| * Dans l'article "POSTULAT,, subst. masc." POSTULAT, subst. masc. I. A. − GÉOM. CLASS. Proposition que l'on demande d'admettre comme principe d'une démonstration, bien qu'elle ne soit ni évidente ni démontrée. Synon. postulatum (infra rem.).Cette propriété, quoique non démontrée, doit être considérée comme vraie, car les conséquences qu'on peut en tirer sont conformes aux résultats que fournissent l'expérience et l'observation. C'est donc un postulat. Il s'énonce: postulat d'Euclide. Par un point on ne peut mener qu'une parallèle à une droite donnée (Roux, Miellou,Géom.,1946, p.52). B. − P. anal. 1. MATH., LOG. Proposition faisant partie de l'axiomatique formulée au départ d'un système hypothético-déductif. Synon. axiome.Arbitraire à certains égards, le choix des postulats qu'on met à la base d'une axiomatique n'est pas pour cela laissé au hasard: il demeure assujetti à des exigences internes plus ou moins impérieuses (R. Blanche,L'Axiomat.,1959, p.40 ds Foulq.-St-Jean 1962). Rem. On ne distingue plus de nos jours axiome et postulat; ,,le mot postulat est de moins en moins employé`` (Bouvier-George Math. 1979). V. axiome I A 2 a rem. 2. 2. SC. Principe non démontré que l'on accepte et que l'on formule à la base d'une recherche ou d'une théorie. Harris part du postulat que l'utilisation de méthodes strictement linguistiques peut donner une réponse adéquate aux problèmes posés par la recherche documentaire (Coyaud,Introd. ét. lang. docum.,1966, p.71): . Ce résultat semble aussi être incompatible avec le postulat d'un éther rigoureusement immobile mais s'accorde, par contre, avec les conditions initiales requises par Fresnel. C'est pourtant la notion d'un éther immobile qui est la base même de la théorie microscopique de Lorentz.
Hist. gén. sc.,t.3, vol. 1, 1961, p.188. 3. PHILOS. ,,Proposition qui n'est pas évidente par elle-même, mais qu'on est conduit à recevoir parce qu'on ne voit pas d'autre principe auquel on puisse rattacher soit une vérité qu'on ne saurait mettre en doute, soit une opération ou un acte dont la légitimité n'est pas contestée`` (Lal. 1968). Postulats de la pensée empirique, de la raison pratique (Kant). L'expérience mystique qu'il invoque (...) ne semble pas plus que les postulats kantiens étendre notre connaissance théorique (Théol. cath.t.4, 11920, p.1291). C. − P. ext. Représentation qui est admise de façon implicite et sur laquelle se fonde un système de pensée. La conscience comme objet d'étude offre cette particularité de ne pouvoir être analysée, même naïvement, sans entraîner au-delà des postulats du sens commun (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception,1945, p.72).Ils n'en continuent pas moins de se laisser gouverner par leurs convictions d'origine affective, et par les postulats ou les conséquences d'une philosophie implicite (Amadou,Parapsychol.,1954, p.22). Rem. Postulat permet les constr. suiv.: a) Postulat de + subst. (supra ex.). b) Postulat selon lequel, en vertu duquel (...) + prop.: Le postulat platonicien selon lequel tout homme est bon (David, Cybern., 1965, p.110). c) Postulat que + prop. (supra ex. de Coyaud). On rencontre également qq. constr. ell. Le postulat du virus être vivant (P. Morand, Confins vie, 1955, p.21). II. − DR., région. (Suisse). Voeu qu'un parlementaire transmet à l'exécutif. Or cette semaine, nous avons eu la satisfaction personnelle rare de voir aboutir l'un de nos postulats, c'est-à-dire celui d'il y a un an et plus réclamant l'introduction de l'horaire d'été (Le Pays,17 juin 1977). III. − RELIG. CATH. Période de temps qui précède le noviciat dans une communauté religieuse. On donna à la novice, pendant son postulat jusqu'à la vêture, le nom provisoire de soeur Blandine (Jouve,Paulina,1925, p.158). REM. 1. Postulatum, subst. masc.,synon. moins usuel de postulat (supra I A 1).C'est ainsi que fut construite la géométrie d'Euclide ayant en particulier parmi ses prémisses un énoncé célèbre, le postulatum d'Euclide (Gds cour. pensée math.,1948, p.148). 2. Postulé, subst. masc.,synon. de postulat (supra I A).Tous les postulés de la raison se rencontrant dans la plus modeste industrie aussi bien que dans les sciences les plus générales (Proudhon,Syst. contrad. écon., t.1, 1846, p.138). Prononc. et Orth.: [pɔstyla]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist.1. a) 1752 géom. (Trév.); b) 1842 philos. (Ac. Compl.); 2. 1832 relig. (Raymond); 3. 1973-74 helvétisme (B. officiel des délibérations du Grand Conseil, Neuchâtel, p.1042). Empr., par l'intermédiaire du subst. angl. postulate, att. comme terme de log. en 1646 et comme terme de géom. en 1660 (v. NED, s.v. postulate1), au lat. postulatum «demande», part. passé neutre subst. de postulare, v. postuler. Le mot s'est répandu comme terme de philos. grâce à Kant qui accorde une part importante au postulat (Kritik der reinen Vernunft, Riga, J.-Fr. Zartknoch, 1781, p.218 sqq.). Fréq. abs. littér.: 287. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4, b) 95; xxes.: a) 445, b) 897. |