| POUPON, -ONNE, subst. masc. et adj. I.− Subst. masc. A.− 1. Bébé, nourrisson. Allaiter un poupon; s'occuper d'un poupon; un poupon joufflu, bien portant. Une nourrice arrivait, avec son poupon endormi entre ses bras (Zola, Bête hum.,1890, p. 111).Le bouquet, ç'a été de tomber sur tes vêtements de poupon. Grande comme une bouteille tu étais, quand tu est née (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1465). − Au fém., rare. Joseph, qui avait trois ans de plus que Brulette, s'était vu bercer dans la même crèche, et la pouponne avait été le premier fardeau qu'on eût confié à ses petits bras (Sand, Maîtres sonneurs,1853, p. 6). 2. Au fig., arg. Nourrir le poupon. Synon. de nourrir le poupard (v. poupard I A 2).À Nanterre, chacun donnait dix-huit ans à ce garçon, qui devait avoir nourri ce poupon (comploté, préparé ce crime) pendant un mois (Balzac, Splend. et mis.,1847, p. 561). B.− 1. Représentation stylisée du bébé. À la pointe de l'arbre supportant la dernière bougie, se dresse un poupon de sucre ou de cire, frisé en enfant-Jésus (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 840). 2. Poupée représentant un bébé. Synon. baigneur, poupard.J'avais tout de suite fait preuve d'un patriotisme exemplaire en piétinant un poupon de celluloïd « made in Germany » (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 30).V. poupée ex. 2. II.− Adj. [En parlant d'un visage, des traits d'une pers.] Qui a une expression naïve, enfantine, semblable à celle d'un petit enfant. Synon. poupin, poupard.La bouche adorablement petite, un peu pouponne et d'un rouge tendre (Verlaine,
Œuvres posth.,t. 1, Hist. comme ça, 1896, p. 374).Sa figure pouponne lui permet de mentir autant qu'il veut (Renard, Journal,1906, p. 1088). Prononc. et Orth. : [pupɔ
̃], fém. [-ɔn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1534 « bébé » (Rabelais, Gargantua, chap. V, éd. R. Calder, p. 46); 2. 1661 pouponne terme d'affection à l'adresse d'une jeune fille, d'une jeune femme (Molière, École des maris, II, 9, vers 763). Dér. de poupard* par substitution de suff. (-on1*). Fréq. abs. littér. : 81. Bbg. Orr (J.). Pompon et Pompette. R. Ling. rom. 1965, t. 29, p. 8, 10, 11. |