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POTIRON, subst. masc.
BOTANIQUE
A.− Vx ou région. (Ouest). Nom de divers gros champignons comestibles (agaric, bolet, coulemelle, etc.). (Dict. xixeet xxes.).
B. −
1. Plante potagère de la famille des Cucurbitacées. Cultiver des potirons. L'espèce qu'on cultive le plus est le Potiron jaune commun (Bouillet1859).Les ananas et quelques arbres fruitiers peuvent se voir dans tous les jardins, de même que les potirons à demi-sauvages (Page, Dern. peuples primit., 1941, p.167).
2. P. méton. Le fruit de cette plante, grosse courge plus volumineuse que la citrouille. Potiron jaune, rouge, vert; plat, soupe de potirons; manger du potiron. Avec la pulpe du potiron on peut préparer un potage crémeux et sucré, au lait, ou au gratin, ou encore un gâteau. Les confitures de potiron sont agréables, sans plus (Ac. Gastr.1962).
Rem. Le potiron est appelé souvent à tort citrouille (d'apr. Lar. agric. 1981).
Couleur de potiron, couleur potiron. Jaunâtre, jaune orangé. Un immense écriteau de bois noir où le nom de «Gatonax» s'étalait en d'énormes lettres couleur de potiron (Huysmans, À rebours, 1884, p.66):
. ... il faut l'avouer, ces murailles sont badigeonnées d'une sorte de jaune assez abominable. Sans être de ceux qui aiment précisément les édifices moisis, lépreux et noirs, nous avons une horreur particulière pour cette infâme couleur potiron... Gautier, Voyage en Espagne, 1946 [1843], p.234 ds Rob., s.v. lépreux.
P. anal., pop., p.plaisant. [P. réf. à la taille importante du fruit] Personne grosse. Synon. pop.citrouille.Il heurta, en passant, un potiron écarlate, aux yeux bleus, que sa masse défendait de tout ébranlement, et qui n'en grogna pas moins (Arnoux, Rêv. policier amat., 1945, p. 202).V. infra potironner ex.
Argot
[de Saint-Cyr] ,,Élève admis à titre d'étranger`` (Esn. 1966). Shérif-Bey vient de recevoir sa nomination d'élève de Saint-Cyr, à titre d'étranger. Les élèves de cette catégorie sont appelés à l'École des Potirons (Fustier, Suppl. dict. Delvau, 1889, p.571).
Juré de cour d'assises (d'apr. Sandry-Car. 1963, Riv.-Car. 1969 et Car. Argot 1977).
REM.
Potironner, verbe intrans.,hapax, p. plaisant. Je voyais de mes fenêtres les deux potirons jumeaux, Alfred et Clément Caumont, potironner côte à côte dans une paix profonde. Mais je voyais souvent dans la cour Jean (...) battre comme plâtre son frère Alphonse (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 126).
Prononc. et Orth.: [pɔtiʀ ɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1476 «sorte de gros champignon» (G. Arnaud d'Agnel, Comptes du Roi René, t. 3, p. 300 : en potirons et escargotz); ca 1508 (J. d'Auton, Chron. de Louis XII, éd. R. de Maulde la Clavière, t. 4, p. 95: des potirons, que les aucuns appellent champaignons); 2. 1651 «variété de courge» (N. de Bonnefons, Le Jardinier françois, Paris, p. 117 cité par R. Arveiller ds Z. rom. Philol. t. 92, p. 93: Des Melons, Concombres, Citroüilles et Potirons). Mot d'orig. obsc., peut-être empr. à une lang. sémit.: syriaque pāt̥ūrtā (plur. pāt̥ūriātā ), -pet̥ūrtā (plur. eturiata) «champignon» (J. Brun, Dictionarium syriaco-latinum; C.Brockelmann, Lexicon syriacum; cf. également H. Schuchardt ds Z.rom. Philol. t. 28, p. 159) ou ar. fut̥r «champignon» (ixe-xes., Razi ds Devic, FEW t. 19, pp. 49-50), cf. aussi hébreu mishnaïque pit̥riya «champignon» (v. Raschi, Gl., éd. A.Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, no121). Le mot, affublé d'une termin. gr. ou lat., serait parvenu en France au Moy. Âge par l'intermédiaire de médecins juifs ou arabes (H. Schuchardt, loc. cit.). Selon Sain. Sources t. 1, p. 102 et t. 3, p. 459, potiron n'est pas d'orig. orientale: il s'agirait d'«une création vulgaire, tirée d'un des noms du crapaud, qui rappelle la forme de ce gros champignon», c'est-à-dire l'a. fr. et m. fr. bot, son dér. boterel «crapaud» et les formes dial. de ce dernier (v. FEW t.15, 2, p. 40b, s.v. *butt). Une autre hyp. est proposée par E. Gamillscheg ds Rom. Jahrb. t. 3, 1950, pp. 292-294: potiron «champignon» serait un mot de la partie sud du domaine d'oïl, issu p. métaph. du lat. tardif posterio «derrière, cul» (xes., CGL t. 3, pp. 596, 601, 604), qui a donné l'a. fr. et m. fr. poistron «derrière» (cf. potron-minet). Cette hyp. a été rejetée par FEW t. 9, p. 246b, note 3, s.v. posterio. Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. Quem. DDL t. 20.