.248); av. 1615 «faire avancer une chose placée devant soi» (Pasquier, Recherches, p.350); av. 1784 pousser le bois «jouer aux échecs ou aux dames» (Diderot, Neveu de Rameau, éd. Piazza, 5); 2. 1573 «exercer une pression, en parlant des éléments naturels» (Garnier, Hippolyte, éd. W. Foerster, II, p.13); 3. 1723 va comme je te pousse (Marivaux, Surprise de l'amour, III, p.151); 1917 à la va comme je te pousse (L. Daudet, loc. cit.); 4. 1538 «faire avancer quelqu'un» et pousser qqn à qqc. (Est.); 1579 «faire tomber quelqu'un» (Larivey, La Vefve, éd. Viollet le Duc, V, 131); 1611 pousser du coude (Cotgr.); 1664 pousser qqn «l'attaquer, le harceler par des arguments» (Molière, Tartuffe, V, 3); 1843 pousser une colle à qqn «raconter un mensonge» (Dupeuty, Cormon et Saint-Amand, Le Trombone du régiment, II, ii ds Quem. DDL t.6); 5. 1651 pousser son cheval (Scarron, Roman comique, éd. H. Bénac, p.113); 1656 pousser sa pointe «poursuivre avec vigueur ce que l'on a commencé» (Molière, Dépit amoureux, III, 1); 1736 id. «se montrer entreprenant auprès d'une femme» (Destouches, Le Tambour nocturne, 804); 1668 pousser les beaux sentiments (Molière, Amphitryon, I, 4); ca 1770 «activer (le feu)» (C. Bonnet, Lett. div., t.XII, p.6 ds Pougens ds Littré); 1929 en parlant d'un véhicule (Bernanos, Joie, p.18); 6. a) 1580 «pousser jusqu'aux dernières conséquences une situation, un comportement» (Montaigne, Essais, éd. P. Villey, V. L. Saulnier, L. I, p.218); 1835 pousser au noir «exagérer en mal» (Balzac, Fille yeux d'or, p.392); b) 1651 pousser qqn à bout (Corneille, Nicomède, II, 3); 1654 pousser à bout qqc. (Cyrano, Mort d'Agrippine, éd. F. Lachèvre, 340); 1690 pousser les enchères (Fur.); c) 1661-79 «faire progresser dans la hiérarchie, l'échelle sociale» (Retz, Mémoires, éd. Feuillet, Gourdault, Chantelauze, III, 231); 1798 pousser un élève (Ac.); d) id. pousser ses succès (Ac.); 1884 pousser ses avantages (Feuillet, Veuve, p.154); 1885 pousser un croquis (A. Daudet, Tartarin Alpes, p.79); e) 1782 pousser sa route (Rousseau, Confessions, L. IV, p.259); 1833 pousser une reconnaissance (Balzac, Ferragus, p.54); 1881 pousser une pointe (jusqu'à) (A. Daudet, N. Roumestan, p.41); 7. a) 1580 «en parlant de plantes, produire, faire naître» (B. Palissy, Disc. admirable, 422); 1677 «en parlant des dents» (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t.5, p.217); b) 1568 pousser un soupir (Garnier, Porcie, éd. W. Foerster, I, 76); 1863 pousser la romance (A. Camus, Bohèmes, p.3); 1866 pousser une chanson (Veuillot, Odeurs de Paris, p.224); 1885 en pousser une (Courteline, Gaîtés esc., tabl. VI, p.85); c) 1670 escr. (Molière, Bourgeois gentilhomme, III, 3); 1694 fig. pousser une botte à qqn (Ac.); 1869 id. «lancer une attaque contre quelqu'un» (Littré). B. 1. Ca 1150 «respirer, haleter difficilement (d'un cheval)» (Thèbes, éd. L. Constans, 3324); 1306 «id. (d'une personne)» (G. Guiart, Royaux lignages, éd. Wailly Delisle, 12612); 2. ca 1175 «exercer une pression physique» (Chroniques Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 31335); 1585 pousser à la roue (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, p.316); 3. a) 1547 absol. poulsez, poulsez (N. du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p.95); 1671 «continuer sa marche, son voyage» (Pomey); 1844 pousser au large (Sand, Ctessede Rudolstadt, t.2, p.181); b) 1656-57 pousser jusqu'à dire (Pascal, Provinciales, éd. Brunschvicg, V, 307); 1832 pousser à la consommation (Burat-Gurgy, loc. cit.); 1870 pousser à + subst. (Poulot, Sublime, p.106); 1962 faut pas pousser (Rob.); 4. a) 1508 (vin) poussera «se gâtera» (E. d'Amerval, Livre de la Deablerie, éd. Ch. Fr. Ward, p.177a); b) 1660 «en parlant de plantes, croître» (Oudin Fr.-Esp.); av. 1834 «grandir (des enfants)» (Béranger, Jeanne La Rousse ds Littré); c) 1802 pousser au noir «d'un tableau dont les couleurs noircissent» (Flick). C. 1. 1544 verbe pronom. «se jeter sur» (M. Sceve, Délie, éd. E. Parturier, CXX, p.89); 2. 1580 «s'élever dans la société» (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, L. 1, p.237); 1836 «faire des progrès par ses propres moyens» (Kock, Zizine, p.181); 3. 1660-61 «se déplacer pour laisser de la place» (Boileau, Satires, VI, vers 67, éd. A. Cahen, p.86); 1670 fig. «se chasser l'un l'autre en une avance continue» (Bossuet, Duch. d'Orléans ds Littré); 4. 1583 «croître» (Du Bartas, 2esem. Eden, p.33 ds Hug.); 5. 1680 cela se poussa fort loin «se poursuivre, se continuer» (Mmede Sévigné, op. cit., t.7, p.74). Du lat. pulsare «bousculer, heurter», «pousser violemment, secouer, agiter», «poursuivre», «frapper». Fréq. abs. littér.: 13581. Fréq. rel. littér.: xix:a) 11705, b) 25601; xxes.: a) 23628, b) 19837. Bbg. Quem. DDL t.6, 9. |